13 juillet 1870: Dépêche d'Ems.
Publié le 28/02/2012
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“ On vient de jeter un gant à la face de quelqu’un qu’on veut forcer à se battre ”, déclare Adolphe ThiersF246 au corps législatif. La gant jeté est une dépêche. Lors de sa rencontre avec l’ambassadeur de France BenedettiF275A, Guillaume Ier, roi de Prusse, fait une réponse que Bismarck rapporte de telle sorte qu’elle devient injurieuse pour la France. En effet, Bismarck voudrait que la France déclare la guerre pour faire jouer le traité d’alliance défensive des Etats de la Confédération germanique. Il obtient ce qu’il veut. Le journal Le Constitutionnel écrit : “ A l’insolence de la Prusse, il n’y a qu’une réponse : la guerre. ”
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La depeche d'Ems
Marianne tombe dans le piege
A la suite de la deposition d'Isabelle II
(septembre 1868), l'Espagne cherchait un roi.
Comme avait fait recemment Ia
Roumanie, on un Hohenzollern occu-
pait le tone, elle pressentit son &ere, Leopold.
Mais ayant déjà au nord des
rapport difficiles avec la Prusse,
la
France s'emut a Ia perspective d'un
prince prussien au sud et marqua son
opposition.
Bismarck y vit tout de suite
la possibilite de provoquer la guerre
Franco- allemande qu'il jugeait indispen- sable a l'unification des Etats allemands.
Il mena donc officieusement des pour-
parlers avec Leopold, qui donna son acceptation a la fin de juin 1870.
Paris l'apprit le 3 juillet.
Le duc de Gra-
mont, ministre des Affaires etrangeres,
s'enflamma et la majorite de l'opinion
suivit.
On decida de demander au roi de
Prusse, Guillaume I", de «revoquer*
l'accord passé avec Leopold.
Notre
ambassadeur, Benedetti, se rendit, le 9,
a Ems, oil le roi se reposait.
Adroite-
ment, it obtint une concession: si le prin-
ce redraft sa candidature (on lui avait
discretement conseille de le faire), Guil-
laume l'approuverait.
Le 12, la renon-
ciation du prince fut armoncee.
Bismarck
voyait s'eloigner l'occasion cherchee.
Heureusement pour lui, les bellicistes
n'etaient pas satisfaits.
Dans la soiree,
Gramont demanda a Benedetti d'obtenir
du roi de Prusse, outre son accord offi -
ciel a la renonciation, «l'assurance qu'il
n'autoriserait pas de nouveau cette can-
didature».
Le 13, Guillaume, conciliant,
consentit au premier point mais refusa 14 juillet 1870
courtoisement de s'engager pour l'ave-
nir.
Puis, Benedetti sollicitant une nou-
velle audience, le roi lui fit dire poliment
par son aide de camp que, pour lui,
l'affaire &lit close.
Bismarck, fin connaisseur des Francais,
comprit le parti qu'il pouvait en tirer.
Le 14 juillet, it redigea, a ('intention des
chancelleries et des journaux, une &-
Oche volontairement breve et seche qui
taisait l'entrevue positive.
«Sa Majeste
le Roi a refuse de recevoir encore l'am-
bassadeur de France et lui a fait dire par
('aide de camp de service qu'elle n'avait
plus rien a lui communiquer.* Ce texte,
dit Bismarck a von Moltke, produira
«sur le taureau gaulois l'effet du chiffon
rouge».
II avait vu juste.
La reaction fut
d'autant plus vive qu'on traduisit le mot
allemand Adjutant, qui voulait dire aide
de camp, par notre «adjudant» (Feldwe-
bel en allemand), plus meprisant.
«C'est
un soufflet sur la joue de la France»,
protesta Gramont.
La France s'indigna
et, malgre Thiers qui s'ecria: «Pour une
question de forme, vous vous &es deci-
des a verser des flots de sang», le gou-
vernement declara la guerre a la Prusse
le 19 juillet 1870.
La dépêche d'Ems
Marianne
tombe dans le piège
A la suite de la déposition d'Isabelle II (septembre 1868), l'Espagne cherchait un roi.
Comme avait fait récemment la
Roumanie, où un Hohenzollern occu
pait le trône, elle pressentit son frère, Léopold. Mais ayant déjà au nord des
rapport difficiles avec la Prusse, la France s'émut à la perspective d'un
prince prussien au sud et marqua son
opposition. Bismarck y vit tout de suite la possibilité de provoquer la guerre
franco-allemande qu'il jugeait indispen sable à l'unification des Etats allemands.
Il mena donc officieusement des pour
parlers avec Léopold, qui donna son
acceptation à la fin de juin 1870.
Paris l'apprit le 3 juillet. Le duc de Gra-
mont, ministre des Affaires étrangères, s'enflamma et la majorité de l'opinion suivit. On décida de demander au roi de Prusse, Guillaume I er, de «révoquer» l'accord passé avec Léopold. Notre ambassadeur, Benedetti, se rendit, le 9, à Ems, où le roi se reposait. Adroite ment, il obtint une concession: si le prin ce retirait sa candidature (on lui avait discrètement conseillé de le faire), Guil laume l'approuverait.
Le 12, la renonciation du prince fut annoncée. Bismarck voyait s'éloigner l'occasion cherchée.
Heureusement pour lui, les bellicistes n'étaient pas satisfaits. Dans la soirée, Gramont demanda à Benedetti d'obtenir du roi de Prusse, outre son accord offi ciel à la renonciation, «l'assurance qu'il n'autoriserait pas de nouveau cette can didature». Le 13, Guillaume, conciliant,
consentit au premier point mais refusa 14 juillet 1870
courtoisement de
s'engager pour l'ave nir. Puis, Benedetti sollicitant une nou velle audience, le roi lui fit dire poliment
par son aide de camp que, pour lui,
l'affaire était close.
Bismarck, fin connaisseur des Français, comprit le parti qu'il pouvait en tirer. Le
14 juillet, il rédigea, à l'intention des
chancelleries et des journaux, une dé
pêche volontairement brève et sèche qui
taisait l'entrevue positive.
«Sa Majesté le Roi a refusé de recevoir encore l'am bassadeur de France et lui a fait dire par
l'aide de camp de service qu'elle n'avait
plus rien à
lui communiquer.» Ce texte, dit Bismarck à von Moltke, produira «sur le taureau gaulois l'effet du chiffon rouge». Il avait vu juste.
La réaction fut d'autant plus vive qu'on traduisit le mot
allemand Adjutant, qui voulait dire aide
de camp, par notre
«adjudant» (Feldwe¬ bel en allemand), plus méprisant. «C'est un soufflet sur la joue de la France», protesta Gramont.
La France s'indigna
et, malgré Thiers qui s'écria: «Pour une
question de forme, vous vous êtes déci dés à verser des flots de sang», le gou
vernement déclara la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870..
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