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1995: La France reprend les essais nucléaires

Publié le 22/03/2019

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Au lendemain de son élection à la présidence de la République, Jacques Chirac décide de reprendre les essais nucléaires dans le Pacifique Sud, suspendus depuis 1992. Le premier tir se déroule en septembre 1995.

 

Chirac et ses conseillers n'avaient vraisemblablement pas imaginé que cette décision déclencherait une telle levée de bouclier. Outre l'Australie, la Nouvelle-Zélande et les autres États du Pacifique, les partenaires européens de la France, ainsi que le Japon et les écologistes du monde entier, condamnent cette initiative. Malgré l'attachement d'une majorité de la population à la force de frappe, de nombreuses voix s'élèvent en France contre cette nouvelle série d'essais.

Le sixième essai nucléaire français a lieu sur l’atoll de Fangataufa, en 1996.

Les écologistes passent les premiers à l'action : le 1er septembre, le gouvernement français fait arraisonner, à proximité de l'atoll de Mururoa, deux navires de Green-peace, le Rainbow-Warrior Il et le MV-Greenpeace, le jour de l'ouverture officielle de la campagne d'essais nucléaires. Les deux bâtiments sont remorqués vers une base située à 600 km, tandis que leurs 70 occupants sont placés en garde à vue. Le 5 septembre 1995, la France procède à un premier tir nucléaire d'une puissance d'environ 20 kilotonnes. Le lendemain, de très violentes manifestations éclatent à Tahiti (Polynésie Française). L'aéroport de Papeete est mis à sac, et des magasins sont pillés. La Nouvelle-

Zélande proteste, les relations entre la France et l'Australie se durcissent. De nombreux bateaux, souvent affrétés par des journalistes, rejoignent le mouvement de protestation. Le président Chirac doit faire face à une pression considérable.

 

Mais les experts et les militaires jugent cette dernière campagne d'essais nécessaire avant le passage aux techniques de simulation en laboratoire. Les essais doivent permettre de valider la tête TN-75, destinée à équiper la nouvelle

« À une époque où la communauté interna tionale rejette majorita ire­ ment les tests nucléa ires à l'excep­ tion de la Chine, la voie sur laquelle s'engage le présiden t Jac ques Chir ac n'améli ore guère les relations de la Fra nce avec ses par tenair es eur opéens.

Lors du sommet de septe mbre 1995, son offre de mettre à la disposition de l'Union europé enne l'ar senal nu cléair e fra nçais , est accueillie pl utôt fr oidement par l'ensem ble des participa nts.

Contrairement à ce qu'affirme le gouvernement français , cer tains scientifiques doutent que ces essais soient sans conséquence sur l'envi­ ronnement.

Même si les taux de rad ioac tivité restent faibles, on cr ain t que les cent quatre-v ingt­ treize explosions souterraines qui , depuis le début des années 1970, ont secoué le socle volcanique des atolls de Fanga taufa et de Mur uroa aient fissuré la roche, laissant s'échapper dans le Pacifique des déch ets nucléair es forte ment nuisibles.

les essais nucléai res depuis les années 1960 13 février 1960 la France, puissance nucléaire La France fait exploser sa première bombe atomique à Reganne dans le Sa hara, devenant ainsi la quatrième puissance nucléaire mondiale.

5 août 1963 Accord d'arrêt des essa is Les États- Unis, l'URSS et la Grande-Br etagne signent un accord sur l'arrêt des essais nucléaires dans l'atmosphèr e, l' espace et les océans.

La Franc e n'a rrête ses essa is atmosphériques qu'en 1975.

Un autre traité signé le 30 mars 1976, qui limite la puis sance des essais à 150 kt, est rejeté par la France et la Chine.

1972 Protestat ion de Greenpeace Pour la premièr e fois, un bateau de l'organisation éco­ logique Greenpeace se pré­ sente devant l'atol l de Mur uroa pour protester contre les essais nucléaires français.

Il est éperonné par une frégate de la Marine nationale.

10 juillet 1985 L'affa ire du Rainbow Warrior Le navire de Greenpeace, le Rainbow Warrior est coulé dans le port néo-zélandais d'Auckland faisant une victi­ me.

Les services secrets fran� çais veulent empêcher que le bateau fasse route vers Muru­ roa.

Charles Hernu, ministre fra nçais de la Défense, démissionne.

Été 1986 Zone interdite aux armes nucléaires Treize États du Pacifique Sud déclarent la région zone inter­ dite aux armes nucléaires.

En réponse, les États- Unis stop­ pent l'échange d'informations secrètes et refusent toute ma nœuvre commune.

La Nouvelle-Zélande est exclue du pacte ANZUS , dont elle faisait partie avec l'Australie et les États- Unis pour une défense commune dans la zone du Pacifique.

Septembre 1995 19 95 Le minis tre sovié tique des Affaires étrangères Andreï Gromyko (à gauche) et Dean Rusk (États-Unis) discutent l'arrêt des essais nucléaires.

L'épave du Rain bow Warrior dans le port d'Auckland, en Nou­ velle-Zélande Troubles à Tahiti Manifestation à Tahiti Man ifestations des indépen­ dantistes de Tahiti, qui pro­ testent contre la reprise des essais nucléaires sur l'atoll de Mururoa.. »

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