TPE - Thème: Contraintes et libertés - Sujet: Germinal d'Emile ZOLA
Publié le 20/07/2010
Extrait du document
Zola décrit les corons à l'intérieur et à l'extérieur ainsi que celui des ouvriers en général au 19ème siècle : «Quatre heures sonnèrent au coucou de la salle du rez-de-chaussée […]«, «[…] la chambre, carrée, à deux fenêtres, que trois lits emplissaient. Il y avait une armoire, une table, deux chaises de vieux noyer […] «. Il s'agit de la maison des Maheu, famille relativement nombreuse. Les corons sont tous identiques à l'extérieur, quelque soit le nombre de personnes qui y vivent : « Je sympathise avec le vieux Maheu dit Bonnemort. Il propose de me loger. J'accepte. Nous avançons côte à côte sans un mot. Il apparait alors dans la plaine rase un alignement triste et morne de maisons : c'est le coron. En longue file, deux rangs de maisons collées dos à dos. Un petit trottoir de brique. De l'autre côté de la rue des jardins sales, plantés d'arbustes maigres, sans allée tracée, très peu cultivés. Des puits communs, des lieux communs… pas de séparations, quelques clôtures… Traînant ici et là quelques vieux baquets et vieux ustensiles crasseux. «. Ici, l'écrivain décrit la monotonie des corons, s'étant avant l'écriture de son roman, rendu à Anzin au nord de la France pour visiter les corons, les mines et partager ainsi les sentiments des mineurs de l'époque pour les interpréter justement dans Germinal. Il élabore des plans avant de commencer à écrire ; les corons dans le livre illustrent très bien la réalité : Si certaines familles comme les Maheu vivent dans des maisons pauvrement aménagées, sans éléments décoratifs mais uniquement utiles, d'autres comme les Pierron soignent leur intérieur car ils le peuvent : « […] une maison si nettement tenue, qu'on se serait miré dans les casseroles«. Du côté de l'alimentation, les mineurs ne sont pas plus gâtés notamment en période de grève. En effet, Zola se rend à Anzin au moment ou douze mille mineurs se sont mis en grève pour une durée de près de 2 mois. L'alimentation représente la part la plus importante dans les dépenses d'une famille ouvrière. Pourtant les ouvriers n'ont pas du pain tous les jours. Zola insiste particulièrement sur ce point. En effet plusieurs fois dans le roman, on prend pour référence le pain pour traduire la pauvreté des mineurs : « – On n'a pas de la viande tous les jours. – Encore si l'on avait du pain ! – C'est vrai, si l'on avait du pain seulement ! «
«
Mme Hennebeau, riche héritière.
Le contexte est particulièrement favorable à l'enrichissement des bourgeois ou à laconservation de leur richesse.
Pendant le second empire, Napoléon III souhaite affermir son pouvoir sur la populationfrançaise.
Il se sert en premier lieu de l'action de la police qui contrôlera les citoyens opposants.
La presse estsurveillée et le droit de réunion limité.
Ce climat est bénéfique pour les bourgeois qui ne souhaitent pas que lesouvriers se révoltent pour rétablir les égalités sociales.
A partir de 1860, le libéralisme se repend en France.
Lesbourgeois rejettent l'intervention de l'Etat dans le domaine économique et prônent la liberté de propriété et autreslibertés individuelles.
Alors que le libéralisme exulte et que le libre-échange se repend en Europe au milieu du 19èmesiècle, la crise de 1929 chamboule le contexte économique.
Les économistes comme Keynes pensant que seul l'Etatpeut relancer l'économie réclament donc une intervention de l'Etat.
En attendant, les bourgeois jouissentallégrement du capitalisme.
Grace au capitalisme libéral, les Self-made-man réussissent à fonder leur richesse grâceà leur seul mérite.
Dans Germinal, on retrouve plusieurs sortes de bourgeoisie.
Les Hennebeau, les Grégoire et lesDeneulin.
Mr Hennebeau est directeur général des mines de Montsou.
Il est donc salarié.
Mr Grégoire, lui est unactionnaire.
Il reçoit des rentes.
Mr Deneulin est propriétaire.
Les bourgeois, en plus d'être riches, n'ont pasbeaucoup de personnes sous leurs toits.
Ils habitent dans des plus ou moins grandes maisons pour la petite etmoyenne bourgeoisie, ou des hôtels pour la grande bourgeoisie.
Les hôtels sont des maisons luxueuses qu'onpourrait comparer à des palais.
Les Grégoire, qui ont une fille, Cécile, vivent à la Piolaine dans une grande maisonbâtie sur de vastes terres.
Ils ont un potager et un verger qui leur donnent de bons fruits et légumes.
LesHennebeau vivent dans un hôtel et Zola décrit bien les grandes salles, caractéristiques des maisons de la grandebourgeoisie au 19ème siècle : « […] dans cette vaste salle tendue de tapisseries flamandes, meublée de vieuxbahuts de chêne.
