Soins palliatifs et euthanasie (Travaux Personnels Encadrés – Médecine & Santé – TS)
Publié le 29/04/2016
Extrait du document
Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)
devient un acteur privilégié dans la relation de confiance qui s'établit avec l'équipe soignante.
Un des principaux objectifs des soins palliatifs est d'allier le traitement de la douleur et des désagréments causés par la maladie et les traitements curatifs, tout en préservant la conscience du patient, afin de faire des ses derniers instants des moments intenses de partage avec son entourage, indispensables tant pour le malade en fin de vie, qui se sent ainsi entouré dans ses derniers instants, que pour les proches. L'accueil des familles au sein des unités est donc une priorité : les visites sont autorisées 24 heures sur 24, des espaces de rencontre sont mis en place, il
En France, la loi considère qu'on ne peut pas disposer librement de son propre corps : c'est le principe d'indisponibilité du corps humain. L'euthanasie ne figurant pas dans le code pénal, elle est assimilée à un meurtre, un homicide volontaire, ou un acte de non-assistance à personne en danger. Le malade qui demande une euthanasie ne peut pas être poursuivi. En effet, le suicide n’est pas réprimé. En revanche, la personne qui contribue à cet acte peut l’être et être condamnée selon l'infraction pénale retenue (meurtre, omission de porter secours, empoisonnement). En outre, elle peut se voir réclamer des dommages et intérêts destinés au malade lui-même ou à sa famille.
«
mort paisible et exempte de douleurs .
Elle se définit comme l'acte visant à accélérer la mort d'un malade pour abréger ses souffrances.
Insistons ici sur la distinction fondamentale entre l'euthanasie et le refus de l'acharnement thérapeutique, prévu par la loi, droit reconnu à tout patient.
En effet, chacun a le droit de s'opposer à toute investigation ou thérapeutique, dès lors que lui·même considère que les bénéfices qu'il pourra en retirer sont dérisoires , ou qu'il refuse les souffrances associées à certains traitements ou actes invasifs.
On distingue différentes formes d'euthanasie .
• l'euthanasie nctiv e : une substance
est administrée au patient dans le but d 'abréger sa vie.
• l'euthanasie passive : le traitement en cours , nécessaire au maintien de la vie, est arrêté .
revient sur le devant de la scène du débat social depuis le XIX' siècle, suite aux progrès de la médecine , tant au niveau de la thérapeutique , que du prolongement de la vie.
Ces progrès et les fantasmes d'Immortalité ont conduit à déposséder la personne de sa mort .
LE CADRE JURIDIQUE En France, la loi considère qu'on ne peut pas disposer librement de son propre corps :c 'est le principe d'Indisponibilité du corps humain .
l'euthanasie ne figurant pas dans le code pénal , elle est assimilée à un meurtre , un homicide volontaire, ou un acte de non-assistance à personne en danger .
Le malade qui demande une euthanasie ne peut pas être poursuivi.
En effet , le suicide n'est pas réprimé .
En revanche, la personne qui contribue à cet acte peut l'être et être condamnée selon l'infraction pénale retenue (meurtre , omission de porter secours , empoisonnement) .
En outre , elle peut se voir réclamer des dommages et intérêts destinés au malade lui-même ou à sa famille .
Si c 'est un médecin qui a procédé au geste , il encourt des sanctions disciplinaires , pouvant aller jusqu 'à la radiation de l'ordre et l'Interdiction •l'euthanasie volontaire :elle intervient d 'exercer .
La lin de rie, la souffrance ,
à la demande du patient.
•l'euthanasie involontaire: elle est effectuée contre la volonté du patient en pleine possession de sa capacité de décision.
•l'euthanasie non volontaire : si l'on ne connaît pas la volonté de l'individu .
• l'aide au suicide : le patient accomplit lui·même son geste, mais il est aidé par un tiers .
En France, comme dans de nombreux autres pays, l 'euthanasie constitue tant à la fois un tabou qu'un grand débat de société .
HIST ORIQUE Dans la Grèce antique , la conception de la vie était différente de la nôtre : personne ne se choquait qu'on puisse interrompre une vie jugée «mauvaise ».
