TPE SUR L'ALLAITEMENT

« régions carencées, en folates ...

l'impact de l'alimentation de la mère sur la composition du lait n'est pas trop important.

Il semble exister un système permettant de maintenir une composition plus ou moins constante du lait, même en cas de malnutrition.

C'est la composition en graisses qui dépend le plus du régime alimentaire.

En effet 30% des acides gras du lait viennent de l'alimentation et la nature des ces acides gras dépend du régime alimentaire de la mère.

Au niveau des protéines et des glucides, la composition du lait reste relativement stable.

Pour les micronutriments, on peut les dasser en deux groupes : un groupe constitué des vitamines B1, B2, B6, B12, et A, de l'iode, et du sélénium qui peut dépendre de l'alimentation de la mère, et un groupe constitué des acides foliques (vitamine B9), du calcium, du fer, du cuivre et du zinc, qui lui ne dépend pas ou très peu de l'alimentation.

Cependant il faut veiller à avoir des apports suffisants, par exemple en calcium, afin de ne pas puiser dans les réserves de la mère.

On peut noter que certains aliments comme le chou, les asperges ou l'ail, peuvent donner un goût partiwlier au lait qui sera plus ou moins apprécié.

D'autres aliments pourront perturber la digestion du nouveau-né.

Dans ces deux cas, c'est l'appréciation de la mère qui dictera l'arrêt ou non des ces aliments.

lors de l'allaitement, il faut faire attention à la consommation de caféine, d'alcool et de fiiiHic.

En effet, ces éléments passent dans le lait • maternel, et le nourrisson n'a pas encore un métabolisme assez performant pour bien les éliminer.

la concentration en alcool dans le la~ est proche de celle du sérum, et sa consommation en grandes quantités peut en plus entraver la production de lait.

!:alcool est nocif pour le nouveau-né et serait associé a des retards de développement psychomoteurs.

aussi est-il préférable de limiter sa consommation lors de l'allaitement ou mieux de l'arrêter.

la caféine passe dans le lait, mais reste en faible concentration.

Cependant même si des effets négatifs n'ont pas été montrés, une consommation modérée est recommandée compte tenu de la lenteur de son élimination et de son possible stockage chez le nouveau-né.

le tabac est aussi nocif pour le nouveau-né.

Outre les effets du tabagisme passif, la nicotine passe dans le lait et peut provoquer des coliques.

Aussi faut-il arrêter de fumer, ou en cas d'arrêt impossible, fumer loin du nouveau-né et juste aprés les tétées afin de diminuer les concentrations dans le lait.

Des polluants présents dans l'alimentation peuvent aussi passer dans le lait, comme les dioxines.

Cependant, on considère tout de même que les bénéfices pour l'enfant en continuant le lait maternel sont supérieurs aux risques encourus.

AVANTAGES DE rALLAITEMENT MATERNEL Un grand nombre de bénéfices de l'allaitement maternel ont été démontrés.

Un allaitement suffisamment prolongé et exdusif permet d'assurer une protection contre les infections.

En effet les nombreux facteurs immunologiques présents dans le lait ont un rôle protecteur notamment contre les infections gastro­ intestinales, le système immunitaire d 'u nouveau-né étant immature.

le lait contient aussi des substances s'opposant au développement de certaines bactéries pathogènes.

On trouve par exemple les lactoferrinnes qui ont une action bactéricide.

De plus le lait maternel influence fortement la constitution de la flore intestinale.

Un enfant nourri par le lait maternel a une flore différente de celle de l'enfant nourri au lait artificiel : elle contient plus de bifidobactéries, plus de lactobacilles, et moins de bactéries pathogènes.

le rôle de l'allaitement dans la protection contre certaines allergies alimentaire est encore débattu.

Cependant, il convient lors de la grossesse et l'allaitement d'éviter les aliments contenant des arachides afin d'éviter une sensibilisation précoce.

!:allaitement maternel pourrait aussi dans une certaine mesure prévenir l'obésité survenant lors de l'enfance et l'adolescence.

En plus de tous ces aspects, l'allaitement favorise le lien affectif entre la mère et l'enfant.

!:allaitement maternel est défendu par l'OMS dans les pays en voie de développement car il diminue la mortalité infantile, assure une nutrition correcte, n'est pas coûteux et a en plus un effet contraceptif naturel.

CONTRE·lNDlCATIONS A rALLAITEMENT Les contre-indications à l'allaitement sont en général d'origine maternelle : maladies infectieuses, bactériennes, virales.

les malformations, par exemple du mamelon, ne constituent pas des contre-indications mais peuvent rendre l'allaitement au sein impossible ou difficile.

lors d'une infection, il est possible que les agents pathogènes passent dans le lait.

