16 juillet 1465 : Bataille de Montlhéry.
Publié le 24/03/2012
Extrait du document
La forteresse de Montlhéry, dont le donjon se dresse à 32 mètres de hauteur, est le théâtre d’une bataille qui oppose Louis XIF068 à la coalition de la Ligue du bien public qui s’est alliée à Charles le TéméraireF071. La bataille est violente et l’issue en est indécise. Reste que, dans la panique, selon Philippe de CommynesF072 “ un seigneur du roi s’enfuit à Lusignan en Poitou et un seigneur de la Ligue jusqu’à Quesnoy-en-Hainaut ”. L’un et l’autre de ces seigneurs se sont, dans leur fuite, simplement trompés de direction…
«
malgré les risques, décide-t-il
de prendre l'initiative.
Le 16 juillet, en début d'après-
midi, les troupes bourgui-
gnonnes s'ébranlent les pre-
mières, après que leurs cou-
leuvrines et autres serpen-
tines ont taillé des sillons
dans les lignes adverses.
La
cavalerie de Louis XI, com-
mandée par Pierre de Brézé,
s'élance pour arrêter l'assaut.
Le choc est terrible.
Les
lances, les haches et les épées
viennent meurtrir les arbalé-
triers et les archers bourgui-
gnons.
La chevalerie du
Téméraire vacille puis recule.
Louis XI, entouré de sa garde
écossaise et de son régiment
dauphinois, entre en person-
ne dans la mêlée.
Son inter-
vention galvanise ses troupes.
Les rangs ennemis sont déci-
més et nombreux sont les
Bourguignons qui prennent la
poudre d'escampette.
Victoire ou échec ?
La victoire semble sourire au
Valois.
Mais, soudain, le roi de
France aperçoit les 5 000
hommes de l'arrière-garde,
commandés par son oncle, le
duc de Maine, faire demi-tour
et s'enfuir « vilainement ».
Le
Téméraire comprend bien vite
que la chance a tourné et
entre furieusement dans la
mêlée.
L'affrontement est si
rude que l'ambassadeur ita-
lien Panigarola rapporte que
les adversaires « se mettaient
dans le sang comme des
chiens enragés et furieux ».
La plus grande confusion
règne.
Bientôt, on ne sait plus
qui est vainqueur et qui est
vaincu.
La plaine se couvre de
cadavres d'archers, de cava-
liers et de chevaux.
Soudain,
un cri s'élève : « Le roi est
mort ! ».
Les Bourguignons
exultent pendant que la nou-
velle court dans les rangs à la
vitesse de l'éclair.
Mais les
ennemis du roi doivent bientôt
déchanter.
Louis XI a roulé à
terre après que sa monture a
été transpercée d'une lance.
Le voilà à nouveau en selle qui
s'écrie : « Vous voyez bien,
mes fils, je ne suis pas pris ! »
Le sanglant combat reprend,
jusqu'en fin d'après-midi
quand, épuisées, les deux
armées prennent enfin leurs
quartiers pour la nuit.
A l'aube du 17 juillet, Louis XI
et Charles le Téméraire se
proclament également vain-
queurs.
Il semble pourtant
qu'aucun des deux ne puisse
se prévaloir de la victoire tant
l'issue de la bataille a été
indécise.
Sans doute, le roi a-
t-il mis en échec le comte de
Charolais, ruiné les objectifs
de la « Ligue du Bien public »
et conservé la fidélité de sa
capitale.
Mais Louis XI mesure
cette fois-ci la fragilité de sa
position.
Que serait-il advenu
si Edouard IV d'Angleterre
était, lui aussi, venu se jeter
dans la mêlée ?
Louis XI, « l'universelle
aragne » ainsi que le désigne
Philippe de Commynes,
entend bien tisser la toile de
son pouvoir et y emprisonner
l'ensemble de
ses
sujets.
Intelligent mais sans doute
trop empressé, le roi s'est
aliéné une partie des grands
féodaux après avoir révoqué
les principaux officiers de
son père Charles VII, réduit
les pensions des grands,
restreint les droits de chasse
et supprimé quelques
privilèges fiscaux.
En 1465,
les princes se sont coalisés
en une « Ligue du Bien
public », en appelant à
l'opinion dans leur manifeste
du 10 mars.
Mais cette
alliance de circonstance
cache les ambitions
personnelles de seigneurs
qui dénient l'autorité royale
et croient pouvoir encore
mettre au pas le souverain.
Leur rébellion les conduira
finalement, tous ou presque,
à la ruine, voire à la mort.
Ci-dessus, la bataille de
Montlhéry.
Miniature de
l'école de Rouen (XVI' siècle)
conservée au musée Dobree
de Nantes.
LA « LIGUE DU BIEN
PUBLIC »
MCMXCIX
ÉDITIONS ATLAS.
A
2-
728.
I
MP.
CEE.
33-
0
7.
•.
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