Devoir de Philosophie

1998 : La gauche de la gauche

Publié le 05/12/2018

Extrait du document

prises de position de son dirigeant et préfère aller vers d’autres rivages plus conformes à son idéal. Un constat qui ne manque pas d’inquiéter la direction du PC. A l’approche des élections européennes, en juin 1999, cette dernière voit avec terreur, dans les sondages, fondre l’écart entre la liste communiste et celle

 

de l’extrême gauche. Une situation qui pourrait mettre à mal la cohésion de la majorité plurielle en incitant Robert Hue à faire de la surenchère pour tenter de stopper l’hémorragie de ses électeurs.

 

À côté de ces sympathisants communistes, l’organisation d’Arlette Laguiller - et c’est un paradoxe parce que, à la différence de la LCR, elle n’était pas vraiment partie prenante - a réussi à capter une partie du mouvement des « sans » (les sans-papiers, les sans-logis, les sans-emplois...). Cela s’explique, sans doute, par l’aura et le capital de sympathie qu’Arlette Laguiller a acquis au cours de ses nombreuses candidatures à la présidence de la République (5,2% des suffrages en 1995). Et aussi par le discours ouvriériste -son « Travailleuses, travailleurs... » est un classique du genre - qu’elle n’a jamais cessé de tenir depuis main

 

tenant près de trente ans et dont le Parti communiste, aujourd’hui, lui a laissé, non sans risque pour lui, le monopole.

 

À quoi peut servir ce vote d’extrême gauche. Se limite-t-il à un simple vote protestataire sans grande conséquence ou exprime-t-il un malaise plus profond dont le gouvernement de Lionel Jospin devra tenir compte? Les élections européennes apporteront en partie la réponse. Si, en juin 1999, l’extrême gauche devait confirmer son score et talonner - voire

 

Une montée en puissance qui risque de remettre en cause la stratégie de la gauche plurielle

dépasser - la liste communiste, c’est toute la stratégie de Lionel Jospin qui serait mise en échec. Et la majorité plurielle volerait en éclats.

En décrochant 4,3 % des suffrages au soir des élections, l'extrême gauche fait une percée spectaculaire. Pour la première fois, elle obtient des élus dans les conseils régionaux. Profitant principalement à Lutte ouvrière, l'organisation d'Arlette Laguiller, qui décroche vingt élus.

 

Ce vote traduit l'émergence d'un pôle critique à la gauche de la majorité plurielle et menace le Parti communiste new-look de Robert Hue.

Liens utiles