Bangladesh : une contestation permanente depuis l'indépendance

La violence politique et les nombreuses grèves generales (dites « har-tal », en bengali) constituent une réponse coutumière au factionnalis-me et à la corruption de la classe politique, prête à toutes les compromissions pour accéder à la tête de l'Etat. La nomination au poste de Premier ministre, le 23 juin 1996, de cheikh Hasina Wajcd fait suite à la victoire de la ligue Awami aux élections législatives du 12 juin (avec une majorité relative de 133 sièges sur 300). Toutefois, ce résultat, qui met fin à deux ans de crise politique, témoigne plus de la permanente opposition de la population aux pouvoirs en place que d'une réelle adhésion politique à la Ligue. En effet, parti victorieux de la « libération », la ligue Awami a, depuis son éviction du gouvernement en 1975, 

Indépendant depuis 1971, après une guerre de libération très meurtrière contre le Pakistan, l'ancien Bengale de l'Est, devenu le Bangladesh, n 'est jamais parvenu à une réelle stabilité politique. Depuis 1991,

le retour à un régime civil ne peut masquer la division croissante entre les gouvernements, quelles que soient leur nature et leur obédience,

et une société civile particulièrement politisée et revendicative.