Hippocrate s 'oppose cependant à cette vision de l'existence en interdisant aux médecins toute forme d 'aide au suicide .
l'euthanasie
le consentement du patient ne constituent nullement d'excuses légales.
De nombreux mouvements d'opinion militent pour la modification des textes.
Ainsi en janvier 2000 , le Comité National Consultatif d'Éthique (CCNE) est saisi de ce sujet épineux .
Toujours opposé à une dépénalisation, il renonce à considérer comme un droit la possibilité d'exiger d'un tiers qu'il mette fin à une vie.
Il ouvre cependant le débat en parlant de l'instauration d'une «exception d'euthanasie » pour des « cas extrêmes et reconnus comme tels », motivée par le principe de
l'engagement solidaire et du consentement.
Comprenons bien que cette exception ne conduirait pas à une dépénalisation du geste, mais permettrait au juge de prendre les mobiles en considération et d 'apprécier tant les circonstances exceptionnelles pouvant conduire à des arrêts de vie, que les conditions de leur réalisation .
!.'exception d'euthanasie n'est pas recevable actuellement Cela nécessiterait des précisions du CCNE et une réforme de la législation pénale .
À ce jour, l'euthanasie reste un geste clandestin et prohibé .
LEs DIFFtRENTES liGJsLAnoN s La grande majorité des pays considèrent l'euthanasie comme un crime ou un délit.
Toutefois , certains pays ont su faire évoluer leur législation ; citons quelques exemples : • la Belgique autorise l'euthanasie à la demande expresse du patient et dans des conditions de souffrance physique et psychique constante et insupportable ; • l'Allemagne , tout comme la Finlande et les États-Unis tolèrent une forme passive d 'euthanasie; • la Grande-Bretagne et l'Italie , quant à elles , maintiennent une législation très stricte en la matière ; • les Pays-Bas, depuis avril2001 , sont le premier pays au monde à avoir adopté une législation légalisant l 'euthanasie, au terme d 'un long processus de débats et de réflexions dans la société néerlandaise.
DES AFFAIRES QUI DIVISENT L'OPIN ION Le cas de Vinc ent Humbert Après un grave accident de la circulation , le jeune homme devient tétraplégique .
Aveugle et muet , il ne supporte plus cette situation et par les seuls moyens de communication qui restent à sa disposition (l'ouïe et son pouce droit ) , et avec l'aide de sa mère , il rédige une lettre au Président de la République lui demandant le droit de mourir .
Jacques Chirac s 'oppose à sa requête et Marie Humbert, sa mère , tente de mettre fin à ses souffranc e s à l'aide du médecin Frédéric Chaus soy.
Vincent Humbert meurt quelques jours plus tard .
La parution de son livre
événemen~ « Je vous demande le droit de mourir » touche les français et son histoire relance le déba~ tant au point de vue politique que populaire.
On ne saurait être insensible au combat de cette mère pour son enfant Le 2 janvier 2006 , un non·lieu est prononcé à l'encontre de Marie Humbert et du co-auteur Frédéric Chaussoy .
L e cas de D iane Pretty Agée de 43 ans, Diane Pretty est atteinte d'une maladie neurodégénérative incurable à un stade très avancé .
Paraplégique, elle est nourrie par intubation et ne ' communique que par faibles pressions des doigts sur un ordinateur .
Elle reste cependant en pleine possession de ses facultés intellectuelles.
Elle émet alors le souhait de mourir dans la dignité, plutôt que d'attendre une paralysie de ses muscles respiratoires, qui conduirait irrémédiablement à une mort lente et atroce .
Cependan~ elle est dans l'Incapacité d'accomplir son geste seule , et demande à la Haute Cour de Justice de Grande-Bretagne de permettre à son mari de l'aider à mourir.
Cette requête lui est refusée et elle se tourne alors vers la Cour Européenne des Droits de l'Homme .
Là encore on lui refuse ce droit et elle mourra quelques jours plus tard dans les souffrances consécutives à l'évolution terminale de sa maladie .
