8 janvier 1499 : Mariage de Louis XII et d'Anne de Bretagne.

« couple royal qui naît en octobre de la même année .

Le bébé, baptisé Charles-Orland, est un bel enfant robuste .

Mais il meurt à quatre ans de la rou­ geole .

Anne manque d'en perdre la raison de douleur.

À partir de cette époque , elle ma­ nifeste une franche hostilité à Louis d'Orléans .

Celui-ci ne se serait pas montré assez affligé par la mort du petit dauphin dont le décès faisait de lui, de nouveau, l'héritier de la couron­ ne .

Les fils qu'Anne met ensuite au monde ne vivent que quelques heures ou quelques jours.

À la mort de Charles VIII, le 7 avril 1498, le duc d'Orléans devient donc roi sous le nom de Louis Xli.

Il a 36 ans et Anne en a 21.

Bretonne avant tout Louis Xli fait rapidement savoir à la jeune veuve qu 'il souhaite l'épouser , sitôt que son premier mariage sera annulé .

Il voit en cette union un double avanta­ ge : l'espoir d'une descendance que la contrefaite )eanne ne peut lui donner et le contrôle de la Bretagne .

Mais Anne ne se montre guère pressée de ré­ pondre aux avances de son «cher cousin> >.

Après s'être iso­ lée quelques semaines à Am­ boise pour pleurer le défunt, elle s'installe à la mi-juin à Paris, à l'hôtel d'Estampes.

Ayant re­ trouvé son indépendance, elle gère les affaires de sa Bretagne en duchesse souveraine .

Hési­ te-t-elle vraiment à accepter cette seconde couronne qu 'on lui offre ou est-ce une stratégie pour faire monter les enchères? Le résultat est le même.

Anne obtient des avantages pour son duché qu'elle souhaite notam­ ment voir débarrassé des ar­ chers du roi.

Louis Xli promet, mais méfiant, il demande secrè­ tement qu'on retarde l'exécu­ tion de ses ordres .

Le 17 août, alors que la Cour séjourne à LA BELLE ANNE Aimant le luxe et les belles choses, Anne de Bretagne, duchesse de Bretagne et deux fois reine de France, a protégé les poètes et les artistes qui ont contribué à assurer sa renommée.

Elle passait pour être belle, ayant surtout assez de prestance, d'élégance et peut-être de charme, pour faire oublier ses imperfections.

Son port de tête altier faisait oublier une taille plutôt petite et un visage assez quelconque.

Elle savait se mettre en valeur par des corsets qui remontaient une poitrine maigrichonne et affinait une taille ruinée par les grossesses à répétition.

Sous des robes volontairement très longues, elle portait des chaussures spéciales destinées à dissimuler une claudication congénitale.

Car la belle Anne avait une jambe beaucoup plus courte que l'autre.

Ainsi fut-elle, après Jeanne, la deuxième boiteuse de la vie de Louis Xli ! Étampes, on prend des engage­ ments réciproques .

Anne pro­ met d'épouser Louis , après la dissolution de son union avec )eanne .

Le souverain promet de rendre immédiatement les villes bretonnes, à l 'exception des places de Nantes et de Fou­ gères , gardées en garantie, mais qui seront restituées si le maria­ ge n'est pas conclu dans un dé­ lai d'un an .

Par ailleurs , sans doute pour amadouer sa belle, le roi se montre particulière­ ment généreux en réglant la succession du défunt Charles VIII.

Anne récupère un douaire plus important que celui reçu par la reine Charlotte de Savoie à la mort de Louis Xl.

En décembre, le premier maria­ ge de Louis est annulé .

Avant de confirmer sa promesse , Anne s 'assure que Brest et Saint-Ma­ lo, que les Français tardent à rendre, sont effectivement resti- EDITI ONS ATLAS tués aux autorités ducales.

Enfin le 7 janvier 1499 , le contrat de mariage est conclu à Nantes.

La duchesse garde le gouverne­ ment de la Bretagne .

L.:héritier de droit sera leur second fils (ou à défaut la fille) .

Si le couple n'a qu ' un fils unique , c'est le se­ cond enfant de cet unique des­ cendant qui héritera .

Le lende­ main de la signature , Anne et Louis se marient dans la chapel ­ le du château de Nantes .

Ces noces réjouissent les Français d 'autant qu 'elles ne se sont pas accompagnées de hausses d'impôts.

Bien au contraire ! Le roi a annoncé un dégrèvement exceptionnel.

Les Bretons n' ont pas non plus à se plaindre car Louis s'est engagé à leur laisser leurs droits et privilèges, un «ca­ deau de mariage )) à sa femme qui s 'attachera toute sa v ie à dé­ fendre farouchement les inté­ rêts de son cher duché .

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