Sujet grand oral Chimie - SVT: l'artémisinine: molécule miracle pour soigner le paludisme?
Publié le 03/05/2023
Extrait du document
«
L’artémisinine : peut-elle permettre d’éradiquer le
paludisme ?
INTRODUCTION
L'artémisinine est une substance active extraite de l'Artemisia annua ou Armoise
annuelle, une plante originaire de Chine.
Elle a été utilisée pendant des siècles en
médecine traditionnelle chinoise pour traiter la fièvre et ce n'est que dans les
années 1970 que des scientifiques chinois ont isolé la substance active de la
plante et ont commencé à étudier ses propriétés médicinales pour démontrer son
action contre le palu.
Il fallut attendre 2001 pour que l'Organisation mondiale de
la santé (OMS) déclare l'artémisinine « le plus grand espoir mondial contre le
paludisme ».
Mais l’artémisinine est-elle la solution miracle pour éradiquer le paludisme ?
Maladie dont on retrouve des traces chez des momies égyptiennes datant
d'environ 2000 avant notre ère ?
Tout d’abord, nous verrons comment la molécule d’artémisinine est extraite de la
plante Artemisia annua puis son mode d’action et enfin les limites de ce
traitement.
Plan :
1/ Extraction et propriétés de l’artémisinine
2/ Son mode d’action
3/ Les limites : traiter le paludisme et éviter la résistance
1/ Extraction de la plante et propriétés de l’artémisinine:
L'artémisinine est une substance cristalline blanche peu soluble dans l'eau.
Sa
formule chimique est C15H22O5.
Il s’agit d’une molécule qui appartient aux
sesquiterpènes, une classe de composés organiques naturels.
1
L'artémisinine est considérée comme lipophile mais n'est pas complètement
hydrophobe pour les raisons suivantes :
La structure chimique de l'artémisinine contient plusieurs groupes
fonctionnels polaires, tels que des groupes hydroxyle et une fonction
cétone, qui contribuent à sa solubilité partielle dans les solvants polaires
tels que l'eau.
Cependant, la partie centrale de la molécule est constituée d'une longue
chaîne hydrocarbonée, qui est responsable de son caractère lipophile
(apolaire).
La méthode d'extraction de l'artémisinine de la plante Artemisia annua consiste à
extraire les composés actifs de la plante à l'aide d'un solvant apolaire,
généralement de l'éther.
La plante est broyée en une fine poudre, puis le solvant est utilisé pour dissoudre
les composés actifs de la plante.
Cette solution est ensuite filtrée pour éliminer
les matières végétales non solubles.
La solution résultante contenant les
composés actifs est ensuite concentrée par évaporation du solvant pour obtenir
une poudre cristalline pure d'artémisinine.
En outre, l'artémisinine peut être modifiée chimiquement pour produire des
dérivés semi-synthétiques qui sont encore plus puissants contre le paludisme en
greffant d’autres fonctions chimiques sur le squelette de la molécule.
2/ Le mode d’action
L’artémisinine tue le parasite responsable du paludisme en perturbant son
métabolisme et en endommageant sa structure cellulaire entraînant sa mort.
Plus précisément, l'artémisinine peut réagir avec les molécules de fer présentes
dans le parasite, formant des radicaux libres toxiques qui endommagent les
membranes cellulaires et les organites internes du parasite, entraînant sa mort.
L'effet de l'artémisinine sur le parasite est rapide et efficace, avec une réduction
significative du nombre de parasites dans le sang en seulement quelques heures
après l'administration.
3/ Les limites : traiter le paludisme et éviter la résistance
2
La prescription d'artémisinine, sous forme d'infusions de feuilles séchées de
l'Armoise annuelle peut s'avérer très efficace et des résultats acceptables ont été
obtenus avec des cures sous forme de tisanes, à utiliser au moment des fièvres.
Pourtant, cette utilisation en tisane a été déconseillée par l'OMS en 2006, car
cette approche pouvait favoriser le développement d’une résistance du parasite
au principe actif.
Elle recommande l’utilisation de polythérapie, c’est-à-dire
l’utilisation d’une association de plusieurs molécules antipaludiques ;
l’artémisinine et ses dérivés chimiques.
Malgré ces précautions, en 2009, la résistance est apparue pour la première fois
en Asie du Sud-Est, où les souches de parasites ont développé une résistance
partielle
à
l'artémisinine.
Depuis,
cette
résistance
s’est
étendue
géographiquement.
Elle peut être causée par plusieurs facteurs:
1.
Mutation génétique : Le parasite peut muter et développer des gènes qui
le rendent résistant à l'artémisinine.
Les mutations peuvent être
spontanées ou être induites par une exposition au médicament
antipaludique
2.
Pression de sélection : L'utilisation excessive et inappropriée
d'antipaludiques, y compris l'artémisinine, peut créer une pression de
sélection sur le parasite et favoriser l'émergence de souches résistantes.
3.
Non-respect des traitements : Lorsque les patients ne suivent pas les
instructions de leur traitement à base d'artémisinine, par exemple en
interrompant le traitement prématurément, cela peut également favoriser
l'émergence de souches résistantes.
4.
Migrations : Les déplacements de personnes infectées par le paludisme
peuvent contribuer à la propagation de souches résistantes dans de
nouvelles régions.
Il est important de noter que la résistance à l'artémisinine est un problème
croissant dans de nombreuses régions du monde.
Pour faire face à cette résistance, de nouvelles stratégies de traitement, telles
que des combinaisons de médicaments antipaludiques, sont en cours de
développement et de mise en œuvre.
L’idée est de combiner un dérivé de
l’artémisinine, dont l’action pour éliminer les parasites est rapide et efficace, avec
un médicament visant à prévenir leur recrudescence.
3
Il est également important d'améliorer la surveillance de la résistance aux
médicaments antipaludiques, de comprendre.
Conclusion
En conclusion, l'artémisinine offre de l'espoir aux patients atteints de paludisme
en raison de son action rapide et efficace contre le parasite responsable de la
maladie.
Cependant, malgré ses avantages, elle n'est pas un traitement
miraculeux, et il est important de gérer la résistance qui se développe envers
cette molécule.
Bien que très efficace, elle ne permettra probablement pas d'éradiquer
complètement la maladie.
Cependant, elle peut considérablement réduire le
nombre de cas graves voire létaux.
D'autres approches de prévention et de traitement seront également nécessaires
pour parvenir à l'élimination durable de la....
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