AUSCHWITZ, EMBLEME DE LA SHOAH 

En   effet, les phrases sont simples et courtes, sans aucune complexité « Au Lager comme à la Buna, la discipline ne s’est nullement relâchée ; le travail, la faim et le froid suffisent à absorber toute notre attention. «Mais parfois, Levi peine à s’exprimer et à trouver les mots. La diversité des langues l’a poussé à utiliser des mots hybrides, la plupart des termes étant allemands. Il devait donc souvent faire des citations : « Nun, Templer, hast du Platz genug fur die Suppe gemacht ? «. Primo Levi est aussi très pudique et réservé lorsqu’il raconte le départ pour Auschwitz : « Bien des mots furent alors prononcés, bien des gestes accomplis, dont il vaut mieux taire le souvenir « ou « Nous nous dîmes alors, en cette heure décisive, des choses qui ne se disent pas entre vivants «.  Primo Levi a voulu, à travers son œuvre, raconter au lecteur ce qu’il a vu et ce qu’il a vécu en donnant des éléments exactes. Pour cela, il maîtrise son émotion   et cherche donc à convaincre mais pas à persuader. Ainsi, il laisse le lecteur libre de ses sentiments pour l’inciter à réfléchir : « Tout cela pourrait nous conduire à dégager des conclusions et même des règles valables pour notre vie de tous les jours «. Primo Levi disait « qu’il n’avait pas d’ambitions littéraires «, pourtant, son vécu s’est transformé en témoignage, et son témoignage est à présent une œuvre littéraire.