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1918: Le retour à la paix

Publié le 17/01/2022

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 Avant même la victoire des alliés sur les puissances centrales, pèse sur l'Europe la menace de la contagion révolutionnaire. A l'intervention armée, les Bolcheviks ripostent par la formation d'une Internationale révolutionnaire qui, dans la plupart des pays, pousse à la formation de partis communistes et au déclenchement de mouvements insurrectionnels. Ceux-ci triomphent un moment en Allemagne et en Hongrie mais ne peuvent guère trouver appui auprès de l'U.R.S.S., elle-même en proie à de très graves difficultés. Les forces conservatrices peuvent dès lors se reconstituer et riposter, au prix d'un durcissement qui va parfois aboutir à l'établissement de régimes dictatoriaux de droite. C'est dans ce contexte que cesse le conflit mondial et que s'élabore, non sans difficulté, une paix précaire.

« se retire fin décembre pour ne pas cautionner la politique contre-révolutionnaire d'Ebert.

Partisans de profondesréformes de structure (confiscation des grands domaines fonciers, nationalisations), les Indépendants sont enmajorité hostiles à la violence.

Ce n'est pas le cas des Spartakistes, aile gauche de l'U.S.P.D., groupés autour deKarl Liebknecht, Rosa Luxemburg, Clara Zetkin.

Ce groupe, qui tire son nom d'une série de lettres publiées et signées« Spartacus », veut poursuivre les objectifs et appliquer les méthodes de Lénine.

Il a son journal : Die rote Fahne(Le drapeau rouge) qui s'oppose violemment au Vorwärts (En avant!) des sociaux-démocrates. d) Vers l'affrontement : devant l'agitation grandissante à Berlin (6 et 23 décembre) et dans la Ruhr, le S.P.D.,soutenu par les syndicats, veut hâter la convocation d'une Constituante (fixée au 19 janvier).

Les Spartakistes sedécident alors à agir.

Du 29 décembre au 2 janvier, ils tiennent un congrès qui fonde le Parti Communiste allemand,et lorsque le 4 janvier 1919, le Conseil des Commissaires du peuple décide de destituer le Préfet de police Eichorn,qui jouit de la sympathie des éléments révolutionnaires, communistes et indépendants de gauche lancent le motd'ordre de grève générale et déclenchent l'insurrection armée.

La révolution semble devoir submerger le pays. C.

La révolution en Hongrie.

— a) Les conditions sont également favorables.

Peu d'ouvriers dans ce pays rural, maisune masse de paysans misérables qui s'emparent des terres des grands propriétaires et pillent les châteaux.

Dansles villes, la disette, le chômage et la propagande des prisonniers revenus de Russie, provoquent une agitationviolente.

De plus, le pays est inquiet de la pression tchèque, serbe et roumaine sur les frontières. b) L'intermède libéral : le 16 novembre 1918, la République est proclamée à Budapest.

Depuis les journéesrévolutionnaires de la dernière semaine d'octobre, le pouvoir est assumé par un gouvernement comprenant desmembres de l'ancienne opposition parlementaire, des représentants du parti radical bourgeois de Jaszi et dessociaux-démocrates.

Le chef en est Michel Karolyi, un grand seigneur de formation occidentale partisan deprofondes réformes sociales : non seulement le suffrage universel et le partage des grands domaines, mais lasocialisation des banques et des grandes industries.

Mais l'opposition des éléments bourgeois à ce programme radicalle contraint à quitter le pouvoir pour le poste purement décoratif de Président provisoire de la République. c) La révolution communiste : en novembre 1918, les éléments les plus révolutionnaires du parti socialiste fondent leParti communiste de Hongrie que dirige Béla Kun, un ancien journaliste social-démocrate, converti aux idéesbolcheviques pendant sa captivité en Russie.

De retour à Budapest, Béla Kun y fomente une agitation violente qui leconduit en prison le 22 février.

Mais le 21 mars, devant l'aggravation de la situation intérieure et des menaces surles frontières, une insurrection populaire libère les chefs communistes et les fait entrer dans le gouvernement.Commissaire aux Affaires étrangères, Béla Kun en est en fait le véritable chef.

Le même jour l'assemblée des Conseilsd'ouvriers proclame la dictature du prolétariat. D.

Chez les vainqueurs la poussée révolutionnaire se manifeste également.

De puissantes grèves se déclenchent enAngleterre (mines, chemins de fer), en France (mai-juin 1919 et printemps 1920) et surtout en Italie où elles vontprendre rapidement un caractère insurrectionnel.

Mais le reflux ne se fait pas attendre. II - La réaction A.

En Allemagne.

— a) Les atouts de la contre-révolution : les alliés, préoccupés de la menace bolchevique,s'attachent à ne pas démanteler complètement l'armature militaire de l'Allemagne : le soir même de l'armistice LloydGeorge songe à « la meilleure manière de venir en aide au Reich ».

L'armée rentre en armes et en bon ordre.

Elleconserve en partie son prestige, l'État-Major rejetant sur les civils les responsabilités de l'armistice alors que ce sontles chefs militaires qui en ont en fait eu l'initiative.

La division des socialistes et l'attitude des sociaux-démocratesont sans doute été déterminants.

Les 23 et 24 décembre, marins (de la Volksmarine Division venue de Kiel) etouvriers ayant envahi la Chancellerie, Ebert fait appel à Groener qui envoie des troupes commandées par le généralLequis; celles-ci sont débordées et désarmées, mais la décision d'utiliser l'armée contre les insurgés est prise.

C'estle moment où Noske, un social-démocrate majoritaire, devient commissaire du peuple et accepte d'organiser larépression : « Il faut — écrira-t-il — que quelqu'un soit le chien sanguinaire (Bluthund).

Je ne me soustrais pas àcette responsabilité.

» Dernier atout, la création de corps-francs, unités de volontaires bien équipés et bien payés(subventions de la grande industrie).

On y trouve, parmi des militaires de carrière et d'authentiques patriotes, desaventuriers réactionnaires, des déclassés et des chômeurs attirés par la forte solde et la nourriture abondante.

Audébut janvier, Noske rassemble ces bataillons spéciaux aux environs de Berlin. b) A Berlin où, depuis le 6 janvier, les spartakistes sont maîtres de la rue, l'épreuve de force est engagée le 11.

Entrois jours, les corps-francs s'emparent des îlots de résistance communistes (notamment l'immeuble du Vorwärts),fusillant impitoyablement les insurgés.

C'est la « semaine rouge ».

Le 15 janvier, Liebknecht et Rosa Luxemburg sontarrêtés et massacrés dans le Tiergarten.

En mars, de nouveaux mouvements insurrectionnels seront réprimés avecla même vigueur. c) Dans les provinces, Noske lance ses corps-francs qui partout, à Brème et à Hambourg, dans la Ruhr et en Saxe, àHalle et à Brunswick, brisent la résistance ouvrière.

A Munich, où Eisner a été abattu le 21 février 1919, les troupesdu général von Epp écrasent les milices communistes (mai 1919).

A la fin du printemps, la contre-révolution atriomphé. B.

En Hongrie, le régime de Béla Kun ne va durer que 133 jours.

La crise économique et financière, la disette et laterreur, détachent de lui une partie de la population.

Un gouvernement contre-révolutionnaire se constitue à Szeged. »

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