analyse d'image

« Joseph Staline est représenté dans le fond du dessin, devant un ciel noir, fumant la pipe et jetant des petites faucilles et des marteaux, « les mauvaises graines » du Kominform.

Il fait figure d’espion. Le marteau et la faucille sont l’emblème du communisme.

Le marteau représente l’ouvrier tandis que la faucille est l’allégorie de la paysannerie : ensemble, ils forment le prolétariat (est la classe sociale opposée à la classe possédante.

Il ne possède que la force de son travail pour vivre), qui a accordé à Staline le pouvoir de mener le pays au communisme et à une société sans classe. Le kominform est l’organisme soviétique, né en 1947, permettant à Moscou d’imposer sa ligne politique aux partis communistes étrangers.

Le ciel ombragé représente le régime totalitaire soviétique : parti unique, terreur, endoctrinement de la population. Les moyens employés) Le recours à la propagande L’affrontement idéologique de la guerre froide utilise tous les médias de l’époque : les journaux, la radio, les affiches et la télévision (elle se généralise aux EU dans les années 1950) sont des médias privilégiés. Cette propagande consiste à dénigrer l’autre camp et à vanter les mérites du sien.

Ainsi, sur le dessin, les EU sont présentés comme les bienfaiteurs de l’Europe pendant que Staline sème la subversion.

Il s’agit de diffuser cette propagande à l’intérieur de son propre camp pour resserrer les liens autour du leader mais aussi dans le reste du monde pour conquérir des sympathisants ou éviter qu’ils ne se rapprochent de l’ennemi.

Même si les termes sont en anglais, le dessin est suffisamment explicite pour être compris par les alliés des EU. L’aide financière De nombreux éléments du document évoquent l’aide économique accordée à l’Europe : l’Oncle Sam sème des graines du programme de reconstruction européenne.

Celles-ci vont être arrosées par un tuyau sur lequel est écrit « union de l’Occident », tandis qu’une caisse mentionne « coopération des 16 nations ». Il est ici question du plan Marshall.

Afin de permettre la reconstruction des pays dévastés par la guerre et éviter qu’ils ne basculent dans le communisme, une aide de 12 milliards de dollars est proposée à toute l’Europe en 1947.

Seuls 16 pays d’Europe de l’Ouest acceptent.

« L’union de l’Occident » fait référence à la création en 1948 de l’OECE (Organisation européenne de coopération économique), chargée d’organiser la répartition du plan Marshall entre les pays bénéficiaires. La place de la propagande dans l’affrontement idéologique entre les EU et l’URSS est évidemment centrale.

Ce dessin de John Collins dénonce la formation du bloc communiste qui regroupe les pays d’Europe centrale et orientale et défend la politique de l’endiguement menée par les EU pour y faire face, et son moyen le plus efficace : l’aide financière du plan Marshall. Néanmoins le document n’évoque pas l’idéologie soviétique, qui est à peine mentionnée.

Il est par ailleurs particulièrement policé, alors que les images de propagande plus classiques, émanant d’un Etat, sont souvent plus virulentes dans la diabolisation du camp adverse.. »