Des pièces d'argenterie luisaient derrière les vitraux des crédences; et il y avait une grandesuspension en cuivre rouge, dont les rondeurs polies reflétaient un palmier et un aspidistra, verdissant dans des potsde majolique.
[…] l'odeur fine d'un ananas, coupé au fond d'une jatte de cristal».
La description faite imitequasiment l'image suivante :
On distingue dans cet intérieur de maison bourgeoise un grand lustre, un piano, des fauteuils, une cheminée oùreposent plusieurs chandelles, un tableau, un miroir, des tapisseries au mur et des tapis au sol, puis un épais rideauqui semble être fait de tissus de bonne qualité.Leur alimentation est variée et raffinée, hors-d'œuvre, plusieurs plats principaux et desserts: «[…] je voulais vousdonner des huîtres…[…]», «Après les œufs brouillés aux truffes, parurent des truites de rivière», «Le domestiqueprésentait des perdreaux rôtis, tandis que la femme de chambre commençait à verser de chambertin aux convives.»,«[…] on se jeta sur la salade russe[…]» mais aussi écrevisses, viandes arrosées en sauces, charlottes de pommemeringuée, ananas, raison, poires et vin de Rhin ( «[…] pour remplacer le champagne, jugé commun»).
Cette phraseillustre bien la volonté des bourgeois de toujours trouver plus rare, plus varié.
L'écrivain décrit bien les multitudes deplats aussi variés que raffinés.
On retrouve aussi cette abondance de nourriture dans le tableau de Jean-LouisForain, Le Buffet, ci-dessous:
«Quel dîner, grand dieu! Une soupe à la tortue, du filet de chevreuil à la confiture de groseilles, d'excellentspoissons, du pudding à la Nesselrod, du fricandeau de tortue, des mayonnaises, des olives pour dessert auprès desraisins.
Ce menu-là manquait à la Gastronomie! ».
Les Grégoire gâtent leur fille autant qu'ils le peuvent tout d'abord parce qu'ils n'en ont qu'une et parce qu'ils onttout leur temps et leur argent, étant de simple rentiers.
Leur vie consistait à prendre du bon temps et s'assurer del'éducation de leur enfant.
Les Grégoire pouvaient se permettre de se lever tard et s'occupaient comme ils lepouvaient la journée en lisant, écoutant la radio ou la musique, ou s'occupant les mains et attribuant des tâchesaux domestiques: « Chaque matin, il aimait à donner un coup d'œil à la Piolaine […]», «Lui, avait pris un journal; elle,tricotait un grand couvre-pieds de laine» Ils s'octroient des petits plaisirs quand ils en ont envie parce que c'est sifacile de vivre simplement lorsqu'on en a les moyens: «[…] si vous faisiez la brioche ce matin, puisque la pâte estprête.
Mademoiselle ne se lèvera pas avant une demi-heure, et elle en mangerait avec son chocolat […]».
Cécilefait du piano et étudie la littérature.
Aussi, les bourgeois organisent des bals, des estaminets, des diners entre eux :« […] sur mille maisons, il y avait plus de cinq cents cabarets».
Les hommes peuvent aussi chasser même lorsqu'ilstravaillent car ils rentrent relativement tôt à leur demeure.
Ils sont attachés au sens de la famille et souhaitentavant tout épargner.
Les loisirs et l'éducation sont la seule occupation des enfants et des femmes issus de labourgeoisie.
Chez les Deneulin, Lucie chante tandis que Jeanne peint.
Madame Hennebeau, elle, s'occupe enorganisant des déjeuners ou des sorties.
Zola a bien représenté à travers cette femme le comportement des damesde la haute bourgeoisie.
En effet, Madame Hennebeau reste capricieuse et ne se satisfait jamais du luxe dans lequelelle vit.
Ces manières sont le fruit d'une certaine éducation que recevaient les filles de la haute bourgeoisie:
«J'ai reçu vendredi ta bonne lettre; j'y ai lu avec plaisir le succès de ma fille Céline, mais je commence à craindreque notre jeune personne ne devienne trop mondaine.
Elle pleure pour qu'on la conduise au spectacle à 7 ans! Quefera-t-elle donc quand elle en aura 17! Jardin des fleurs, casino d'été, jardin zoologique, jardin botanique, concert,comédie, ballets, vaudevilles, tout connaitre a 7 ans, quelle éducation avancée! Avoir fréquenté les belles sociétésde Paris et de Bruxelles, avoir fait la pluie et le beau temps dans ces deux capitales, quels succès enregistrés! […]»Lettre de L.Motte-Bossut, industriel roubaisien, à sa femme à Bruxelles, le 24 septembre 1854.Enfin, ces individus peuvent se permettent de partir en vacances.
Ils vont à la mer ou à la campagne où ils ontsouvent une deuxième maison.
Les femmes sont richement vêtues de soie, fourrure pour les manteaux, taffetas et lins pour d'élégantes robes.
Dans.
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