24 mai 1337 : Philippe VI prononce la saisie de la Guyenne.
Publié le 23/03/2012
Extrait du document
La Guyenne est une possession anglaise. La victoire remportée à Cassel confère à Philippe VIF049 un prestige qui lui permet d’exiger d’Edouard III d’Angleterre qu’il devienne son vassal. L’Anglais se soumet. Humilié, il se venge en formant une coalition. Il est condamné par défaut et son fief est saisi. Cette saisie provoque la guerre de Cent Ans.
«
côté, Philippe le Bel obtient le
soutien du dauphin Humbert
de Viennois, des comtes de
Hollande, de Hainaut.
de
Bourgogne et du Luxembourg .
Il sera
ensuite rejoint par les
rois
de Norvège, d'Écosse, de
Majorque, de Castille et d'Ara
gon .
En conflit avec le pays de
Galles et l'Écosse, Edouard 1••
ne peut courir le risque d'être
mis en difficulté en Grande
Bretagne et n'est pas en posi
tion d'affronter une telle coali
tion .
Aussi ne peut-il envoyer
une forte armée sur le conti
nent : une aubaine pour le roi
de France .
Philippe le Bel juge le moment
idéal pour passer à l'attaque .
Pourtant, la situation semble
d'abord favorable aux troupes
d'Edouard 1• • grâce à un allié
inattendu, le duc Jean Ill de
Bretagne , qui estime avoir été
lésé par le Capétienet qui
s'empare de Castillon, Blaye,
Bayonne
et Saint-Sever .
Mais,
bientôt , les Français repren
nent l'avantage .
Malgré tous
les efforts d'
Edmond de Lan
castre, qui de négociateur mal
heureux devient soldat mal
chanceux, Charles de Valois , le
frère du roi, occupe dès 1295 la
plus grande partie du duché .
Fort
opportunément, le camp
adverse
est miné par les dis
sensions : bien que tous vas
saux du même suzerain, le roi
LE COÛT DE LA GUERRE
En 1293, le Trésor royal ne compte guère que deux cent mille livres tournois.
Pour renflouer les finances et
payer les dépenses de guerre, l'impôt va lourdement frapper
tous les sujets de Philippe le Bel.
Le clergé est soumis au
décime (qui rapporte cent quatre-vingt-neuf mille livres
tournois)
et les laïcs au centième (pour trois cent quinze mille
livres),
les biens des marchands de Bayonne sont saisis
et vendus (pour quatorze mille deux cents livres),
les fonds déposés dans trois monastères parisiens par
l 'évêque de Winchester (vingt-six mille livres) sont également
saisis.
Le roi obtient encore seize mille livres des Italiens,
deux cent quinze mille livres des Juifs.
Six cent trente mille
livres lui
sont prêtées par les riches bourgeois des villes,
cinquante mille livres par les officiers et les prélats,
deux cent mille livres par les banquiers et les hommes
d'affaires florentins Biche et Mouche .
Au total, il récupère plus de deux millions de livres tournois !
De son côté, le roi Edouard J• • d'Angleterre taxe les églises,
détourne vers son Trésor les décimes déjà levés sur le clergé pour la croisade, impose annuellement les laïcs.
d'Angleterre, les seigneurs
gascons et anglais s'opposent
si vivement que les premiers
en viennent à massacrer les
seconds ,
lorsque ceux-ci veu
lent rembarquer pour leur île .
Victoires sur terre
et sur mer
Le roi d'Angleterre est dès lors
contraint,
le 1er janvier 1296, de
désigner des plénipotentiai
res pour négocier une trêve .
Mais la guerre se
poursuit .
Au
printemps, le comte Robert
d'Artois engage de nouvelles
opérations , achevant la con
quête de la Guyenne .
Derrière
une défense mal organisée,
les places
tombent une à une .
Edmond de Lancastre tente en
vain
de reprendre Bordeaux
en
débarquant une petite
armée à Blaye .
Il doit se réfu
gier à Bayonne, où il meurt au
~ED ITIONS a::.
ATLAS
début de l'été suivant, tandis
que Robert d'Artois oblige le
comte de Lincoln à lever le
siège de Dax.
« Le roi de France, qui nous a
frauduleusement enlevé notre
terre de Gascogne , veut entre
prendre maintenant la con
quête de notre royaume, abo
lir la langue anglaise », écrit
Edouard t•• en novembre 1295 .
Les événements semblent
confirmer cette opinion .
Peu
après , Philippe le Bel réunit
une flotte composée des
navires transférés des ports
méditerranéens et de
quelques nouveaux bâti
ments, dont la construction a
été commandée à la hâte par
le connétable Mathieu de
Montmorency .
Mais, après
avoir attaqué et
ruiné le port de Douvres, le roi
de France renonce à envahir
l'Angleterre .
Il ne veut surtout
pas épuiser ses forces outre
Manche : ce qu'il veut, c'est
imposer son autorité à l'en
semble de son royaume .
Cette
attaque navale restera donc
un sévère coup de semonce
destiné à dissuader Edouard
1•• d'i ntervenir désormais sur
le continent .
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