(1919-1926) Naissance et installations du fascisme en Italie

« 1921. 2.

Une violente flambée révolutionnaire • Des campagnes troublées.

La terre étant largement accaparée par les grands propriétaires, d'innombrablespaysans sans terre peuplent les campagnes où, le gouvernement ne tenant pas les promesses de réforme agrairequ'il avait faites pendant la guerre, la tension monte.

En 1919 surgissent, à l'instar des Soviets de paysans russesen 1917, des « Conseils de fermes ». • Dans les villes industrielles, des poussées insurrectionnelles.

A Milan, Turin, Gênes, le mécontentement éclate,attisé par les communistes qui poussent aux grèves avec occupation d'usines. • Un feu de paille.

La poussée reflue dès 1920 en raison de la division des forces de gauche après la naissance duparti communiste en 1921 et la lassitude du mouvement syndical découragé par la longueur de la crise. II.

La montée de Mussolini et du fascisme 1.

Les origines du mouvement fasciste Né en 1919, c'est une coalition qui rassemble tous les mécontents hostiles à un gouvernement très faible, et aucommunisme ; parmi eux Mussolini.

Les militants du mouvement sont groupés en "faisceaux" de combat ("Fasci" enitalien) ; armés, ils sont encadrés par d'anciens officiers et bénéficient du soutien financier d'industriels et de grospropriétaires inquiets, ainsi que des complaisances ou complicités des magistrats et des policiers qui réprimentmollement leurs violences.

Les bandes fascistes, sous prétexte de défendre l'ordre social et l'ordre public, organisentdes "expéditions punitives" contre les syndicats, les permanences et les militants des partis de gauche.

2.

Le chef : Mussolini Connu avant la guerre comme journaliste socialiste et pacifiste, il s'est engagé en 1915, renégat de son parti dont ilest expulsé.

Doué pour la parole et l'action, c'est un homme orgueilleux, souple et sans scrupule.

Il se présentecomme défenseur des classes moyennes avec un programme hyper-nationaliste, anti-capitaliste, anti-parlementairemais son orientation est obscure, son programme confus, sa tactique politique hésitante. 3.

La montée en puissance du parti fasciste • Une alliance avec le patronat.

Le parti se développe rapidement entre 1920 et 1921.

Il tire profit de son allianceavec les grands patrons lesquels financent sa campagne électorale lors des élections de 1921. • Un parti de masse.

En 1921 Mussolini transforme le mouvement fasciste en un parti solidement organisé pour laconquête du pouvoir.

Désormais il prend nettement position contre les hommes de gauche.

Ce virage politiqueprovoque un afflux de militants dont l'effectif atteint 300 000 adhérents à la fin de 1921. III.

La défaite de la démocratie 1.

Une grève générale brisée En août 1922 les partis de gauche et les ouvriers lancent une grève pour exiger du gouvernement des mesurescontre les abus fascistes.

Grave imprudence : les fascistes répliquent, remplacent les grévistes ou les contraignentpar la force à reprendre le travail.

Les fascistes ont ainsi mis en évidence la faiblesse de leurs adversaires divisés,leur force combative et leur capacité à assurer le maintien de l'ordre au lieu et place d'un gouvernement défaillant. 2.

Un ultimatum au gouvernement La situation paraît mûre à Mussolini qui réclame la dissolution de la Chambre des députés et menace de "marcher surRome" avec ses partisans : les « chemises noires ». 3.

La marche sur Rome Le roi Victor-Emmanuel III cède au chantage et, le 29 octobre 1922, charge Mussolini de former le gouvernement.Le lendemain la "Marche sur Rome" n'est plus qu'une parade fasciste.

Les apparences sont sauves.

C'est légalementque Mussolini a accédé au pouvoir.

4.

La mise en place de la dictature • Des débuts prudents.

De 1922 à 1924, le fascisme prend le masque de la modération, laisse subsister uneopposition et conserve des formes parlementaires.. »