7 décembre 1915: Lloyd George devient Premier
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
«
En 1905, les unionistes abandonnèrent le pouvoir.
Campbell-Bannerman forma un gouvernement libéral, qui triomphaaux élections générales ; Lloyd George reçut le poste important de président du Board of Trade et entra dans lecabinet.
En 1908, il fit un nouveau pas en avant : Asquith remplaça Campbell-Bannerman comme Premier ministre etLloyd George devint chancelier de l'Échiquier, c'est-à-dire le numéro deux du gouvernement et l'héritier présomptifdu Premier.
L'association entre Asquith et Lloyd George fut harmonieuse tant qu'elle dura : le Gallois était indifférentau rang, et content d'être le loyal second d'Asquith.
En tout cas, il agit efficacement.
La situation politique semblait désespérée pour les libéraux qui, malgré leur fortemajorité aux Communes, ne pouvaient pas faire adopter leurs projets de lois par la Chambre des Lords, dominée parles conservateurs.
Lloyd George suivit toujours le principe "d'éviter les attaques frontales coûteuses...
s'il existaitune voie détournée".
Aussi, en 1909, il présenta le "budget du peuple", réforme sociale par des moyens fiscaux,dirigée contre les riches et les grands propriétaires.
Les lords tombèrent dans le piège et repoussèrent le budget.Des élections générales maintinrent les libéraux au pouvoir, et le budget fut voté.
Le gouvernement déposa unParliament Bill qui limitait les pouvoirs de la Chambre des Lords.
Cette fois encore, les lords s'y opposèrent, mais,après de nouvelles élections générales favorables aux libéraux, le Parliament Act fut voté.
En fait, Lloyd George ne s'était pas passionné pour ce conflit constitutionnel : il voulait faire œuvre concrète et nongagner des batailles de principes.
Dès 1911, il s'appliqua à une tâche de plus grande importance pour l'avenir : lacréation d'un système d'assurances sociales, qui est à l'origine du Welfare State ou État-Providence actuel.
Toutautre homme d'État aurait fait préparer un tel projet longuement et minutieusement, mais Lloyd George envoya unseul fonctionnaire en Allemagne pour étudier le système d'assurances créé par Bismarck, puis il improvisa sespropositions d'après le rapport oral de son enquêteur.
Quand il présenta le projet de loi aux Communes, la plupartdes clauses restaient en blanc et il les compléta au fur et à mesure du débat, en tenant compte de toutes lessuggestions, y compris celles de l'opposition.
Derrière l'agressivité de ses discours, se cachait un conciliateur, qui voulait obtenir des résultats concrets par descompromis.
A l'apogée du conflit constitutionnel, il avait proposé la formation d'un gouvernement de coalition ;initiative qui resta sans écho, mais qui révélait la direction qu'il allait suivre ; il était homme d'action et non de parti,et son dynamisme menaçait les loyautés traditionnelles.
Sur le plan personnel aussi, Lloyd George n'était pas hommede parti ; il avait peu d'hommes politiques comme amis ; seul Winston Churchill lui aussi un outsider dans les rangslibéraux l'appelait "David".
Ses amis étaient des directeurs de journaux et des hommes d'affaires qui s'étaient faitseux-mêmes ; malgré son hostilité politique aux riches, il admirait les capitaines d'industrie, qui représentaient pour luile triomphe de l'esprit radical.
Il désirait d'ailleurs s'enrichir et spécula imprudemment, achetant des actions de laSociété américaine Marconi au moment où le gouvernement britannique négociait un contrat avec la société sœuranglaise.
Bien qu'une enquête parlementaire l'eût disculpé, il resta marqué par un soupçon de corruption.
Néanmoins,sa position politique ne cessait de se renforcer.
Il montra des dons remarquables de conciliateur dans les conflitssociaux et gagna la confiance des syndicats.
Il chercha, en vain, une solution au conflit sur le Home Rule(autonomie) pour l'Irlande.
Il lança une campagne "agraire" en faveur de la petite propriété, mais elle éveilla peud'écho dans les régions industrielles.
Au début de 1914, il était revenu en apparence à son pacifisme originel,combattant l'augmentation des dépenses de la Marine que Churchill demandait, et préconisant un rapprochementanglo-allemand.
Quand la guerre mondiale éclata, beaucoup d'Anglais escomptaient que Lloyd George s'opposerait à l'entrée enguerre de l'Angleterre, mais il attendit les événements et l'invasion de la Belgique par l'Allemagne mit fin à seshésitations.
Désormais, il fut aussi acharné en faveur de la guerre qu'il y avait été auparavant hostile.
Il fut lagarantie que la conscience non conformiste, qui restait essentielle pour un gouvernement libéral, soutiendrait l'effortde guerre et ne deviendrait pas pacifiste.
Lloyd George restait loyal envers Asquith, mais, sans préméditation de sa part, les événements l'entraînèrent à agirde façon indépendante.
Le gouvernement libéral n'avait pas de politique de guerre ; les principaux ministres étaientde grands orateurs, mais de médiocres administrateurs ; Asquith était indolent par principe et par tempérament ; àses yeux, le devoir des ministres était de laisser les généraux et les amiraux gagner la guerre.
Mais, après la bataillede la Marne, ce fut l'impasse sur le front occidental, et sur mer il n'y eut pas de grandes batailles.
Les journauxcommencèrent à affirmer que Lloyd George était le seul homme qui pouvait faire quelque chose et l'opinion les crut.Ce ne fut pas une campagne organisée, mais le processus obscur par lequel la nation fit son choix.
En mai 1915, une crise politique éclata.
Lord Fisher, premier lord de l'Amirauté, démissionna pour protester contre lacampagne des Dardanelles.
Bonar Law, chef des conservateurs, réclama un gouvernement de coalition pourcombattre le mécontentement général, et Lloyd George l'appuya.
Le dernier gouvernement libéral homogène prit fin,mais Asquith ne sut pas former un cabinet efficace.
Sa seule innovation capitale fut de nommer Lloyd Georgeministre de l'Armement.
Ce poste lui convenait parfaitement : un ministère nouveau, sans personnel, sans traditions,sans attributions bien définies.
Lloyd George n'hésita pas : la pénurie d'obus avait été le grand scandale de la guerreet il décida d'y mettre fin.
Par des improvisations continues, sans égard pour la dépense ou les intérêts établis, ilproduisit beaucoup plus d'obus que les bureaux de la Guerre n'en demandaient.
Ayant réglé le problème des obus, Lloyd George était prêt à aller de nouveau de l'avant.
L'occasion sembla seprésenter en juillet 1916, quand le secrétaire d'État à la Guerre, Kitchener, périt dans un naufrage.
Lloyd George leremplaça et crut avoir mis la main sur la direction de la guerre.
Il se trompait : Sir William Robertson, chef de l'état-major général impérial, s'était réservé la stratégie ; Lloyd George dut se borner à faire fabriquer des uniformes, mais,.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- David Lloyd George par A.
- Lloyd George David, comte Loyd-George of Dwyfor.
- Question9: Le 21 décembre 1958, Charles de Gaulle devient le premier président de la Ve République.
- HENRI IV (13 décembre 1553-14 mai 1610) Roi de France (1589-14 mai 1610) En1572, Henri devient roi de Navarre à la mort de sa mère.
- ROLLAND, Romain (29 janvier 1866-30 décembre 1944) Ecrivain C'est à l'Ecole normale supérieure que Romain Rolland rencontre André Suarès, qui devient son ami.