TPE: Qu'est-ce-qu'une marée noire ?
Publié le 13/07/2012
Extrait du document
Le 20 janvier 1998, suite à une rupture de canalisation, 60 m3 de fuel marine 50/50 sont déversés dans le port militaire de Brest et sur le littoral. * 1999 Dolly : le 5 novembre 1999 en Martinique Le 5 novembre 1999, le bitumier Dolly s’échoue dans la passe du Loup Garou, en Martinique, et emporte avec lui 200 tonnes de bitume. Des irisations d’hydrocarbures sont observées en surface le jour même et le lendemain. Erika : le 12 décembre 1999 en France Le 12 décembre 1999, le pétrolier Erika , chargé de 31 000 tonnes de fuel lourd n° 2, se brise en deux au Sud de la pointe de Penmarc’h (Finistère). Entre 7 000 et 10 000 tonnes sont déversées. * 2000 Natuna Sea : le 3 octobre 2000 à Singapour Le 3 octobre 2000, le pétrolier Natuna Sea , après avoir heurté un récif près de Batu Berhanti (îles indonésiennes) a déversé au moins 7 000 tonnes de pétrole brut très visqueux. Des nappes ont pollué une plage de Singapour et une partie du littoral de l’île de Batan. * 2001 Jessica : le 16 janvier 2001 en Equateur Le 16 janvier 2001, le pétrolier Jessica s’échoue au large de l’île de Cristobal, en Equateur. 600 tonnes de Fuel Oil Diesel et de fuel intermédiaire dérivent vers les îles de Cristobal et de Santa Fe. Baltic Carrier : le 39 mars 2001 au Danemark Le 29 mars 2001, le pétrolier Baltic Carrier et le cargo Tern entrent en collision. 2 700 tonnes de fuel lourd sont déversées et dérivent vers les eaux danoises et les îles Mön et Falster. * 2002 Limburg : le 6 octobre 2002 au Yemen Le 6 octobre 2002, la cuve du pétrolier Limburg , contenant 57 000 tonnes de brut, se perce. L‘hydrocarbure se déverse enflammé. Prestige : le 13 novembre 2002 en Espagne Le 13 novembre 2002, le pétrolier Prestige s’échoue avec 77 000 tonnes de fuel lourd dans ses soutes au large de la Corogne.
«
du pétrole.
Les problèmes commencent en fait avec le résidu.
Celui-ci est en effet dense et visqueux.
Une partie va se dissoudre lentement dans l'eau avec pourconséquence de densifier encore le reste de la nappe et de polluer gravement, car les molécules dissoutes à ce stade sont extrêmement toxiques pour la vie sous-marine.
Le reste, presque du goudron tant c'est dense, est ballotté, brassé jusqu'à former une émulsion que les
spécialistes appellent " mousse au chocolat ".
Un nom qui lui vient certes de sa couleur mais aussi de son aspect véritablement mousseux…ce qui signifie qu'ungramme de cette matière se présente sur un volume important.
Ainsi, quelques jours après la catastrophe, la quantité de pétrole présent en mer a fortement diminué,mais sa surface a fortement augmenté.
(…) Certaines molécules, parmi les plus lourdes, vont couler, d'autres vont se fixer sur les plantes et les animaux, entraînantsouvent leur mort.
Ce pétrole va d'ailleurs souvent resurgir des sédiments bien après l'accident et continuer à polluer longtemps.
Enfin, des bactéries qui senourrissent d'hydrocarbures, présentes partout mais en nombre très restreint, vont se multiplier brusquement devant cette abondance de nourriture et vont ingérer cequi reste (7).
1 .2 L es différ e n te s o r igin es d es ma r ée s n o ire sA.
L es marées n o ires naturelles L'histoire du pétrole et celle de la mer ont toujours été liées : c'est l'océan qui est à la base de la formation de " l'or noir " ; son sous-sol en recèle d'importantes quantités.
