1999: Entre guerre et terrorisme, l'Algérie à la recherche d'une paix introuvable
Publié le 21/03/2019
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Le 26 décembre 1991, le pouvoir interrompt les élections législatives que le Front islamique du salut {FIS) est sur le point de remporter. C'est la guerre. En 1999, Abdelaziz Bouteflika, nouveau président, propose une concorde nationale.
Abdelaziz Bouteflika à la mosquée, peu après son élection à la présidence de la République algérienne.
Guerre civile ou seconde guerre d'Algérie? L'opinion internationale s'interroge devant les massacres qui se poursuivent sans relâche depuis 1992. Cette décennie d'instabilité politique et de drames a commencé à l'issue des législatives de décembre 1991. Avec 47 % des suffrages exprimés, et 51,5 % d'abstentions, le FIS est en passe de remporter les élections. Ne pouvant admettre cette perspective, le Haut Conseil de Sécurité -autrement dit la toute puissante armée algérienne - décide d'annuler le scrutin. En janvier 1992, le président Chadli démissionne pour être remplacé par un Haut Comité d'Ëtat présidé par l'ancien opposant Mohammed Boudiaf, de retour de son exil marocain, mais qui est abattu le 29 juin 1992 par un de ses gardes du corps.
En 1995, Liamine Zéroual, à la tête de l'État depuis 1994, est élu président avec près de 69 % des suffrages. Mais la situation ne change pas.
D'un côté, le FLN (Front de libération nationale), fer de lance de l'indépendance, dont le pouvoir est devenu vieillissant et rongé par la corruption, tout comme l'armée qui l'appuie. De l'autre, la bourgeoisie algérienne qui ne peut accéder à la direction des affaires publiques, de jeunes diplômés face à des portes closes, empêchésd'exercer des responsabilités, et une masse de déshérités qui ne voit aucune chance et aucun avenir dans cette Algérie figée qui ne propose rien. Alors, tous les laissés pour compte de cette société si fermée écoutent non sans un certain intérêt les propositions du FIS.
«
Abdelaziz
Boutef lika
à la mosquée,
peu après
son élection
à la présidence
de la République
alg éri en ne.
Entre
guerre et terroris me, l'Algérie
à la recherche d'une paix introuvable
Le 26 décembre 1991, le pouvoir interrompt les
élections législatives que le Front islamique du salut
{FIS) est sur le point de remporter .
C'es t la guer re.
En 1999, Abdelaziz Bouteflika, nouveau président,
propose une concorde nationale.
G uerre civile ou seconde
guerre
d'Algérie? L'opinion
in terna tionale s'interroge
devant les massacres qui se pour
suiv ent sans relâche depuis 1992.
Cette décen nie d'instabil ité politique
et de drames a commencé à l'issue
des législa tives de décembre 1991 .
Avec 47 % des suffrages exprimés, et
51,5 % d'a bste ntions , le FIS est en
passe de remporter les élections.
Ne
pouvant admettre cette perspective,
le Hau t Conse il de Sécur ité -
au trement dit la toute puissa nte
armée algérienne -décide d'annuler
le scru tin.
En janvier 1992, le
président Chadli démissionne pour
être remplacé par un Haut Comité
d' Ëtat présidé par l'ancien opposant
Mohammed Boudiaf, de reto ur de
son exil marocain, mais qui est
abattu le 29 juin 1992 par un de ses
gardes du corps.
En 1995, Liamine Zéroual, à la tête
de l'État depuis 1994, est élu président
avec près de 69 % des suffrages.
Mais
la situation ne change pas.
D'un côté, le FLN (Front de libéra
tion nationale), fer de lance de l'indé
pendance, dont le pouvoir est deve
nu viei llissant et rongé par la corrup
tion, tout comme l'armée qui l'appu
ie.
De l'autre, la bou rgeoisie
algérienne qui ne peut accéder à la
dir ection des affaires publiques, de
jeunes diplômés face à des portes clo
ses, empêchés d'exercer des responsa
bil ités, et une masse de déshérités qui
ne voit aucune chance et aucun ave
nir dans cette Algérie figée qui ne pro
pose rien.
Alors, tous les laissés pour
comp te de cette société si fermée
écoutent non sans un certa in inté rêt
les propositions du FIS.
