Anne d'Autriche et l'affaire « des lettres espagnoles »
Publié le 26/08/2013
Extrait du document
Richelieu, parfaitement au courant de cette correspondance, décide d'y mettre fin car, prenant de plus en plus d'ampleur, elle devient difficile à dissimuler.
Le 11 août 1637, La Porte, portemanteau de la reine, qui livre souvent les missives de sa maîtresse, est arrêté : son domicile est perquisitionné, sans
résultat. En même temps, le chancelier Pierre Séguier se rend au Val-de-Grâce, mais, dans les appartements privés d'Anne d'Autriche, ne trouve aucun papier compromettant. Il ne peut obtenir aucun renseignement ni de la mère supérieure, ni des sœurs, qui nient que la reine a rédigé sa correspondance au couvent puis l'importance des lettres...
«
LES AVEUX DE LA REINE
Avant d'obtenir le pardon
de Louis XIII, Anne d'Autriche
doit rédiger le procès--verbal de
ses aveux.
« Entre autres
choses,
écrit-elle, nous avons
témoigné
quelquefois des
mécontentements
de l'état où
nous étions
et avons écrit et
avons reçu des lettres du marquis de Mirabel qui
étaient dans des termes qui
devaient déplaire au roi.
Nous
avons
donné avis au marquis de Mirabel qu ' on parlait de
l'accommodement de monsieur
de Lorraine et qu'il y prît
garde.
Nous avons témoigné
être en peine de ce
qu'on disait que les Anglais
s'accommodaient avec
la
France, au lieu de demeurer
unis avec l'Espagne.
La lettre
dont La Porte s' est trouvé
chargé devait être portée à la
dame de Chevreuse et ladite
lettre faisait mention d'un
voyage que ladite dame de
Chevreuse voulait faire comme
inconnue devers nous ( ...
).
Nous
avouons
ingénument ce que dessus comme chose que nous
reconnaissons
franchement et
volontairement être véritable :
nous promettons
de ne retourner jamais à pareilles
fautes et vivre avec le roi, Monseigneur, comme une femme qui ne veut avoir autres
intérêts
que ceux de sa personne et de son État.
»
lui tombent sous la main avec
l'espoir de voir se dresser les
ennemis du royaume .
A vrai
dire, ses activités ne
présen
tent aucun danger réel, mais
l'intention de nuire est indé
niable.
Richelieu, parfaitement
au courant de cette correspon
dance, décide d'y mettre fin
car, prenant de plus en plus
d'ampleur, elle devient diffi
cile à dissimuler.
Le
11 août 1637, La Porte, por
temanteau de la reine, qui li
vre souvent les missives de sa
maîtresse, est arrêté : son do
micile est perquisitionné, sans résultat
.
En même temps, le
chancelier Pierre Séguier se
rend au Val-de-Grâce, mais,
dans les
appartements privés
d'Anne d'Autriche, ne trou
ve aucun papier compro
mettant.
li ne peut obte
nir aucun renseignement
ni
de la mère supérieu
re, ni des sœurs, qui
nient que la reine a ré
digé sa correspondan
ce au couvent puis
l'importance des let
tres ...
La Porte est con
duit à la prison de la
Bastille et, malgré les
menaces, il reste
muet .
C'est seu
lement quand
Anne d'Autriche, sous la
pression de Richelieu,
passe aux aveux
qu 'il en
fait autant -
et encore, grâce
à un
mot de la reine transmis
clandestinement par Marie de
Hautefort, ne révèle+il que ce
que sa maîtresse a déjà avoué.
Richelieu sait tout ...
Anne d'Autriche va au-devant
du cardinal pour connaître la
raison
de l'arrestation de son
valet.
Elle
lui fait dire par son
secrétaire
qu'elle a seulement
voulu rester en relation avec
madame de Chevreuse, mais
qu'elle n'a écrit ni en Espagne
ni aux
Pays-Bas.
Richelieu a de
bonnes raisons de n'être pas
convaincu
...
et laisse entendre
qu'il en sait long sur ses agis
sements.
Après être resté seule plu
sieurs jours à pleurer dans ses
appartements, la reine fait
venir le cardinal chez elle, se
disant prête à avouer.
Elle
essaie encore de finasser : le
contenu des lettres n'avait
aucune importance , ne concer
nait que sa santé...
Meilleur
tacticien, Richelieu l'amène à
une confession
complète : oui,
elle a tenu des propos désobli
geants sur la politique françai
se qui, elle le savait , ne pou
vaient que déplaire au roi.
fiHlllED ITIONS l:im ATLAS
Dans un état de confusion to
tale, déchirée entre l'humilia
tion et la détestation du cardi
nal-ministre , elle est obligée,
malgré les procédés odieux
dont il a usé à son égard, de lui
témoigner quelque reconnais
sance, car il s'est engagé à ser
vir d'intermédiaire entre elle
et Louis XIII afin d'obtenir l'in
dulgence et le pardon du roi.
« Quelle bonté faut-il que vous
ayez,
monsieur le cardinal ! >>
s'exclame+elle plusieurs fois.
Mais Louis XIII
est furieux .
li
exige de la reine non seule
ment qu'elle se confesse orale
ment, mais encore qu'elle cou
che ses aveux sur le papier, de
même que ses excuses.
Alors,
seulement,
Sa Majesté daigne
se rendre dans les
apparte
ments de son épouse, et enco
re faut-il tous les efforts de
Richelieu pour qu'il l'embrasse
en gage
de réconciliation.
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»
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