1930-1938: L'EFFONDREMENT DE LA RÉPUBLIQUE DE WEIMAR ET L'AVÈNEMENT DU NATIONAL-SOCIALISME EN ALLEMAGNE
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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absorbent les libéraux et les conservateurs ; les communistes grignotent les socialistes.Von Papen se résignerait à un gouvernement de coalition avec les nazis ; mais Hitler refuse la vice-chancellerie.Ministère conservateur von Papen battu par 513 voix contre 32.
Dissolution du Reichstag ; élections novembre1932; situation inchangée : léger recul nazi, léger progrès communiste.
c.
Von Schleicher profite de ce deuxième échec de von Papen pour le faire licencier par Hindenburg, définitivementassoupi, et se glisser à sa place.Il tente de gouverner à gauche : négocie avec G.
Strasser pour rallier l'aile socialiste des nazis, annonce lasuppression de l'aide consentie par l'État aux grands domaines fonciers de l'Est (Osthilfe).Alerté par von Papen, grisé de haine, Hindenburg, grand propriétaire, se réveille et, scandalisé, remercie vonSchleicher (28 janv.
1933).Entre-temps von Papen a rencontré Hitler chez le banquier Schloecher de Cologne ; inquiété par les embarrasfinanciers du parti et la menace de scission Strasser, Hitler a accepté de l'argent et le partage du pouvc.a avec lesnationaux, à condition d'avoir la chancellerie.Von Papen le fait nommer le 30 janvier 1933 chancelier du Reich, lui-même étant vice-chancelier.Faisons le point :• Hitler, que l'on considérait comme un aventurier, est devenu chancelier dans des conditions tout à fait légales,• Grâce à l'obscurcissement du cerveau du président, et à la criminelle légèreté de von Papen, qui a voulu se vengerde von Schleicher, et qui a cru, dans sa vanité, dominer aisément les nazis assagis par l'exercice du pouvoir.• Il existait au Reichstag du 31 juillet 1932 une majorité centre + gauche (326 sièges) qui pouvait sauver laRépublique; elle n'a pu se dégager, peut-être faute d'un homme d'État, mais surtout en raison de l'obstination descommunistes qui, persuadés que le temps travaille pour eux, s'opposent à tous les gouvernements.Avec bien d'autres, ils seront les victimes de la dictature hitlérienne.
III.
L'établissement de la dictature hitlérienne.
Elle s'impose en vingt mois par une succession de cyniques coups de force, d'illégalités, d'assassinats.
A.
Contre les institutions et les forces politiques.— Dissolution du Reichstag, lei février 1933.
Campagne électorale organisée par Goering : création de la GeheimeStaats Polizei ( = Gestapo = Police secrète d'État) avec S.A.
et S.S., perquisitions, menaces, épuration desadministrations, actions contre les communistes accusés de l'incendie du Reichstag (27 fév.).
Élections 5 mars : 288députés nazis; l'arrestation des 81 députés communistes leur donne la majorité absolue.— Vote des pleins pouvoirs, 23 mars.
Dissolution des partis politiques (mai-juillet) ; parti nazi = parti unique.Goebbels, ministre de l'Information.— Dissolution du Reichstag.
Élections novembre 1933 sur une liste unique nationale-socialiste, par oui ou non : 92 %de oui.
— Transformation de la Constitution : suppression des États et du Reichsrat = centralisation totale.— Mort de Hindenburg, 2 août 1934.
Hitler cumule par décret la présidence et la chancellerie : Reichsführer;ratification par plébiscite le 19 août : 88 % de oui.
B.
Contre les dissidents du parti et les rivaux politiques.— Tout le parti ne suit pas Hitler : une gauche, derrière les Strasser, dénonce l'abandon du « socialisme » ; Rcehm,commandant des 3 millions de S.A.
(recrutés parmi les chômeurs), tient le chancelier à sa merci et peut le renverseren s'alliant aux Strasser.— Les divisions du parti encouragent les nationaux à redresser la tête : von Papen, vice-chancelier, condamne lesviolences (discours de Magdebourg, 17 juin 1934).— Hitler, utilisant les S.S.
sous le commandement de Himmler, anéantit ses adversaires : le 30 juin 1934 (nuit auGrand Couteau), intervenant lui-même à Munich, où Roehm a rassemblé les chefs S.A., il fait tuer Roehm et 70 deses lieutenants, 300 autres dans le reste de l'Allemagne, et par la même occasion, von Schleicher, G.
Strasser, vonKahr, les secrétaires de von Papen, etc., 3 000 personnes en chiffre rond, sans compter celles qui vont rejoindrecommunistes et juifs dans les camps de concentration récemment ouverts (Dachau).— Il est le maître.
Le Reichstag le félicite, la Reichswehr, qui redoutait la concurrence des S.A., également.
C.
Les corps constitués sont mis au pas.— Le pape Pie XI signe un concordat (8 juillet 1933) qui impose aux évêques de prêter serment au chancelier ; ilprotestera le 14 mars 1937, par l'encyclique « Mit brennender Sorge », non contre la dictature, mais contre lepaganisme des nazis.— L'église luthérienne est unifiée par la Constitution du 11 juillet 1933 et reçoit un chef, le Dr Müller, évêque duReich ; 500 pasteurs indisciplinés seront envoyés dans les camps de concentration.— L'armée conservait une relative indépendance ; en 1938, le ministère de la guerre est supprimé et remplacé parl'Oberkorrnando der Wehrmacht, dont le chef, von Keitel, dépend directement du Führer.
Conclusion : On chercherait vainement en Allemagne, à cette date, hors des camps de concentration, un mouvement de protestation.
Les Allemands n'approuvent pas tous, mais ils se taisent, prêts à approuver si ladictature parvient à son but suprême : la restauration de la grandeur allemande..
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