26 février 1885: L'acte de Berlin et le partage de l'Afrique

« « L'acte de Berlin est resté, presque sur tous les points, une solennelle mais vaine manifestation de bonne volontédiplomatique.

Il avait stipulé la liberté commerciale absolue dans le bassin du Congo...

mais l'État indépendant yétablit des monopoles de fait.

Il avait décidé que la navigation serait libre sur le Niger comme sur le Congo, et onsait quel sort la Compagnie royale du Niger a fait à cette clause.

Enfin l'acte de Berlin édictait diverses procédurespour l'occupation de territoires africains...

mais en ces diverses matières, il est presque toujours resté lettre morte.»Il serait toutefois erroné d'en conclure à un bilan inexistant.

L'essentiel de la conférence, ce fut en effet, non pasles négociations officielles, mais les tractations dans les coulisses pendant les longs mois que dura la conférence.

Etces tractations aboutirent à divers accords de partage et de délimitation entre puissances coloniales.

Mais surtout,la conférence aboutit à la reconnaissance par l'ensemble des puissances de l'« État indépendant du Congo »,possession personnelle du roi des Belges Léopold II.

La séance terminale du 26 février 1885 est marquée parl'adhésion à l'acte de Berlin de l'État indépendant du Congo.Le roi Léopold II s'intéressait aux affaires, et à la colonisation.

La réserve de l'opinion belge à l'égard des entreprisescoloniales le conduisit à agir à titre privé, d'abord en patronnant une « association internationale africaine » àobjectifs philanthropiques, en prenant à son service l'explorateur Stanley, puis en faisant reconnaître par lespuissances son «État indépendant du Congo ».,En 1908, légué à la Belgique par son propriétaire, I'« Etatindépendant » deviendra le Congo belge. L'achèvement du partage de l'Afrique Si la conférence de Berlin n'a pas « partagé l'Afrique », elle a posé en principe de droit international la légitimité deson partage, et elle a été l'occasion d'une étape importante de ce partage.Ce partage se poursuivra dans les années 90 du siècle, souvent effectué sur la carte, suivant des méridiens et desparallèles, sans tenir aucun compte des réalités géographiques et humaines.Les rivalités impérialistes s'y manifesteront : en 1898 l'envoi par la France de la mission Marchand sur le Haut-Nilaboutira à une confrontation avec les Britanniques à Fachoda, et à une crise internationale, désamorcée parl'abandon français.En 1900, la prise de possession par la France du bassin du Tchad marque l'achèvement, pour l'essentiel, de laconquête coloniale française en Afrique.

A cette date, le partage est achevé dans ses grandes lignes.

Il ne le seratout à fait qu'en 1912, avec l'instauration du protectorat français sur le Maroc (partagé avec l'Espagne), et laconquête par l'Italie de la Libye, enlevée à l'Empire ottoman.Il ne reste alors en Afrique que deux États indépendants : le Libéria (en fait sous la tutelle des États-Unis), etl'Éthiopie (où l'Italie, la France, et la Grande-Bretagne exercent une influence tantôt rivale, tantôt associée).. »