Il n'est donc pas étonnant qu'océans et hydrocarbures soient mêlés et que la plus importante source de pollution des mers par lepétrole soit naturelle : des centaines de milliers de tonnes de pétrole brut se répandent chaque année dans les océans tout simplement parce qu'il suinte des roches (8).Dans le golfe du Mexique, au Jurassique (il y a environ 170 millions d’années), une couche de sel s’est déposée sur le plancher océanique.
Le sel étant imperméable,les hydrocarbures restent piégés au-dessous.
Sous l’effet de contraintes tectoniques, la couche de sel se brise parfois : de grandes failles s’enfoncent jusqu’auxréservoirs d’hydrocarbures, et ceux-ci trouvent ainsi un chemin jusqu’à la surface du plancher océanique.
Le golfe du Mexique possède les plus grands gisementsd’hydrocarbures océaniques du monde.
Ainsi, lors de marées noires naturelles, les nappes de pétrole libérées peuvent atteindre une longueur de 25 kilomètres.
Onestime que 100 sources d’hydrocarbures sont simultanément en activité dans le golfe : près de quatre millions de litres s’y déverseraient chaque année.
Rappelons quel’Exxon Valdez a déversé à peu près la même quantité de pétrole (soit 40 000 tonnes environ) lors de son naufrage dans le détroit du prince William, en Alaska, en1989.
L’écosystème du golfe du Mexique survit à cette “ pollution ” pétrolière, et les marées noires naturelles ne semblent pas avoir de conséquences délétères surl’environnement marin(9).
B.
L es marées n o ires crimin elles a.
Le déversement délibéré Une part très importante de la pollution a une origine délibérée.
Ce sont les rejets des industries ou desvilles via les fleuves et le nettoyage des citernes des navires, pétroliers et autres.
Une pollution dont on ne parle jamais car elle est très diffuse, éparpillée sur toutesles mers du globe (8).
*
Le déballastage
Le ballastage permet de donner de la stabilité au navire et d’éviter la torsion de la coque par la houle.
Sur les pétroliers à simple coque, les citernes à cargaison sontemployées pour le ballastage.
Elles sont simplement emplies d’eau de mer.
Ces citernes doivent donc être débarrassées de tout pétrole avant leur remplissage en eaude mer.
La teneur en hydrocarbures des rejets à la mer, au large, lors de la vidange des ballasts (déballastage) est théoriquement bien contrôlée.
Ainsi, les résidushuileux doivent être stockés à bord puis déchargés à terre.
Des capitaines indélicats, sur ordre ou non, rejettent parfois illégalement ces résidus en pleine mer...
Celase passe souvent loin des côtes entre un port de déchargement et un port de chargement.
* Le dégazage
Le dégazage était effectué à bord des navires pétroliers anciens avant l'utilisation du gaz inerte.
Cette opération est toujours réalisée lors du nettoyage complet desciternes à pétrole, en particulier lorsqu'il faut pouvoir travailler en sécurité dans une citerne (éviter les explosions), et renouveler l'atmosphère pour la rendrerespirable.
Beaucoup de personnes emploient à tort ce terme pour parler du rejet des résidus huileux de tous les navires (ceci n'a rien à voir avec la cargaison maisprovient essentiellement du combustible employé par les navires et, accessoirement, des résidus d'huile de graissage).
En effet, les combustibles employés sont trèslourds, proches du fuel n° 2 de l'Erika.
Ils contiennent souvent les huiles de vidange de nos voitures, et d'autres résidus d'origine pétrolière.
Ils sont chauffés, plus oumoins raffinés et filtrés à bord des navires avant d'être brûlés pour la propulsion.
Les résidus peuvent être appréciés en fonction de la qualité du fuel, dufonctionnement des séparateurs, et sont de l'ordre de 1 à 3 % du fuel consommé.
Ce sont ces résidus que des navires coupables rejettent.
Car les décharger coûte trèscher (10).
Le rejet volontaire d’hydrocarbures est responsable d’une pollution des océans huit à dix fois supérieure à celle des naufrages accidentels de pétroliers(11).
On fait état de 600 000 tonnes d’hydrocarbures déversées en Méditerranée en trente ans, du simple fait des dégazages, tout en jugeant ces estimationsapproximatives.
