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Au soir du 10 mai 1981, le visage du nouveau président de la République apparaît progressivement devant des millions de téléspectateurs.

Publié le 23/10/2012

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Au soir du 10 mai 1981, le visage du nouveau président de la République apparaît progressivement devant des millions de téléspectateurs. Au même moment, un violent orage éclate sur Paris, bientôt noyé sous un déluge de pluie. Rien ne pourra cependant décourager les Parisiens qui envahissent les rues et se rendent en foule à la Bastille pour fêter" l'alternance " politique. Comme dans la capitale, dans de nombreuses villes de province, c'est la liesse. Du moins pour les 52,2 % des Français qui ont plébiscité François Mitterrand. Oubliée la crise économique, oubliés les 1 500 000 chômeurs? Le temps n'est pas encore à la rigueur et au désenchantement. Si la croissance conquérante n'est plus de mise, on veut croire néanmoins à un souffle neuf, on veut croire au changement. " Français, comme vous avez changé! " titrait en 1983 le magazine l'Express, au terme d'une longue enquête. Les dix années à venir vont engendrer des mutations autrement plus profondes avec pour enjeu de façonner une société prête à affronter le XXIe siècle. Au seuil des années 80, ce qui a changé dans la société française, c'est d'abord son individualisme. Le " moi " s'affirme. Le recul de la pratique religieuse, l'éclatement de la famille traditionnelle, la crise des idéologies ont eu pour effet de privilégier l'individu au détriment des formes collectives de la vie sociale. La liberté de chacun est érigée en valeur absolue. Une liberté qui passe par une révolution des m?urs. Le sexe n'est plus tabou. L'éducation sexuelle a sa place dans l'enseignement secondaire. Le sex-shop a pignon sur rue. Dans une société devenue permissive, la sexualité est un thème omniprésent au cinéma comme dans la publicité. A la télévision, les psy-shows dévoilent aux heures de " grande écoute" la vie intime des Français. Des chaînes à péage diffusent des films classés " X ". La libération sexuelle s'est accompagnée d'une nette évolution dans les institutions réputées les plus solides. Le mariage ne fait plus recette : on vit en couple mais on se marie moins. En revanche, on divorce beaucoup : un ménage sur trois se sépare. Les " mères célibataires " reçoivent des allocations pour élever leurs enfants. En 1990, la France recense 56 634 000 habitants mais enregistre une baisse sensible du taux de natalité (1,82 enfant par femme en 1987). Conséquence, le vieillissement inéluctable de la population. On vit plus vieux (78 ans pour les hommes, 81 ans pour les femmes en 1993) mais on veut rester jeune. Jeune, beau, en forme, c'est le nouveau credo des Français. On cultive son corps comme son apparence. On martyrise ses muscles dans les clubs de gym, sur le macadam des villes, ou en regardant une cassette d'aérobic à la télé. On fait du jogging, du judo, du ski, du tennis, de la natation. En 1990, 12 millions de Français possèdent une licence fédérale. Signe de l'individualisme ambiant, l'activité physique individuelle se développe aux dépens des sports d'équipe. Au culte du corps, s'ajoute le dépassement de soi, exalté par les nouveaux engins que sont la planche à voile, le deltaplane, le parapente, etc. La redécouverte du corps qui touche indistinctement les deux sexes a permis la multiplication des centres de " régénération" et de thalassothérapie. Pas de bonne forme physique sans régime alimentaire approprié. A la " nouvelle cuisine " médiatisée par Gault et Millau succède l'ère du " light ". Manger léger ne suffit plus, manger allégé c'est plus chic et plus sain. La guerre au sucre et aux matières grasses est déclarée. Les consoles des supermarchés alignent désormais des rayons spécialisés de produits allégés, bientôt suivis par les produits biologiques. Pour autant le goût des Français pour la gastronomie n'a pas faibli. C'est ...

« femme en 1987).

Conséquence, le vieillissement inéluctable de la population.

On vit plus vieux (78 ans pour les hommes, 81 ans pour les femmes en 1993) mais on veut rester jeune.

Jeune, beau, en forme, c’est le nouveau credo des Français.

On cultive son corps comme son apparence.

On martyrise ses muscles dans les clubs de gym, sur le macadam des villes, ou en regardant une cassette d’aérobic à la télé.

On fait du jogging, du judo, du ski, du tennis, de la natation.

En 1990, 12 millions de Français possèdent une licence fédérale.

Signe de l’individualisme ambiant, l’activité physique individuelle se développe aux dépens des sports d’équipe.

Au culte du corps, s’ajoute le dépassement de soi, exalté par les nouveaux engins que sont la planche à voile, le deltaplane, le parapente, etc. La redécouverte du corps qui touche indistinctement les deux sexes a permis la multiplication des centres de “ régénération ” et de thalassothérapie.

Pas de bonne forme physique sans régime alimentaire approprié.

A la “ nouvelle cuisine ” médiatisée par Gault et Millau succède l’ère du “ light ”.

Manger léger ne suffit plus, manger allégé c’est plus chic et plus sain.

La guerre au sucre et aux matières grasses est déclarée.

Les consoles des supermarchés alignent désormais des rayons spécialisés de produits allégés, bientôt suivis par les produits biologiques.

Pour autant le goût des Français pour la gastronomie n’a pas faibli.

C’est l’éclectisme et la curiosité qui priment.

On goûte les produits nouveaux, mais la cuisine traditionnelle ne s’est jamais mieux portée.

On découvre les fast-food, mais on reste les champions du temps passé autour de la bonne vieille table conviviale. Comme on mange “ bio ”, on consomme “ écolo ”.

Le succès des “ produits verts ” — produits ménagers censés respecter la nature — témoigne des préoccupations écologiques des Français dans leur vie quotidienne.

On lave sans phosphates, on trie les ordures ménagères, on écrit sur du papier recyclé.

Dès la maternelle, les enfants sont sensibilisés à la protection de l’environnement.

Ainsi, l’école contribue à former de futurs “ consommateurs-citoyens ”. Se comporter en citoyen libre et responsable, c’est l’aspiration d’une nouvelle classe d’âge (les moins de 30 ans) qui ne se reconnaît pas dans les valeurs de ses aînés.

Ils ont grandi avec la crise. »

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