Cependant, pour de petites infections épisodiques, la mère transmet en général aussi les facteurs immunologiques protecteurs contre la maladie.

Dans ces cas, mieux vaut continuer d'allaiter, en vérifiant que les éventuels traitements sont compatibles : une interruption peut même fragiliser le nouveau-né face à l'Infection.

En France, le VIH ou SIDA impliquent une contre-indication de l'allaitement du fait de la probabilité de transmission du virus au nouveau-né.

Par contre, dans les pays en voie de développement, on considère qu'il est tout de même plus bénéfique pour l'enfant, par rapport au risque de contamination jugé assez faible par l'allaitement seul, de recevoir le lait maternel, qui garantit une nutrition adaptée.

D'autres maladies constituent des contre-indications en France comme l'herpès du sein, dont ,Ja transmission s'effectue par contact et non par ingestion du lait ou la tuberculose active.

le risque de transmission de l'hépatite C par le lait est mal démontré, avec des concentrations virales qui restent faibles, mais pas écarté, ce qui justifie aussi une contre­indication.

Par contre, pour l'hépatite B, des lfllcdtiii­ I#OIIS du nouveau-né permettent d'écarter suffisamment les risques.

Certaines maladies justifient juste une suspension temporaire de l'allaitement : la rougeole, la septicémie, la varicelle ...

Pour pouvoir reprendre l'allaitement après guérison, il faut tirer le lait afin d'entretenir la lactation.

Enfin, la galactosémie constitue une contre-indication formelle à l'allaitement Cette maladie congénitale, caractérisée par un déficit d'enzymes impliquées dans le métabolisme du galactose, provoque des troubles graves chez le nouveau-né, comme des problèmes de croissance, une insuffisance hépatique, des infections, et plus tard des retards de développement.

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Son seul traitement est un régime sans galactose, et l'allaitement maternel est donc proscrit De nombreux médicaments sont lipophiles et passent facilement dans le lait maternel.

Ainsi se pose la question de l'arrêt ou non de l'allaitement pendant un traitement.

En fait, pour de nombreux médicaments, la dose reçue par le nouveau-né est d'environ 1 % de la dose reçue par la mère.

C'est le cas des anti-inftammatoires non stéroïdiens qui peuvent normalement être pris pendant l'allaitement.

Il faut cependant rester prudent et prendre un avis médical.

les traitements locaux sur les seins peuvent poser un problème, et certains médicaments peuvent modifier la production de lait De plus, les nourrissons ont un métabolisme encore immature et ne peuvent éliminer le médicament aussi facilement que l'adulte : il peut rester plus longtemps dans l'organisme ou être stocké.

Ce sont les psychotropes qui posent le plus de problèmes lors de l'allaitement, et ils sont contre-indiqués.

En ce qui concerne les contraceptifs, les œstro-progestatifs sont proscrits pendant toute la durée de l'allaitement.

On peut utiliser les progestatifs seuls au bout de 6 semaines.

Pour les méthodes locales, il y a aussi des restrictions.

le diaphragme ne peut être utilisé que 6 à 8 semaines après l'accouchement, le temps que le périnée retrouve une taille et une tonicité normale.

Par contre, le stérilet peut être posé dans le mois qui suit chez les femmes qui allaitent en raison des risques d'éjection sous l'action des hormones de la lactation.

Mais l'allaitement exdusif, à la demande, a un effet contraceptif jusque 6 mois après l'accouchement : il retarde 1 l a réapparition des régies.

rALLAITEMENT EN PRATIQUE On conseille un allaitement précoce, dès les premières heures de la vie, afin de favoriser la lactation.

les premiers jours, le nouveau-né peut téter une dizaine de fois par jour, avec une durée de 10 a 15 minutes par sein.

Progressivement, le nombre de tétées va baisser pour atteindre le nombre de 6 à 8.

Cependant le rythme est variable d'un enfant à l'autre.

Afin de faciliter la tétée et d'éviter certaines complications, il faut tenir une bonne position : le bébé doit être face à la mère, sans avoir à tourner la tête.

la position doit être confortable, assise ou · couchée.

Au début, il est conseillé d'alterner les seins dans la même tétée afin d'éviter les engorgements.

On voit que l'allaitement est efficace lorsque l'enfant est calme, détendu, avec une bonne courbe de poids et des selles normales.

Il ne faut pas oublier non plus que la qualité de la lactation dépend aussi de facteurs extérieurs, et en cas de stress.

de fatigue, de contrariété, cela peut se ressentir sur la production de lait.

