Autriche de 1990 à 1994 : Histoire
Publié le 15/01/2019
Extrait du document

La chute du communisme dans les pays voisins d’Europe centrale modifie en profondeur la situation de l'Autriche. Jusqu’alors zone neutre, jouant le rôle d'intermédiaire entre l’Est et l’Ouest, l’Autriche voit sa position géopolitique se transformer radicalement. Ce bouleversement se traduit tout d'abord par un essor de son économie. Grâce à l’ouverture des marchés hongrois et tchécoslovaque notamment, l'Autriche
enregistre ainsi une hausse de ses exportations. Mais la disparition du rideau de fer a aussi des répercussions sur le plan politique. Ainsi, le débat qui porte sur les rapports de l’Autriche avec l'Allemagne ou sur la neutralité du pays, dont le principe avait été adopté durant la guerre froide, contribue à accélérer l’évolution du système politique marqué jusqu’à présent par une nette bipolarisation.
Bien que reconduite après les législatives d’octobre 1990, la coalition socialiste-populiste, menée par Franz Vranitzky, subit lors de ces élections une modification de son rapport de forces interne au profit des socialistes du SPÔ. Surtout, la chute des populistes de l'OVP profite aux libéraux du FPÔ. Le succès de cette formation d’extrême droite pangermaniste, dirigée par Jôrg

«
La
montée tie l'extrême droite
xénophobe de 1/Jrg Haider a
marqué les élections
autrichiennes.
© Michel uckeVReuter • Max
ppp Raider,
qui prône l'arrêt de
l'immigration en provenance des pays
de l'Est et un rapprochement avec
l'Allemagne, témoigne de la
résurgence d'un courant xénophobe et
raciste au sein de la population
autrichienne.
Porté par l'inquiétude
des Autrichiens face aux
bouleversements de l'Est, le FPO
poursuit son ascension, malgré les
déclarations de Raider louant le
régime de plein-emploi du Ill' Reich,
qui le contraignent à démissionner de
son poste de gouverneur de Carinthie
en juin 1991.
Face à cette progression,
le gouvernement fait voter un
amendement interdisant les activités
néonazies, mais adopte des lois très
restrictives sur le droit d'asile et
l'immigration au printemps 1992.
Cependant, ces mesures ne
parviennent pas à enrayer l'érosion
électorale des deux partis au pouvoir,
en particulier celle du SPO.
Son
candidat, Rudolf Streicher, est battu
lors de l'élection présidentielle de mai
1992 par le populiste Thomas Klestil,
qui succède ainsi à Kurt Waldheim,
tandis qu'en septembre 1992les
socialistes perdent la major ité absolue
à Vienne, qu'ils détenaient depuis
1918, lors d'un scrutin marq�é par une
percée spectaculaire du FPO.
Fort de
ce résultat, Raider lance en janvier
1993 une consuhation populaire en vue PAYS
DU MONDE 1990-1994
d'obtenir l'arrêt total de l'immigration.
Mais cette campagne, qui ne recueille
que 400 000 signatures (au lieu du
million escompté), provoque en
réaction d'importantes manifestations
dans tout le pays.
Au-delà de ses
conséquences sur l'économie et la vie
politique autrichiennes, la disparition
du bloc communiste a aussi contribué à
accélérer l'intégration de l'Autriche à
l'Union européenne.
Rendues
possibles par la disparition de l'URSS.
qui avait toujours mis son veto à
l'entrée de l'Autriche dans la CEE, et
par le retrait de Kurt Waldheim, dont
le passé d'officier dans la Wehrmacht
durant la Seconde Guerre mondiale
avait entrainé l'isolement de son pays
sur la scène internationale, des
négociations en vue de l'adhésion à
l'Union européenne sont ouvertes en
1993.
Elles s'avèrent toutefois plus
ardues que prévu.
Outre le problème
de l'adaptation de l'agriculture
autrichienne à la politique agricole
commune, les principales difficultés
portent sur la question du trafic routier
alpin et sur le statut de neutralité que
Vienne tient à conserver.
Cependant,
sous l'impulsion du ministre des Affaires
étrangères, Alois Mock, l'acte
d'adhésion (effective le 1" janvier
1995) est signé le 1" mars 1994.
Ses
modalités prévoient notamment une
prolongation jusqu'en 2001 d'un
accord limitant le nombre de poids
lourds autorisés à transiter en Autriche
et le maintien de la neutralité du pays,
en attendant la mise au point d'un
système de sécurité et de défense
communes, prévu par Maastricht.
Le gouvernement soumet alors le traité
d'adhésion à un référendum en juin.
La victoire massive du « oui » ( 66 %)
témoigne d'un fort ancrage européen
de la population autrichienne et
marque une nouvelle défaite pour le
FPO, partisan du.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Le rock de 1990 à 1994 : Histoire
- LE Jazz, DES ADIEUX À LA RELÈVE de 1990 à 1994 : Histoire
- NOUVELLE Danse ET DÉCADENCE de 1990 à 1994 : Histoire
- LE MARCHÉ DE l’ART de 1990 à 1994 : Histoire
- Jordanie de 1990 à 1994 : Histoire