Afrique noire française de 1900 à 1909 : Histoire
Publié le 31/12/2018
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Au tournant du siècle, il est encore difficile de parler d’une Afrique noire française, bien que la conquête et la délimitation des territoires s’achèvent alors.
Préliminaires à la colonisation
Elles sont depuis longtemps achevées au Sénégal et se terminent ailleurs. La capture de Samory Touré, à la faveur d’un coup de main audacieux de Gouraud. Gaden et Mangin, dans le nord-est de la Côte-d’Ivoire, et la bataille de Kousseri qui met fin, le 22 avril 1900. à l’aventure de Rabah au Tchad, marquent bien la fin d’une époque. Les grands empires encore résistants se sont effondrés. Déjà, celui d’Ahmadou le Toucouleur, fils d'el-Hadj Omar, était tombé entre les mains des Français dix ans plus tôt, et l’ancien sultan de Ségou avait disparu dans les steppes de l’est du Niger. Puis le dioula Samory avait dû déplacer son empire des régions du Haut-Niger vers les savanes voltaïques et ivoiriennes. Acculé à la razzia continue, il avait mené ses armées vers Bobo-Dioulasso. Bientôt le heurt avec les Français, maîtres des royaumes mossis au nord depuis 1896. est devenu inévitable. En 1897, le massacre de la mission de bons offices française dirigée par le capitaine Braulot a provoqué le casus belli. La partie était perdue d'avance pour Samory : les colonnes françaises de tirailleurs sénégalais le cernaient de plus en plus à chaque saison sèche avant de le surprendre dans son camp le 29 septembre 1898. D'autres adversaires de taille ont dû plier. En Guinée, Valmami (souverain politique et religieux) du Fouta Djalon a fui devant les Français en 1896. Mais son successeur avait conservé des prérogatives religieuses et politiques. En 1900. elles lui sont retirées, tandis que son territoire est annexé. Une opposition plus redoutable encore a disparu: le royaume du Dahomey, qui formait encore verrou sur le chemin du Niger au début de la décennie précédente. En 1894. une expédition sous les ordres du général Dodds avait réussi la conquête du royaume dont le souverain fut déporté. La voie du Nord étant ouverte, des missions s’y engouffrèrent pour battre de vitesse les rivaux allemands du Togo et britanniques du Nigeria. En 1900, les frontières ayant été reconnues par la convention du Niger, le Dahomey est annexé à l’AOF. Plus à l’est enfin, un terrible conquérant, Rabah, venu des régions désolées du Darfour, s'était peu à peu rendu maître des pays du Tchad, jusqu’au Bornou et au Kanem,
«
Deux
missionnaires quittent
la capitale du Gabon-Congo
pour évangéliser
les populations indigènes.
© Kharbine- Tapa bor
encore à une mince frange côtière.
Même dans les colonies dites >.
Les chefs constituent
l'armature du pouvoir colonial et plus
encore les interprètes, qui s'érigent
souvent en arbitres indiscutables et
accaparent les bénéfices de la nouvelle
situation.
Dans son célèbre roman à
clés, l'É1range Destinée de Wang rin ,
Amadou Hampaté Bâ a su retracer
avec talent la figure d'un des plus
représentatifs de ces profiteurs de la
colonisation.
Rapidement, les
nouveaux promus, forts de l'appui du
colonisateur, s'arrogent l'autorité sur
les pçpulations et incarnent la réalité
de l'Etat colonial.
C'est au Gabon-Congo que la
colonisation est la moins avancée.
Lorsque, en 1896- 1898, la mission
Marchand a traversé ces contrées
depuis la côte de Loango jusqu'aux.
»
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