1726 : Rétablissement de la Ferme générale
Publié le 15/09/2018
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«
Les fermiers generaux
Les publicains de la monarchie XVIIe-XVIIIe siecle
Sous l'Ancien Regime, 1'Etat n'assure
pas lui-mime lerecouvrement des
impots indirects qui representent la moi-
tie de ses recettes fiscales.
Pour ne pas
alourdir les effectifs de l'administration
et desirant disposer de recettes rapides,
it delegue la perception des «traites» sur
le commerce exterieur, de la gabelle, des aides pesant sur les produits de con-
sommation, a des financiers ou «trai-
tants* groupes en «partiso.
Ceux-ci
prennent en adjudication pour six ans le
droit de perception, assurant au gouver-
nement une rentree rapide d'argent frais,
avant de se rembourser largement sur
les contribuables.
Le systeme trouve sa
forme definitive en 1726, avec la crea-
tion d'une «ferme generale des Droits
du roi*.
Installes a note] Seguier, les fermiers
generaux, au nombre de quarante, puis
de soixante, brassent des capitaux con-
siderables.
En 1784, les taux de la ferme
atteignent 152 millions de livres.
Cette
ferme dispose de veritables droits rega- liens et a mis en place une remarquable
administration.
Une armee de 30000
employes assermentes peut perquisition-
ner au domicile des particuliers, sur les
navires de commerce et mime sur les vaisseaux du roi.
Tout individu qui se
rebelle contre les employes de la ferme
est consider& comme resistant au roi.
A Paris, les fermiers font construire un
mur d'octroi pour une meilleure percep-
tion des taxes.
Initiative mal appreciee:
«Le mur murant Paris rend Paris mur-
muranto.
De fait, en depit du controle
des intendants et des parlements, le sys- time suscite la haine des contribuables,
ne serait-ce qu'en raison des profits con-
siderables gull assure a ses benefi-
ciaires.
Les fermiers generaux representent, en
effet, la haute finance de l'Ancien Regi-
me.
Its imettent aussi des emprunts
pour assurer le fonctionnement du sys-
teme et distribuent des «croupes» ou
parts d'interat dans leur entreprise.
Leur
influence a la cour et au gouvernement
est considerable.
Leurs flies se marient
avec des representants de la noblesse,
leurs fils
entrent dans l'armee et la
magistrature.
Grace a leurs enormes
revenus, les fermiers generaux jouent le
role de mecenes.
Its font construire de
fastueux hotels a Paris et dans toutes les
grandes villes du royaume.
Le 2 decembre 1790, la ferme generale,
dont les cahiers de doleances des etats
generaux ont ete unanimes a demander
la suppression, sera
dissoute par
l'Assemblee constituante et, le 24 no-
vembre 1793, la plupart des fermiers ge-
neraux seront at-fetes, puis executes.
Parmi eux se trouvait le grand chimiste
Lavoisier.
Sous le Consulat, l'Adminis-
tration des impOts indirects sera calquee sur la ferme.
Les fermiers généraux
Les
publicains de la monarchie XVIP-XVIIP siècle
Sous l'Ancien Régime, l'Etat n'assure pas lui-même le recouvrement des impôts indirects qui représentent la moi
tié de ses recettes fiscales.
Pour ne pas alourdir les effectifs de l'administration
et désirant disposer de recettes rapides, il délègue la perception des «traites» sur le commerce extérieur, de la gabelle, des «aides» pesant sur les produits de con
sommation, à des financiers ou «trai
tants» groupés en «partis». Ceux-ci
prennent en adjudication pour six ans le
droit de perception, assurant au gouver
nement une rentrée rapide d'argent frais,
avant de se rembourser largement sur
les contribuables.
Le
système trouve sa forme définitive en 1726, avec la créa
tion d'une «ferme générale des Droits du roi».
Installés
à l'hôtel Séguier, les fermiers généraux, au nombre de quarante, puis
de soixante, brassent des capitaux con sidérables. En 1784, les taux de la ferme
atteignent 152 millions de livres. Cette
ferme dispose de véritables droits réga liens et a mis en place une remarquable administration. Une armée de 30000 employés assermentés peut perquisition ner au domicile des particuliers, sur les
navires de commerce et même sur les vaisseaux du roi.
Tout individu qui se
rebelle contre les employés de la ferme
est considéré comme résistant au roi. A
Paris, les fermiers font construire un mur d'octroi pour une meilleure percep tion des taxes. Initiative mal appréciée:
«Le mur murant Paris rend Paris mur murant», De fait, en dépit du contrôle des intendants et des parlements, le sys
tème suscite la haine des contribuables,
ne serait-ce qu'en raison des profits con
sidérables qu'il assure à ses bénéfi ciaires.
Les fermiers généraux représentent, en effet, la haute finance de l'Ancien Régi me.
Ils émettent aussi des emprunts
pour assurer le fonctionnement du sys tème et distribuent des «croupes» ou
parts d'intérêt dans leur entreprise.
Leur influence à la cour et au gouvernement
est considérable. Leurs filles se marient avec des représentants de la noblesse, leurs fils entrent dans l'armée et la
magistrature. Grâce à leurs énormes revenus, les fermiers généraux jouent le rôle de mécènes. Ils font construire de
fastueux hôtels à Paris et dans toutes les grandes villes du royaume.
Le 2 décembre 1790, la ferme générale, dont les cahiers de doléances des états
généraux ont été unanimes à demander la suppression, sera dissoute par l'Assemblée constituante et, le 24 no
vembre 1793, la plupart des fermiers gé
néraux seront arrêtés, puis exécutés.
Parmi eux se trouvait le grand chimiste Lavoisier. Sous le Consulat, l'Adminis tration des impôts indirects sera calquée sur la ferme..
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