Arlette, mère de Guillaume le Conquérant - XIe siècle

Aux sources d'un grand destin. En 1027 meurt le duc de Normandie Richard II. Celui-ci s'est déjà associé son fils aîné, Richard, qui lui succède sans difficulté, alors que Robert, le plus jeune, reçoit seulement le comté d'Hiémois qui s'étend entre l'Orne et la Dives et dont Falaise est le chef-lieu et abrite le principal château. C'est sans doute cette même année que Robert rencontre une jeune fille. Le chroniqueur Guillaume de Jumièges appelle celle-ci, en latin, Herleva ou Harlotta, et Orderic Vital, Herletta, ce qui correspond au français Ariette; mais d'autres sources du XIIe siècle lui donnent des noms différents: Arlot, Aillot, Herlaine ou même Hellavie. C'est sans doute la fille d'un bourgeois de Falaise; seul Orderic Vital en fait la fille d'un chambellan ducal. Sa liaison avec Robert durera jusqu'à la mort du duc, donc même après le mariage de ce dernier; mais ce que l'on appelle alors l'«usage danois» est encore en vigueur dans cette Normandie superficiellement christianisée et où la polygamie scandinave n'est pas complètement oubliée. C'est seulement un siècle plus tard, le fils d'Ariette, Guillaume le Bâtard, étant entré dans l'Histoire sous le nom illustre de Guillaume le Conquérant, que les chroniqueurs donnent à l'aventure la couleur d'une idylle.