Pour les femmes qui ne peuvent pas allaiter, mais qui souhaitent que leur enfant reçoive du lait maternel, ou pour les enfants nés prématurés, il est possible d'obtenir du lait auprès de lactariums.

Ces structures collectent du lait au prés de femmes volontaires, le stérilisent et le distribuent aux femmes qui en font la demande.

LES COMPLICATIONS DE l'ALLAITEMENT Les complications possibles lors de l'allaitement sont nombreuses, parfois simplement dues à un défaut de position.

les crevasses par exemple, caractérisées par des douleurs au niveau du mamelon, peuvent être dues à un positionnement inadéquat ou à une mauvaise succion.

!:engorgement mammaire, qui correspond a un œdème du sein, est normal lors de la montée de lait, mais est pathologique au-delà.

Sa prévention repose sur un allaitement précoce et fréquent.

sans restriction de durée.

S'il n'est pas pris en charge, i l' peut évoluer vers la mastite, une inflammation du sein avec des symptômes pseudo-grippaux.

les crevasses aussi peuvent favoriser une mastite.

Une mastite non traitée peut évoluer vers un abcès du sein, une complication sévère qui peut nécessiter l'arrêt de l'allaitement.

le traitement repose sur un traitement antibiotique associé à un drainage.

Une femme peut aussi souffrir d'anomalie de la sécrétion lactée.

Une agalactie ou absence totale de lait est très rare, de même que le manque physiologique de lait, ou hypogalactie.

L'ALLAITEMENT ARTIFICIEL: LES LAITS INFANTILES les laits artificiels sont obtenus par une transformation du lait de vache, qui tel quel n'est pas adapté aux besoins du nouveau-né et à son système digestif.

les progrès technologiques ont permis d'arriver à des laits à la composition nutritionnelle assez proche du lait maternel, qui respecte le système digestif encore immature de l'enfant Mais les facteurs non nutritifs présents dans le lait maternel comme les anticorps ne peuvent être imités et sont donc absents des laits artificiels.

les laits infantiles sont aujourd'hui très réglementés.

Leur composition est fixée tout comme leur appellation.

Le terme « lait maternisé » est interdit depuis 1994 afin d'éviter les confusions, et le terme « lait » est réservé aux produits contenant des protéines de lait de vache : il ne peut être utilisé pour les produits a base de soja.

Il existe différents laits, adaptés aux ages du nourrisson.

LAIT 1 ..

AGE (0 • 4 OU 6 MOIS) Ces préparations, qu'elles soient a base de lait de vache ou de soja, doivent répondre à elles-seules a tous les besoins du nouveau-né jusque 4 ou 6 mois.

Elles doivent apporter d'un point de vue énergétique entre 60 et 75 KcaV100 ml.

LAIT l' AGE (4 OU 6 MOIS • 1 AN) les aliments 2' age sont utilisés dès que l'enfant consomme un repas dans la journée sans lait soit dès la mise en route de la diversification alimentaire.

leur valeur énergétique se situe entre 60 et 80 Kcal/100 ml.

LAJT DE CROISSANCE (Il MOIS A 3 ANS) Ces laits contiennent plus de protéines que les laits 1" et 2' age, mais moins de lipides.

Ils sont de plus aromatisés.

Il existe aussi de nombreuses formules spécifiques, qui peuvent être prescrites par un médecin : laits anti­ régurgitations (ou pré-épaissis), laits hypoallergéniques (quand il y a un terrain allergique dans la famille), laits sans lactose, laits pour prématurés, laits aux hydrolysais poussés de protéines (en cas d'allergie aux protéines de vache).

111'0#31 Le sevrage, ou l'arrêt de l'alla~ement maternel, doit se faire progressivement sur 7 à 10 jours à un mois selon les cas.

Les tétées doivent être progressivement remplacées une a une par un illllfl'fHI.

Cet arrêt graduel permet d'éviter les engorgements et de réduire au fur et à mesure la production de lait.

le sevrage intervient souvent lorsque la mère reprend le travail.

Cependant, allaitement et travail ne sont pas incompatibles grace à la conservation du lait, ou aux aménagements prévus par la législation.

Il faut différencier le sevrage de la diversification alimentaire : le sevrage est l'arrêt de l'allaitement au sein, la diversification alimentaire est l'introduction progressive d'autres aliments que le lait Ainsi, un enfant peut être sevré dès la naissance s'il n'est pas allaité.

Dans les pays en voie de développement certains enfants peuvent prendre le sein jusque 2 ans, voire trois.

Cependant.

l'enfant commence en général à refuser le sein vers 8 ou 12 mois spontanément.. »