Il n’en reste pas moins que ce type de pollution représente plusieurs dizaines de fois la pollution générée par le naufrage de l’ Erika.
La persistancede comportements pollueurs que l’on peut qualifier de criminels est généralement attribuée à l’insuffisance des sanctions encourues par rapport au coût d’unevidange dans les installations prévues à cet effet dans les ports (12).
b.
Les faits de guerre Le 19 janvier 1991, trois jours après le début des bombardements de l'Irakpar les avions alliés, les soldats irakiens font jaillir le pétrole du terminal Sea Island, au Koweït.
Ensuite, le pétrole brut d'une raffinerie de Khafji, en Arabie Saoudite,ainsi que le brut contenu dans les pétroliers irakiens, sont répandus dans le golfe Persique.
On pense qu'environ 800 000 tonnes ont été répandues, soit plus de 20 fois la quantité déversée par l'Exxon Valdez, en 1989.
Le courant du Golfe, tournant dans lesens inverse des aiguilles d'une montre, entraîna la nappe vers le sud ; 500 kilomètres de côtes de l'Arabie Saoudite, immenses étendues de plages de sable et derochers, entrecoupées de marais et de marécages, furent submergées de pétrole brut (13).
C.
Les marées n oires accid entelles Même s'ils sont spectaculaires, lesaccidents de plates-formes et de pétroliers ne constituent cependant pas l'essentiel de la pollution marine par le pétrole : moins de 15 %, soit à peu près 450 000tonnes par an en moyenne (8).
a.
Exploitation des plates-formes offshore Plusieurs accidents, notamment en Amérique latine, ont montré que les risques de pollutionsliés à l’exploitation pétrolière d’une part, au transport par pipeline d’autre part, ne peuvent pas être négligés.
Le 3 juin 1979, dans le golfe du Mexique, en baie deCampêche, une éruption de pétrole souffle la plate-forme de forage offshore Ixtoc 1.
Un incendie se déclare.
C'est un accident rare, mais pas exceptionnel.
De telleséruptions ont affecté en particulier la plate-forme Ekofisk Bravo en mer de Norvège, en 1977( 30 000 tonnes de pétrole).
Cette éruption ne sera stoppée que le 23mars 1980, après 295 jours d'efforts, au cours desquels le jaillissement aura d'abord été réduit des 4 200-4 300 tonnes/jour initiales à 1 400-1 500 tonnes/jour, par lecreusement de conduits de dégagement abaissant la pression dans le puits en cause.
La quantité totale de pétrole déversée ainsi ne sera jamais exactement connue :470 000 tonnes selon les estimations les plus prudentes, peut-être jusqu'à 1 500 000 tonnes.
Entre le tiers et la moitié de ce pétrole a brûlé, provoquant une vastepollution atmosphérique.
Le reste s'est répandu à travers le golfe du Mexique sous forme de nappes dérivantes.
Des nappes vinrent toucher le littoral autour de VeraCruz, Tampico, Campêche, Laguna Madre, et jusqu'au Texas (14).
b.
Les différentes causes des accidents de pétroliers A l’origine des accidents de pétroliersentraînant une marée noire, on trouve les accidents d’approche portuaire ( 73 000 tonnes de pétrole déversées au Royaume-Uni en 1996), les abordages, les naufrageset échouements de navires (14).
* Le trafic
Pour exemple, le carrefour Manche-Atlantique accueille un trafic comparable à “ des croisements d’autoroutes dont les passages à niveau n’ont pas de barrière, avecdes véhicules qui circulent de plus en plus vite et sans freins ” (15).
*
Les navi res
La situation des navires citernes est particulière : ils vieillissent vite, et ne garantissent une bonne sécurité que pendant environ 15 ans.
On relève 2 à 5 fois plus depertes à partir de la 15 e année (15).
* L’ armateur - affréteur
L’exploitation de navires “ hors normes ” présente de sérieux avantages financiers pour les armateurs lorsque le marché du transport maritime est en crise et que lestaux de fret sont bas.
Peu de chemin sépare le respect du strict minimum des normes de sécurité de l’inobservation des exigences élémentaires.
Les armateurs dont.
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