À LA FRONTIÈRE DES SOINS PALLIATIFS ET DE L'EUTHANASIE : LA SÉDATION
Technique d 'anesthésie , la sédation consiste à provoquer, de façon transitoire et possiblement réversible , une altération de la vigilance , à l'aide de médicaments anxiolytiques ou sédatifs, et ainsi diminuer les sensations pénibles et l'angoisse .
Son utilisation en soins palliatifs fait l'objet de nombreux débats.
En effet les soins palliatifs ont pour but un contrôle optimal des symptômes , tout en maintenant une vie relationnelle satisfaisante .
On se heurte alors à un paradoxe fondamental.
Le champ du débat éthique est posé, et !-------------...._ ___________ _..
___________ ~progressivement un consensus s'établit
risque
de décès
Évolution du traitement au cours
des différentes phases de
la maladie
champ curatif
pronostic
sévère évolution
de la maladie
autour des situations d'urgence ou de détresse terminale.
Lorsque la sédtdion est proposée dans d 'autres
situations , comme dans le cadre de souffrances morales , aussi intenses soient·elles , la controverse fait rage .
En 1996 , un article qualifie la sédation d'euthanasie lente.
Encore plus que pour tout autre traitemen~ la sédation nécessite bien entendu l'accord préalable du patient.
De nombreuses personnes dénoncent le risque de dérive vers une euthanasie déguisée.
En effet, la vie des malades sédatés perd peu à peu son sens aux yeux de l'entourage et des saignants .
Le malade étant mort socialemen~
certains parlent d 'euthanasie psychiq ue.
La sédation est souvent présent ée comme une alternative à l'euthanasie , en cas de situation de détresse ou de symptôme insupportable, résistant au traitement Pour beaucoup la confusion demeure.
La dimension symbolique du sommeil est prés ente en chacun de nous et l'endormissement prolongé du patient nous évoque inévitablement sa mort Les prof essionnels de santé s 'attellent donc à clarifier les circonstances , les modalit és et les enjeux éthiques afin de démasquer les ambigunés et de permett re à cette pratique, certes insatisfai sante, de se faire dans les meilleures conditions possibles , après que tout es les alternatives ont été envisagées.
UN DÉCALAGE ENTRE OPINION ET LÉGISLATION
Selon un sondage d 'opinion, il sembler ait que 88 % des français soient favorables à l'euthanasie .
À chaque nouvelle affaire médiatique, le débat est relancé et sensibilise la populati o n.
On peut donc s'attendre à des évol utions du cadre législatif .
Alors que la lutte contre la douleur et les soins palliatifs connaissent un développement important et font dire à certains médecins que l'euthanasie est inutile, la fin de vie des malades demeure une réalité difficile à affronter pour les saignants et l'entourage .
Tous veulent permettre au malade de finir sa vie dans la dlgnHé , sans souffrance.
Chaque personne a son opinion quant à l'euthanasie, aux soins prodigu és en fin de vie, ainsi qu'à la façon dont il souhaiterait passer ses derniers jours en cas de maladie incurable source de souffrance , tant psychiqu e que physique , et il semble fondamental de permettre une liberté de choix pour chacun.
Selon ses convictions , religieuses notammen~ mais aussi morales, chaque malade doit pouvoir exprimer ce qu'il désire .
Notre société actuelle voit la longévité s'accroîtr e régulièrement , avec ses souffranc e s et multiples dépendances, ce qui pésera de plus en plus lourd sur le budget de la santé , et il faut veiller à ce qu'on n e soit pas tenté de faire de l'exceptio n un acte banal.
En elfe~ les risques d e dérapage sont importants: outre les pressions financières, on pense aussi aux pressions morales infligées par l'entourage , l'interférence étant fréquente entre les notions de souffrance du patient et de souffrance des proches.
l'évolution de la loi réclamée par de nombreuses associations et mouvem ents citoyens ne vise pas à généralis e r ce geste et à en faire une pratique courante , mais à l'inverse l'encadrer afin d'en éviter les dérives qui peuvent être associées à la clandestinité ..
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