Bonaparte et la personnalisation du pouvoir
Publié le 01/05/2012
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Introduction :
« La Révolution est fixée aux principes qui l’ont commencé, elle est finie «. Les mots que Napoléon Bonaparte utilise présentent la nouvelle constitution de l’an VIII (1799) définissent très bien ce que, de son point de vue, la France doit devenir après le coup d’Etat du 18 brumaire. Il s’agit de préserver les acquis raisonnables de la Révolution.
Mais cette période du Consulat sera paradoxalement marquée par une remise en cause de la part de Bonaparte des principes fixés lors de la Révolution Française, entrainant une personnalisation du pouvoir.
Dans quelle mesure les réformes de Bonaparte lors du Consulat diffèrent-elle des principes de la Révolution Française et conduisent-elles vers une personnalisation du pouvoir ?
En première partie nous présenterons le fonctionnement du Consulat puis nous analyserons les masses de granite, et dans un troisième temps, notre étude portera sur la volonté de pacification de Bonaparte. Nous évoquerons finalement les ambiguïtés du régime mis en place.

«
2) Le fonctionnement du Consulat
La Constitution de l’an VIII met en place un régime avec un forte centralisation du
pouvoir, en effet, le pouvoir exécutif dépend entièrement du premier Consul, les deux
autres (après Sieyès et Roger-Ducos, Cambacérès et Lebrun) n’ayant qu’un rôle
consultatif.
C’est ce premier consul qui nomme les membres des deux chambres qui sont
le Conseil et le Sénat, par la suite ces deux organes valideront et rédigeront les lois.
Ensuite le premier Consul choisi des notables qui dont certains seront élus par un
suffrage universel puis choisis pour être membre du Tribunat et du Corps législatif le
premier discutant les lois et le second votant les lois.
Ainsi malgré une apparence de liberté et de démocratie, les pouvoirs législatif et
exécutif appartiennent à Bonaparte car les représentants des chambres sont
indirectement ou directement choisis par ce dernier à travers le choix des notables.
Aucune opposition n’est en effet mise en place et la situation s’empirera avec une mise
en place de la censure de plus en plus importante.
II/Les masses de granite
a) Le Concordat et les Articles organiques
Le Concordat est un document qui permet à l’État de mettre en place de nouvelles
relations avec la religion catholique.
Il est signé avec le pape en 1801 et est adopté en loi
un an après, en 1802.
Cependant, ce traité permet à l’État français de contrôler les
religions.
En effet, plusieurs articles de ce traité témoigne du pouvoir de contrôle de
l’État sur la religion catholique, comme par exemple l’article 4 : « Le Premier consul de la
République nommera […] aux archevêchés et évêchés.
» ou encore l’article 6 : « Les
évêques […] prêterons directement, entre les mains du Premier consul, le serment de
fidélité […].
».
Cet écrit constitue donc une réelle personnalisation du pouvoir qui est
principalement retenu entre les mains du Premier consul.
De plus, l’État contrôle le culte de la religion catholique par les articles
organiques de l’Église catholique, par exemple : « Article premier : Aucune bulle, bref,
rescrit, décret […] ni autres expéditions de la cour de Rome […] ne pourront être reçues,
publiées, imprimées […] sans l’autorisation du Gouvernement.
».
L’État a donc la
possibilité de lire la correspondance entretenue avec le pape et ainsi de posséder un réel
contrôle sur cette religion.
Cependant, l’État prend aussi l’initiative de contrôler d’autres cultes comme le
culte protestant (1802) et plus tard, le culte israélite (1808) au moyen d’articles
organiques et décrets.
Cette surveillance des religions par l’État marque une véritable
immixtion de celui-ci dans les affaires religieuses et conduit à une personnalisation du
pouvoir à l’égard du véritable chef du Consulat : le Premier consul.
b) Code civil
Le Code civil, promu en 1804 est un ensemble de lois qui vont permettre fixer les
relations de sociabilité, de famille et d’intérêt qu’ont entre eux des hommes qui
appartiennent à la même cité.
Le Code civil permet ainsi de garder une cohésion sociale.
»
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