Anne d'Autriche et Buckingham

« GEORGE VILLIERS, DUC DE BUCKINGHAM Né en 1592 dans une famille d'origine normande, Buckingham devient le favori de Jacques 1" d'Angleterre.

Celui-ci songe à le marier avec une riche héritière.

La résistance de la famille de la jeune fille sera vaincue par la mère de Buckingham qui s 'arrange pour compromettre sa future bru ! À peine marié, le duc trompe sa femme et défraie la chronique par son goût du luxe et son insolence.

En Espagne, il erre dans les salles de bal avec des chapelets de perles attachées à son pourpoint par un fil assez léger pour que le frôlement des robes de soie les fasse tomber et, lorsque les dames se baissent pour les lui rendre, il les prie de les garder en souvenir de lui ! En France , il est accompagné d 'une suite de huit cents personnes.

Louis XIII songe même à quitter le Louvre pour lui faire place ! Favori de Charles 1 ..

, fils et successeur de Jacques 1 ..

, Buckingham se révèle un redoutable politique : un amiral qui a su moderniser la marine royale, un connaisseur du bon goût et un amoureux des beaux-arts.

Le 24 août 1628 -alors qu'il va embarquer pour le continent et La Rochelle -, Felton, un fanatique puritain, le tue d'un coup de poignard en plein cœur.

Sur son cadavre, on aurait retrouvé une miniature reproduisant les traits d'Anne d'Autriche ...

parfait, une fine moustache fau­ ve, les cheveux blonds , une coiffure savamment négligée, l ' homme est un mélange de grâce et de virilité parfaitement réussi ! La duchesse , très au fait des déboires conjugaux d'Anne d'Autriche, voit en lui l'amant idéal.

Elle s' entremet sans hé­ siter auprès de la souveraine délaissée pendant que lord Holland vante les mérites d'An ­ ne auprès de Buckingham ...

Une vision merveilleuse Dè s 1620, par l'entremi se du duc de Chevreuse, Buckingham offre à la reine de France -qu'il n'a jamais vue ! -huit magni­ fiques chevaux de carrosse .

Le 5 mars 1 6 23 , Anne d'Autri che don­ ne un somptueux bal, «Les Fêtes de Junon ».

Parmi les invi­ tés , Charles , le prince de Galles , est accompagné de Buckin­ gham .

Tous deux font , incognito , une halte parisienne avant de gagner Madrid où ils comptent rencontrer l'infante Maria, jeune sœur d'Anne d'Autriche , qui doit épouser Charles.

Entre toutes les femmes, c'est Anne qu'ils remarquent.

Dès le lende­ main , Charles écrit à son père : «La reine de France est la plus belle! ».

Quant à Buckingham , il est subjugué .

Le projet d 'union avec l'infante espagnole annulé, Charles épouse Henriette de France, sœur cadette de Louis XIII.

Le mariage a lieu par procuration le 11 mai 1625.

Le 24 mai, Buckin­ gham débarque en France où il vient chercher la jeune mariée qu 'il est chargé d'escorter en Angleterre .

«Bouquinquant », comme l'appellent les Français , alors rétifs à la prononciation anglaise, ne rêve que d'une chose : revoir Anne au plus vite.

Première rencontre La Rochefoucauld, ancien amant de madame de Chevreu­ se, racontera plus tard la pre­ mière entrevue d'Anne d'Au­ triche et du duc de Bucking­ ham : Anne «lui parut encore plus aimable que son imagina­ tion ne lui avait pu représenter , et il parut à la reine l'homme du monde le plus digne de l'aimer .

lis employèrent la première au­ dience de cérémonie à parler d 'affaires qui les touchaient plus vivement que celles des deux EDITIONS ATLAS couronnes.

» Les jours suivants, Buckingham n'a de cesse d'aller s'entretenir avec la reine sous le moindre prétexte.

Ses préroga­ tives de diplomate extraordinai­ re lui permettent de passer outre aux ordres de Louis XIII interdisant à tout homme de pénétrer hors sa présence dans les appartements de la reine .

Très vite, à la cour, les rumeurs vont bon train .

Anne marque un intérêt un peu trop vif à Buckin­ gham qui se vante publique­ ment des faveurs de la reine .

Le roi, officiellement malade, ne se rend pas à certaines cérémonies officielles , évitant ainsi de croi­ ser le bel Anglais .

On sent flotter comme un parfum de scanda­ le ...

Aussi le départ pour l'Angle­ terre est-il avancé.

Le protocole veut que Buckingham escorte Henriette jusqu'à Amiens où el­ le séjournera quelques jours .

Un autre cortège , dans lequel se trouvent justement Anne d'Au­ triche , mais aussi Marie de Mé­ dicis, doit les y rejoindre ! w w u c; ~ ~ \<. »