Afrique-équatoriale française de 1930 à 1939 : Histoire
Publié le 23/12/2018
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L'Afrique-Équatorale française est une fédération qui regroupe, dès 1910, les colonies du Moyen-Congo, du Gabon, de l'Oubangui-Chari et du Tchad (rattaché en 1934). La capitale, Brazzaville, est en même temps le siège du gouvernement général. La structure administrative de l'AEF se différencie peu de celle de l'AOF, régie par des principes centralistes. Toutefois, l'AEF enregistre un net retard par rapport à l'AOF. Les territoires sont dominés par des compagnies concessionnaires, qui, en dépit des obligations auxquelles elles avaient été soumises au début du siècle par l'administration coloniale concernant Je développement des colonies. se contentent de tirer profit du commerce de l'ivoire, du caoutchouc et des bois tropicaux. Quant à l'administration coloniale, elle se montre peu désireuse de former un corps de fonctionnaires africains, lesquels doivent attendre 1935 pour
«
Hetman,
le sultan de Ra{a}'e,
représente l'Oubangui-Chari
lors des festivités données en
/939 à l'occasion du premier
14-Jui//et de l'Empire.
•Chevalier de la
Légion d'honneur ...
11 parle bien le français
mais ne sait ni lire ni écrire»,
ainsi commente la revue Match.
© Co/lee/ion partictlfitre •
Archives SGED être
dotés d'une école supérieure et
1936 pour obtenir un véritable statut.
GABON
Au Gabon, l'intervention économique
des autorités françaises se limite
essentiellement à la réquisition de
main-d'œuvre destinée aux chantiers
forestiers et aux plantations.
Toute
forme d'opposition aux autorités
coloniales est sévèrement réprimée et,
au début de la décennie, Léon M'ba est
exilé en Oubangui-Chari.
Le
regroupement politique d'organisations de défense d'intérêts
atténue les rivalités entre les peuples
Fang et Mwonge, ce dernier ayant su
entretenir longtemps des relations
privilégiées avec les autorités
coloniales.
MOYEN-CONGO
En avril l930, les autorités coloniales
foot arrêter André Matswa, symbole
aux yeux de nombreux Balali du
renouveau de l'empire du Congo et
dont l'Amicale des originaires de
I'AEF, fondée à Paris en 1926, était
devenue un mouvement de masse
anticolonial.
La chute vertigineuse du
cours des denrées en provenance des
colonies, qui affecte en premier lieu les
petits paysans, donne une nouvelle
impulsion à ce mouvement
d'opposition.
Pour tenter de satisfaire
les aspirations de ce mouvement qui
exige des autorités coloniales qu'elles
renoncent à leur projet de
concentration de la population, le
gouverneur nomme en 1938, au conseil
d'administration de la colonie, un des
représentants du peuple balali, entré en
dissidence avec le pouvoir colonial.
La construction de la ligne de chemin
de fer reliant Brazzaville à Pointe
Noire bouleverse encore l'équilibre
traditionnel de ce pays, soumis des
années durant à l'exploitation des
sociétés concessionnaires.
OUBANGUI-CHARI
Ce territoire, situé entre les fleuves
Oubangui et Chari, perd, de 1934 à
1937, son autonomie administrative
pour être directement rattaché au
gouverneur général de l' AEF.
Les
conséquences de l'exploitation du pays
par les sociétés concessionnaires et Je
recrutement forcé de travailleurs et de
porteurs modifient considérablement
les structures économiques et sociales
traditionnelles et accélèrent l'exode de
nombreux habitants vers Je Congo
belge.
Les mesures coercitives
imposées par l'administration coloniale entraînent
plusieurs rébellions, matées
au terme de longs combats dans la
brousse.
La culture du coton stagne
dans les années trente à la suite de la
chute des prix due à la crise
économique mondiale.
Une amicale
oubanguienne est fondée en 1938, afin
de s'opposer à l'abandon par les
autorités coloniales des investissements
envisagés dans les domaines des
transpons et de la scolarisation.
TCHAD
Les frontières déjà artificielles de ce
petit territoire colonial sont modifiées
au nom d'intérêts purement
administratifs.
Ainsi en 1930, le
territoire du Tibesti, jusqu'ici partie
intégrante du Niger, est rattaché au
Tchad.
L'état alarmant de cette
colonie est en grande partie
imputable à la faiblesse des
investissements et au peu d'intérêt que
semblent lui porter les autorités
françaises.
Ainsi, la productivité des
plantations de coton dans Je bassin de
Chari, dont une société
concessionnaire (Contonfran) possède
Je monopole, aurait pu être
considérablement améliorée si la
livraison des récoltes n'était pas
subordonnée à la collecte des impôts.
À la fin de la décennie, trois mille
enfants seulement bénéficient d'un
enseignement scolaire primaire.
Les
disparités entre le nord, peuplé de
tribus nomades de religion musulmane,
et Je sud, peuplé de chrétiens et
animistes sédentaires, sont encore
aggravées par l'attitude des colons qui
préfèrent confier aux chrétiens
scolarisés les postes de responsabilités..
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