Algérie de 1990 à 1994 : Histoire

Les premiers pas du multipartisme

Après les émeutes d’octobre 1988, le président Chadli Bcndjedid et ses collaborateurs à la tête de l'État vont tenter de remédier à la situation en installant un nouveau gouvernement dirigé par Kasdi Merbah (qui remplace celui d'Abdelhamid Brahimi), en mettant fin au système du parti unique (le FLN) avec la promulgation, en février 1989, d’une Constitution qui ouvre la voie au multipartisme et en optant officiellement pour une

libéralisation de l’activité économique. Une cinquantaine de partis politiques vont ainsi être progressivement autorisés au même titre que le FLN. Certains d’entre eux existaient déjà dans la clandestinité : c’est le cas du Front des forces socialistes (FFS), dirigé par Hocine Aït-Ahmed et implanté principalement en pays kabyle, du Parti de l'avant-garde socialiste (PAGS), de tendance communiste, qui donnera naissance en 1993 au mouvement Ettahadi, ou du Mouvement pour la démocratie en

Algérie (MDA), dirigé par l’ancien président Ahmed Ben Bella. La mouvance islamiste, qui jusque-là était surtout influente sur le plan idéologique et culturel, va aussi s'organiser en partis, le principal d'entre eux étant le Front islamique du salut (FIS), dirigé par Abassi Madani et Ali Benhadj. Durant le premier trimestre 1990, l’ensemble des partis, dont le FLN, organisent de grandes manifestations politiques regroupant chacune des dizaines de milliers de personnes, à Alger notamment.