Algérie de 1980 à 1989 : Histoire
Publié le 01/12/2018
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L’ère Chadli Bendjedid
Les réformes politiques et économiques engagées par le successeur de Houari Boumcdicnc, le colonel Chadli Bendjedid, élu à la présidence de la République le 7 février 1979, attestent sa volonté de donner à l’Algérie un nouveau visage. Ainsi, la réduction du nombre des membres du bureau politique constitue la première mesure de restructuration du FLN. Devenu un conseil des sages, le Comité central n’est plus désormais le terrain d’âpres rivalités entre les différentes tendances du parti. Il va permettre à Chadli Bendjedid de renforcer son emprise sur le parti. Par le remaniement ministériel de juillet 1980, Chadli Bendjedid s’entoure de techniciens, les politiques étant relégués à la direction du parti, tandis que les proches collaborateurs de Boumcdiene, les «barons», sont évincés ou se voient attribuer des postes honorifiques. En élargissant les prérogatives des cadres militaires (rajeunis), il s’assure également un meilleur contrôle de l’armée.
Sur le plan économique, le nouveau plan quinquennal 1980-1984 met l’accent sur la production de biens de consommation et encourage le développement du secteur privé. D'importantes mesures autorisent les petites et moyennes entreprises à importer des biens d’équipement. Parallèlement, un effort est accompli en vue de la décentralisation. L’accent est également mis sur une rentabilisation du secteur agricole. Sans procéder à une véritable privatisation des domaines agricoles socialistes, réorganisés à titre expérimental en octobre 1987, on les divise en exploitations agricoles collectives. L’État veille au respect du principe d’indivision.
Signe manifeste de la volonté de Chadli Bendjedid d’effacer les rivalités, le trentième anniversaire (célébré le 1er novembre 1984) du déclenchement de la révolution est placé sous le signe de la réconciliation. A cette occasion, deux anciens présidents du GPRA et d’anciens chefs de la révolution, disgraciés par le gouvernement de Boumediene, sont
«
central.
Malgré
des discours apaisants
qui réaffirment l'unité de l'Algérie et
malgré l'octroi de concessions qui
autorisent la diffusion d'émissions
radiodiffusées en kabyle, la question
de la minorité kabyle garde toute son
acuité.
À la vague intégriste qui
s'empare de l'Algérie en décembre
1982, le gouvernement répond
promptement en procédant au
démantèlement d'organisations
musulmanes clandestines et à
l'arrestation, en janvier 1983,
d'activistes à Alger.
Animé par des
groupuscules, l'intégrisme musulman
algérien ne bénéficie pas de la présence
d'un imam populiste comme en Iran.
Flambée de violence
Gestionnaire pragmatique, Chadli
Bendjedid obtient jusqu'en 1983 de
bons résultats économiques.
Mais, à
cette date, l'Algérie enregistre les
premiers effets de la crise, imputables
à une baisse importante de ses revenus
pétroliers.
Les coûts d'importation de
biens d'équipement et de produits de
consommation courante sont très
élevés.
Quant au déficit alimentaire, il
ne cesse de s'amplifier.
En effet, la
production agricole, qui n'a pourtant
pas arrêté d'augmenter, ne suffit pas à
répondre aux nouveaux besoins dus à
la croissance démographique et à
l'évolution des habitudes alimentaires.
Alors que la balance commerciale a été
pendant longtemps faiblement
excédentaire, l'Algérie enregistre dès
1983 un déficit important.
La
dépendance à l'égard des capitaux
occidentaux croît.
De nombreux
projets industriels sont ralentis ou
abandonnés en raison du
contingentef!lent des matières
premières.
A l'automne 1987, la
situation devient alarmante.
Les
pénuries, la flambée des prix, le
blocage des salaires et la crise de
l'habitat urbain suscitent un climat de
tensions.
Le discours prononcé par le président
Chadli Bendjedid le 19 septembre 1988
est symptomatique de la colère qui sourd.
Inquiet et virulent, ce discours
dénonce notamment le gaspillage, la
corruption et l'incompétence de la
bureaucratie.
L'annonce de réformes
pour le début de l'année 1989 ne suffit
pas à enrayer la montée des tensions.
Mais la grève générale prévue pour le
5 octobre n'est pas déclenchée.
C'est
qu'à Bab el-Oued et à Alger, la veille,
de jeunes manifestants ont précédé
l'ordre de grève et affrontent les forces
de l'ordre.
Le 6, l'état de siège est
décrété.
Un commandement militaire
est créé.
Les jours suivants, les forces
de l'ordre n'hésitent pas à faire usage
de leu rs armes, alors que les troubles
s'étendent à plusieurs villes de
province.
Le 10, dans une allocution
radiotélévisée, le président de la
République accepte de prendre la
parole.
L'annonce de réformes
politiques et surtout le
réapprovisionnement des magasins
ramènent le calme.
Un bilan officieux
fait état de plus de six cents victimes.
Par référendum, 92,27% des
Algériens se prononcent pour les
amendements constitutionnels, qui
instituent la séparation des pouvoirs
entre le chef de l'État et le chef du gouvernement.
Le président Chadli
Bendjedid n'a pas, semble-t-il, perdu
la confiance de la population.
Candidat
unique à l'élection présidentielle du
22 décembre, il est réélu pour un
mandat de cinq ans.
Démo11stration de force Îlltégriste à Alger.
Des militants bloquent l'tme des rues
menant à la Casbah.
© Gaillarde · Gtmmw.
»
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