AFFRONTEMENTS ET CONFLITS IDÉOLOGIQUES DANS LE MONDE DE 1944 à 1970 - HISTOIRE

« L'affrontement (1945-1951) : Crise de Berlin -Guerre de Corée Après les traités de paix de l'Italie et des puissances balkaniques (Conférence de Paris, 4-12 décembre 1945), la coupure se dessine entre l'Est et l'Ouest, parce que l'U .R.S.S.

multiplie ses revendications et accentue sa po­ litique d'intégration des pays européens voi­ sins; elle a cependant essuyé un échec dans l'Azerbaïdjan iranien, en mai 1946 .

En Allemagne, les Anglo-Saxons fusionnent leurs zone s d'occupation tandis que, dans la leur , les Russes jettent déjà les bases de la future « République démocratique allemande ».

C'est l'application du plan Marshall à l'Eu­ rope qui déclenche réellement la guerre froide .

Cette aide est également offerte à l'Europe de l'Est et à l'U.R .S.S.

mais à la conférence de Paris (27 juin 1947), M.

Molotov rejetait cette « machination » de l'impérialisme américain qui veut miner sa zone d'influence.

Un « rideau de fer » de Dantzig à Trieste s'était abattu sur l'Europe.

Moscou réunit les partis communistes natio­ naux en un faisceau unique qui prend le nom de « Kominform » et, dans le camp occidental, l'alliance esquissée par le pacte de Bruxelles (17 mar s 1948) est définitivement scellée par le traité de l'A tlantique Nord (14 avril 1949).

Le 23 juin 1948, les Russes déclenchent une première épreuve de force avec l'Occi­ dent en décrétant le blocu s de Berlin.

Les Américains relèvent le défi et ravitaillent la capitale allemande par un pont aérien.

Le 11 mai 1949, les Russes finissent par céder et lèvent le blocus, mais ils « escamotent » Berlin-Est , annexée « proprio-motu » à leur zone d'occupation.

Quelques jours après, l'Al­ lemagne occidentale s'érige en « République fédérale » (23 mai 1949).

Moscou riposte le 7 octobre, en faisant proclamer à Berlin-Est (Pankow) la « République démocratique de l'Allemagne de l'Est ».

Le 25 juin 1950, les Coréens communistes de la zone nord attaquent à l'improviste la zone sud.

La tension internationale monte, cette guerre suscite une réaction d'inquiétude .

Pour l'Amérique, la guerre de Corée, plus que la crise de Berlin, fut la prise de conscience d'un danger de guerre générale, face à l'agres­ sivité communiste, chinoise et russe.

Après la guerre de Corée, il ne reste rien des géné­ reuses illusions de Y alta et de Potsdam.

Détentes internationales (1951-1955) L'annonce des négociations de Pan Mun Jon (1951) amorça une détente qui, après la mort de Staline, aboutit à la signature de l'armistice ên,Corée (27 juillet 1953).

Les Soviétiques pra­ tic:t\.lent une diplomatie plus so.uple afin de désarmer la méfiance occidentale; c'est ainsi qu'ils convient les Occidentaux à signer sans délai un traité de paix avec l'Autriche (15 mai 1955).

Les problèmes européens, spécialement la question de Berlin , n 'ava ncent pas, mais les conversations qui auront lieu à Genève (26 avril- 20 juillet 1954) réus siront à mettre fin aux hos­ tilités en Indochine .

Des incidents se produi­ sent à Formose, mais les Etats-Unis avertis­ sent la Chine populaire qu'ils défendront For­ mose par tous les moyens.

La « déstalinisation » (1956) est interprétée comme le signe d'un dégel général de la situa­ tion internationale et d'un essai de coexistence pacifique .

Moins conciliants, les Américains incitent les Anglais à signer le Pacte de Bagdad qui vise à établir, au Moyen-Orient et en Asie occidentale, une barrière contre l'U .R.S.S.; par ailleurs, ils s'engagent à maintenir les forces américaines en Europe et font entrer l'Allemagne fédérale dans l'O.T.A.N.

Aussitôt, les Russe s reconnai ssent officiellement le ré­ gime de Pankow.

Parallèlement au Pacte atlantique, l'U.R.S.S.

établit le Pacte de Varsovie (14 mai 1955) qui, sur le modèle de l'O.T.A.N., institue une col­ laboration militaire entre ses satellites euro­ péens, avec commandement suprême russe.

Ainsi se constituait une Europe de l'Est et une Europe de l'Ouest, en deux blocs opposés , qui se retrouvent en Asie : le 38• parallèle en Corée, le 17• parallèle en Indochine séparent, dans ces pays, les deux systèmes idéologiques , source de guerre froide ...

ou chaude.

Pour pré­ venir de nouvelles avances communistes en Asie, M.

Foster Dulles met en place l'Organisa­ tion du traité de l'Asie du Sud-Est (O.T .A.S . E.) par le pacte de Manille (8 septembre 1954).

Crises : J'affaire de Suez et la révolte de Hongrie, et dégel (1956-1960) L'affirmation par M.

Khrouchtchev que l'U.R.S.S.

est désormais résolue à pratiquer avec l'Ouest une « coexistence pacifique », la disso­ lution du Kominform (17 avril 1956) et la ré­ conciliation avec le maréchal Tito étaient de nature à rassurer les Occidentaux.

Mais la crise de Suez réveille bientôt la ten­ sion internationale et la crainte d'un nouveau conflit mondial.

Américains et Soviétiques ont été d'accord pour ne pas remettre en cause l'équilibre de la paix, mais si les Améri­ cains condamnèrent l'agression par principe, l'U.R.S.S., dés emparée devant la révolte de Hon­ grie qui venait d'éclater (24 octobre 1956), avait usé d'une dure répression qui soulevait une réprobation générale, et trouvait commode de mettre au passif de « l'impérialisme colonia­ liste » l'opération de Suez.

Depuis lors, Russes et Américains cherchent à agrandir leurs zones d'influence dans ce Proche-Orient en ébul­ lition.

De jeunes Etats d'Afrique et d'Asie refusent de s'aligner sur l'un ou l'autre des deux blocs (conférence de Bandoung, avril 1955) et ten­ dent vers le neutralisme.. »