Pourtant, même si ce parti islami
ste n'est pas la panacée, le résultat
des élections de 1991 montre bien son
poids dans la société algérienne.
D'a
bord laminé par le pouvoir, le FIS est
dissous en 1992.
Mal gré les arresta
tions de ses chefs dont Abassi Mada
ni, il con tinue son action.
Ses
élémen ts les plus radicaux lancent
une atroce guérilla contre le pouvoir
et les élites du pays, sèment la ter
reur dans les campagne s, dévastent
et assassinent aveuglément.
Les for
ces gouverneme ntales, prises à con
tre-pied, se heur tent aux Groupes
islamiques armés (GIA) souvent incon
trôlés, puis finissent par bénéficier
du discrédit de ces bandes armées
aux yeux d'une population mainten
ant opposée à la violence qui la frap
pe de plein fouet
De son côté, le FIS crée l'Armée
islamique du salut (AIS) et tente de
faire plier le pouvoir.
li lance ainsi une
trêve en 1997, mais se fait alors débor
der par le GIA qui continue ses coups
de main.
Des femmes manifestent à Alger contre
la violence et le terrori sme.
Liamine Zéroual est contraint à la
démission par les militaires en sep
tembre 1998.
L'élection d'Abdelaziz
Boute flika ancien ministre des affai
res étrangères, n'arrange rien, tant
elle a souffert du retr aitdesau trescan
dida ts, unanim es à dénoncer les
prépa ratifs de fraude électora le.
Depuis, le nouveau président multiplie
les initiatives et cherche à légitimer son
pouvoir.
Malgré son offre d'amnistie
pour les mem bres du FIS emprisonnés,
les assassin ats se poursuivent dans les
petits douars exposés au terrorisme
islamique.
Les
présidents depuis 1965
1927- 1978
Houari Boumediene
Il est un des premiers membres
du FLN et un des chefs de la
rébe llion.
Jeune colonel en
1957, il devient chef d'état
major de l'armée de libération
nationale en 1960, soutient Ben
Bella, devient son ministre de la
Défense et le renverse en 1965.
Il gouverne alors sans partage.
Il engage l'industrial isation et
échoue sur la réforme agraire.
En 1976 sa nouvelle Consti
tution impose une démocratie 19
99
soci aliste avec l'Islam comme Houari
Boumediene
religion officielle et le rôle préé-
mi nent du parti.
Né en 1929
Benjedid Chadli
Il rejoint le FLN en 1954.
Proche
de Boumediene, il commande
les forces d'Oranie en 1963 et
joue un rôle actif dans la desti
tution du président Ben Bella en
1965.
11 devient en 1978 minist
redela Défenseet.
en 1979, pré
sident de la République.
Con
fronté à des manifestations con
tre la faim en 1988, il les répri
me avec la plus grande sévérité,
mais est contraint de démocra
tiser le régime en promulguant
une nouvelle Constitution.
Suite
à l'annu lation des élections, l'ar
mée le contraint à la démission
en janvier 1992
1919 -1992
Mohammed Boudiaf
Il est le premier membre du
FLN, chargé des relations entre
les maquis et Le Caire.
Arrêté
avec Ben Bella, puis libéré en
19 62, c'est le fondateur du
Parti de la révolution sociali
ste.
Il est de nouveau arrêté en
19 63, puis libéré et envoyé en
exil au Maroc, il rentre en jan
vier 1992 pour présider le Haut
Comité d' État et est assassiné
le 29 juin par un de ses gardes Benjed
id Chadli
du corps.
Mohammed Boudiaf
Né en 1941
liamine Zéroual
Le général Zéroual succède à
Mohammed Boudiaf la tête de
l' État pour une durée de trois
ans.
Ille restera en fait jusqu'en
septembre 1998, cédant alors le
pouvoir à Abdelaziz Bouteflika
élu en avril 1999.
Durant sa pré
si dence, Liamine Zéroual
échoue dans sa lutte contre le
terrorisme, crée son propre
parti et s'efforce de se donner
une image plus libérale en mul
tipliant les scrutins locaux ou
nationaux.
L'armée le contraint
à quitter le pouvoir.
liamine Zéroual.
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