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« En quoi l’Asie de l’Est est-elle un enjeu immédiat et singulier de la Guerre froide ? »

Publié le 11/02/2025

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« PARTIE 1 Question problématisée « En quoi l’Asie de l’Est est-elle un enjeu immédiat et singulier de la Guerre froide ? » La Seconde Guerre mondiale laisse face-à-face les deux grands vainqueurs de la guerre, les États-Unis et l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, dont la puissance militaire et l’influence idéologique leur permettent de jeter les bases d’un nouvel ordre international.

La Guerre froide, qui commence ainsi en 1947, se caractérise par un projet d’anéantissement de l’adversaire, concrétisé dans le péril nucléaire permanent, ainsi que par une mobilisation militaire, économique et idéologique constante de chacune des deux parties en présence.

La Guerre froide donne donc lieu à un système d’alliances international appuyé sur les ambitions hégémoniques des deux grandes puissances.

Elle se caractérise aussi par une succession de tensions ou conflits, sans qu’il y ait affrontement direct entre USA et Soviétiques. Au cours de cette période agitée de la Guerre froide, l’Asie de l’Est a été l’objet de fortes convoitises.

Cette région du monde a occupé une place centrale dans la dynamique de la Guerre froide, marquée par l’affrontement entre les blocs dirigés par les États-Unis et l’Union soviétique. Pour comprendre en quoi cette vaste et hétérogène région, caractérisée par une forte diversité géopolitique et des conflits locaux à haute intensité a joué un rôle particulier dans la Guerre froide, nous analyserons tout d’abord en quoi l’Asie de l’Est a constitué un enjeu immédiat de cette Guerre, où se sont affrontées les grandes puissances, puis en quoi c’est un enjeu singulier qui a redéfini les contours de la bipolarité mondiale. L’Asie de l’Est représente d’abord un enjeu immédiat dans la mesure où la région est profondément déstabilisée par l’effondrement de l’Empire japonais.

En effet, la défaite du Japon en 1945 laisse un vide politique et géopolitique en Asie de l’Est.

Le Japon, qui avait imposé sa domination sur une grande partie de la région pendant des décennies, se retrouve sous occupation américaine.

Ce vide crée une instabilité immédiate, particulièrement en Chine, en Corée et en Indochine, où des mouvements nationalistes et révolutionnaires tentent de redessiner les équilibres de pouvoir. Dans ce contexte, le communisme gagne du terrain.

Dès lors, la guerre froide en l’Asie de l’Est s’inscrit dans la volonté pour chaque bloc d’empêcher les pays asiatiques de passer dans la sphère adverse.

En effet, à partir du moment où les anciens alliés se sont transformés en ennemis irréductibles, les Russes n’ont de cesse que d’étendre leur hégémonie aux pays déstabilisés de l’Asie voisine, tandis que les Américains luttent par pays interposés pour endiguer la propagation du communisme.

La lutte idéologique entre les deux blocs se traduit alors par des guerres d’influence dans plusieurs pays de l’Asie de l’Est. C’est le cas par exemple en Chine, où les nationalistes, malgré l’aide des États-Unis, sont progressivement battus par les communistes.

La victoire du Parti communiste chinois de Mao Zedong et la proclamation de la République populaire de Chine le 1er octobre 1949 marque un tournant majeur, car elle fait de la Chine le deuxième grand État communiste après l’Union soviétique, avec un modèle idéologique et stratégique qui inspire les mouvements révolutionnaires dans toute la région. En parallèle, la division de la Corée en deux entités rivales en 1948, soutenues respectivement par les États-Unis et l’URSS, témoigne aussi de la polarisation rapide de la région dans le contexte de la Guerre froide.

La guerre de Corée (1950-1953), première « guerre chaude » de la Guerre froide, est en effet l’un des premiers conflits majeurs de la Guerre froide et illustre parfaitement les enjeux immédiats de l’Asie de l’Est.

Lorsque la Corée du Nord, soutenue par l’URSS et la Chine, envahit la Corée du Sud, les États-Unis interviennent sous l’égide des Nations Unies pour contenir l’expansion communiste.

Ce conflit marque la première confrontation militaire directe entre les blocs.

La guerre de Corée a des répercussions immédiates : elle cristallise la division de la péninsule coréenne, provoque une militarisation accrue de la région et renforce l’engagement américain en Asie.

La signature de l’armistice en 1953 ne résout pas la situation, laissant un statu quo qui perdure encore aujourd’hui et qui symbolise les tensions de la Guerre froide. L’Asie de l’Est devient donc rapidement un pilier de la stratégie américaine dans leur volonté de contrer les états susceptibles d’adopter le communisme.

Les États-Unis perçoivent en effet la région comme un « front avancé » contre le communisme, notamment après la victoire communiste en Chine.

La crainte de « l’effet domino » pousse Washington à s’engager activement dans la reconstruction du Japon comme bastion démocratique et capitaliste.

En parallèle, les Américains soutiennent des régimes autoritaires en Corée du Sud, à Taïwan et aux Philippines pour contrer l’influence communiste.

Cet engagement se traduit également par la création de l’OTASE (Organisation du traité de l’Asie du Sud-Est) en 1954, une alliance militaire destinée à freiner l’expansion communiste dans la région. Ainsi, l’Asie de l’Est est un enjeu immédiat de la Guerre froide, dans la mesure où elle représente une région clé pour la politique américaine d’endiguement de l'extension de la zone d'influence soviétique.

Mais elle constitue aussi un enjeu singulier de la Guerre froide..... »

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