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20 avril 1643 : Le testament politique de Louis XIII

Publié le 26/08/2013

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louis xiii

Le 20 avril, Louis XIII convoque dans sa chambre du château de Saint-Germain-en-Laye Monsieur, son frère le duc Gaston d'Orléans, son cousin Henri II de Bourbon, prince de Condé, ainsi que les ministres et les grands officiers de la Couronne pour leur faire part de ses intentions. Suivant la tradition, Anne d'Autriche, la

reine mère, se voit confier la régence, à l'instar avant elle de Catherine et de Marie de Médicis. Monsieur est nommé lieutenant général du roi mineur. Mais Louis XIII n'a confiance ni en son épouse ni en son frère, qui, il n'y a pas si longtemps, ont tant comploté contre le cardinal-ministre. Avec eux, qu'il juge incapables de gouverner selon de saines « maximes d'État «, le risque est double : à l'extérieur, que la France fasse la paix avec l'Espagne catholique ; à l'intérieur, que l'État soit « bradé « aux grands du royaume...

Un testament illégal ?

louis xiii

« UN TESTAMENT ET DES LARMES Louis XIII est déjà très malade quand, le 20 avril 1643 , il fait part de ses dispositions testamentaires .

Leur lecture suscite une grande émotion, dont témoigne Dubois , l'un des fidèles serviteurs du souverain : « Le roi, après avoir ordonné d'ouvrir les rideaux de son lit et après avoir entretenu la reine, Monsieur son frère et Monsieur le prince, haussa le ton de sa voix et fit un très beau discours à toute l 'assemblée , puis il commanda à monsieur de La Vrillière (secrétaire d 'État) de lire tout haut la régence de la reine ( ...

).

Monsieur de La Vrillière fit cette lecture au pied du lit de Sa Majesté , les larmes qui coulaient de ses yeux en abondance étaient des preuves authentiques de sa douleur.

La reine était au pied du lit du roi, assise dans une chaise ( ..

.

).

elle fondait en larmes ( ...

).

Tout le monde pleurait aussi ( .

..

).

Le roi qui paraissait ce jour-là avec un visage vermeil , content et sans inquiétude , marquait qu 'il n'avait nulle appréhension de la mort.

» un soupir de soulagement à la mort de Richelieu -quand le peuple a allumé des feux de joie en apprenant la nouvelle ! Aussi , au mois d'avril 16 4 3, malade et sentant que sa fin est proche, décide-t-il de ré­ gler sa succession .

Le 20 avri l, Louis XIII convo­ que dans sa chambre du châ­ teau de Saint-Germain-en-Laye Monsieur , son frère le duc Gaston d'Orléans, son cousin Henri Il de Bourbon, prince de Condé , ainsi que les ministres et les grands officiers de la Couronne pour leur faire part de ses intentions .

Suivant la tradition, Anne d'Autriche, la reine mère, se voit confier la régence, à l'instar avant elle de Catherine et de Marie de Mé­ dicis .

Monsieur est nommé lieutenant gén éral du roi mi­ neur .

Mai s Louis XIII n'a con ­ fiance ni en son épou se ni en son frère, qui , il n 'y a pa s s i longtemp s, ont tant comploté contre le cardinal -ministre .

Ave c eux, qu'il juge incapables de gouverner selon de saines « ma x ime s d'État », le risque e st double : à l'ext érieur , que la France fasse la paix avec l'Espagne catholique ; à l'inté­ rieur , que l'État soit « bradé » aux grands du royaume ...

Un testament illégal ? Le roi institue donc un « con­ seil souverain de régence >> composé, outre de la reine , de Monsieur et du prince de Condé , d'hommes de Riche ­ lieu : Mazarin, Séguier , Bouthil­ lier , Chavigny.

De surcroît.

il est prévu que les décisions concernant les grandes orien­ tations du royaume et les no­ minations aux charges civiles et militaire s seront prises « à la pluralité des voix ».

Repré ­ sentant la majorité au Conseil, les « créatures >> du cardinal sont une assurance pour le roi que la politique suivie sous son règne a un avenir .

Cet attachement viscéral à la mémoire de son ministre se fait encore jour, toujours le 20 avril , lors du baptême de son fils aîné .

A défaut du pape Urbain VIII, qui tarde à répon­ dre , Louis XIII choisit Mazarin pour être le parrain du futur Louis XIV, dans un désir d'unir à sa famille par des liens sacrés celui qu 'il considère comme le meilleur élève de Richelieu .

Humiliée de voir ses pouvo irs limités, Anne d'Autriche doit pourtant entériner et signer la décision de son époux .

Mais elle rédige , à tout hasard , une ïtfmEO ITtONS m.:s! ATLAS protestation secrète qu 'elle fait enregistrer chez son notai ­ re, ce qui montr e..

qu 'elle ne compte pas abdiquer de son droit à gouverner en pleine souveraineté .

Elle a des argu­ ments , car , si le Parlement reçoit le testament royal et l'enregistre, le 21 avril , sans souffler mot, ce testament est illégal : le roi ne peut définir la politique que doit mener son héritier, il ne peut la détermi ­ ner par quelque mesure que ce soit.

Après avoir encore prié la reine de « tra va iller >> en bonne intelligence alle{; Mon­ sieur et les ministres, de s 'ap ­ puyer sur Mazarin et de ne jamais faire revenir la duchesse de Chevreuse à la Cour , Louis XIII rend son âme à.D ieu le 14 mai, sans savoir qu'il n'en sera pas fait selon ses volontés .

-o.i w u a: ~. »

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