1792 : Bataille de Jemmapes
Publié le 23/03/2012
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La bataille a commencé la veille. Les soldats français sont habillés de hardes et de guenilles. En face d’eux l’armée autrichienne, que conduit le duc de Saxe-Teschen. Les soldats français n’ont pas cessé de monter et de remonter à l’assaut des redoutes dressées par les Autrichiens. Enfin, le général Ferrand de La Caussade est parvenu à enfoncer le flanc gauche de l’armée autrichienne avec six corps de troupes. Le nombre et la détermination des Français, qui chantent La Marseillaise de Rouget de Lisle, l’emportent sur l’ordre et la discipline des armées ennemies. Nombreuses ont été les femmes qui ont fait preuve de courage pendant les combats. Dès le lendemain, Dumouriez écrit au ministre de la Guerre : “ Cette journée à jamais mémorable couvre la nation française d’une gloire immortelle. Il n’est pas un bataillon ni un escadron, il n’est pas un individu dans l’armée qui ne se soit battu et de très près. ” Bilan de la bataille : plus de 50 000 morts français ; quelque 18 000 morts autrichiens.
«
froid et l'humidité , dans les
flaques d'eau croupissante et la
boue.
Mal vêtus
et mal chaus
sés, ils ne peuvent trouver le
repos et, grelottants, tentent de
se réchauffer en soufflant dans
leurs mains .
Au lever du jour, ils
sont
trempés et épuisés par ces
longues heures
d'attente .
Mais
leur enthousiasme est intact et
ils ont hâte d'en découdre avec
l 'e
nnemi .
Au matin, quand le
signal de l'assaut est donné, ils
ont le ventre vide depuis de
longues heures.
Mais «on leur
dit que la bataille ne serait pas
longue,
et qu'il valait mieux dé
jeuner vainqueurs », raconte
l 'historien
Michelet dans son
Histoire de la Révo lution française.
Les Autrichiens , eux, ont pu
dormir et, surtout, grâce au ravi
taillement qui leur est parvenu
de Mons, se restaurer correcte- ment.
Face aux
cinquante-cinq
mille Français, bien que deux
fois moins nombreux, ils dispo
sent d'une puissance de feu
supérieure
et, au sommet de la
colline
de jemmapes, sont favo
risés par la configuration du ter
rain et les ouvrages défensifs
qu 'ils ont eu le temps de
construire.
Alors que les co
lonnes françaises se mettent en
marche, le brouillard se lève
len
tement sur la plaine.
Un grand
concert d'instruments jouant
La
Marseillaise accompagne leur pro
gression.
Lorsque l'artillerie se
met à tonner, l'exaltation dans
les rangs français est
telle que
les voix des patriotes , chantant à
tue-tête,
dominent le tumulte
de la canonnade .
Le baptême du feu
des volontaires
A l'aile gauche, le général Fer
rand lance ses hommes à l'as
saut de Jemmapes .
A l'aile droi
te, les volontaires parisiens,
commandés
par le marquis de
Beurnonville, sont ralentis dans
leur ascension par les redoutes
tenues par les terribles
grena
diers hongrois .
Dumouriez a
placé son
poste d'observation
au centre
du dispositif .
A son
côté,
le duc de Chartres, le fils
aîné
du duc d'Orléans, le futur
Louis-Philippe, est prêt à inter
venir pour porter l'estocade dès
qu'une des ailes aura réussi à
enfoncer les lignes ennemies .
Vers onze heures, Dumouriez
envoie son second, Thouvenot,
en renfort à l
'aile gauche.
Et
bientôt le village de jemmapes
est pris .
De son
côté, le général
rejoint l'aile droite , dont la pro
gression est arrêtée .
Sous le feu
des Autrichiens , les Parisiens,
dont c'est pour la majorité le
baptême du feu, so nt démorali
sés
et croient leur dernière
heure venue.
L.:arrivée de Du
mouriez les rassure et ravive
leur ardeur au momen t où les
dragons impériaux se
décident
~ED ITIONS ~ ATLAS
LA BELGIQUE
EST LIBÉRÉE Après Valmy, la victoire des troupes révolutionnaires à
Jemmapes marque fortement
les esprits en France et en
Europe.
C'est le premier
succès français hors des
frontières.
«Valmy n'était
qu ' un combat de poste ,
Jemmapes
fut une affaire générale , la première bataille
mémorable que la France eût
livrée depuis longtemps»,
commente un contemporain.
Jemmapes a comme
principale conséquence de
libérer la Belgique du joug autrichien.
En moins d'un
mois,
les troupes impériales
sont chassées de tout le pays.
Bruxelles
est libérée le
14 novembre.
Puis vient le
tour de Uège le 28, d'Anvers
le 3 et de Namur le 2 décembre.
La Convention,
grisée par ce succès, vote le
19 novembre un décret qui
doit être traduit dans toutes
les langues.
« La Convention
nationale déclare, au nom de
la Nation française, qu 'elle accordera fraternité
et secours à tous les peuples
qui voudront reconquérir
leur liberté.
»
à charger .
Les volontaires pari
siens « laissèrent venir la masse
effrayante presque au
bout de
leur fusil, firent une décharge à
bout portant qui, du premier
coup, leur fit un rempart de cent
chevaux abattus.
La
superbe
cavalerie , poursuivie par Du
mouriez et ses hussards , s'enfuit
jusqu 'à
Mons », relate Michelet.
Revenant ensuite vers l'infante
rie, le général lance « A vous,
mes enfants
! » puis entonne La
Ma rsei llaise, aussitôt reprise en
chœur par toute la troupe .
Dans l'après-midi,
tout est joué.
L.:armée révolutionnaire est
maître de Jemmapes et l'en ne
mi a été chassé.
Au soir de la
bataille , les deux camps relè
vent chacun deux mille morts.
Mais , une fois
de plus, le torrent
révolutionnaire a vaincu ..
»
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