Mais cette concurrence accrue que se livre ces deux entreprises peut engendrer irrémédiablement des conflits et des tensions. Ces hostilités progressives constituent un problème majeur mais aussi une stratégie redoutable pour s'affirmer davantage devant l'adversaire. Ce processus évolutif, notamment marqué par des procès interposés bien organisés et par des stratégies de communication permettent à ces deux firmes de se démarquer et de s'imposer dans plusieurs domaines centraux. Les deux entreprises tentent d'entretenir cette concurrence en multipliant les procès dans un intérêt de domination et de développement. Ils cherchent à améliorer les différents procédés qui visent la publicité afin de promouvoir leurs marques mais aussi dévaloriser les produits de leur adversaire. B) Une relation paradoxale, entre concurrence et coopération 1) Le procès symbolique de San José est à la hauteur des enjeux et des tensions qui opposent Samsung et Apple Un duel intensif qui oppose les deux géants économiques pour des intérêts communs http://www.bfmtv.com/high-tech/proces-apple-samsung-second-round-399416.html Cette lutte engagée par les deux géants numériques va inéluctablement aboutir sur des procès et des tensions sans précédent. Le procès californien qui oppose Samsung et Apple en est la parfaite illustration. En effet, la firme américaine veut poursuivre le géant sud-coréen en justice sous prétexte qu'il a enfreint plusieurs de ses brevets. Il est important de constater l'existence de nombreux enjeux à travers ce procès stratosphérique. La firme à la pomme accuse plus précisément Samsung de l'infraction de plusieurs modèles de téléphones et de tablettes à savoir la famille la famille Galaxy S et le modèle Galaxy Tab10.1. Pour Apple, Ce procès constitue une véritable stratégie juridique prévisible puisqu'il s'agit de concurrencer et dominer son adversaire à travers des arguments adéquats. La firme de Cupertino va tenter, par une procédure appliquée, de démontrer que dans le domaine esthétique, les produits de Samsung ressemblent excessivement aux siens. De plus, ces similarités dans la forme ne sont pas une simple coïncidence. Depuis plusieurs décennies, l'entreprise asiatique a souhaité entretenir son succès sur le long terme en voulant se référer aux innovations technologiques élaborées par Apple telles que l'Iphone et l'Ipad. Le géant américain accuse également son principal concurrent d'avoir plagier les principaux fonctionnalités de ses smartphones à savoir le zoom amélioré au contact de l'écran mais aussi le design spécifique de la marque Apple. C'est ainsi que la firme asiatique a pu étendre considérablement ses parts de marché et s'enrichir dans le domaine technologique. Cette initiative amorcée par Samsung représente un manque à gagner non négligeable pour la firme américaine parce que la firme a pu exprimer son idéologie et son savoirfaire dans la conception de ses produits. Cette pratique perpétuelle est jugée indécente par Apple parce qu'elle constitue un véritable frein pour le développement d'une concurrence saine et organisée. De même, le géant sud-coréen de son côté cherche à consolider sa position sur le marché mondial en prétendant qu'il s'est lancé dans le domaine des télécommunications bien avant la firme américaine. Par cette déclaration assez stupéfiante, l'entreprise sud-coréenne insinue que le développement des ses technologies brevetées aurait profité à la société de Cupertino quant à la réalisation de son smartphone. Les preuves et les arguments du constructeur américain: http://trends.levif.be/economie/actualite/high-tech/proces-apple-vs-samsung On assiste progressivement à des inculpations mutuelles puisque Samsung accuse également son concurrent de transgresser plusieurs de ses brevets concernant les fonctionnalités spécifiques des smartphones dont la technologie 3G. Il faut comprendre que le géant asiatique agit sur la défensive afin de conforter sa domination sur la marché de l'électronique. Mais, pour dénoncer cette hégémonie, Apple souhaite l'interdiction de plusieurs produits Samsung incriminés sur le territoire américain. La juge en charge de cette affaire, Lucy Koh a d'abord rejeté la demande en expliquant qu'outre le fait que ces appareils sont désormais anciens et en fin de vie, et que, malgré le fait qu'il ait été reconnu que ces appareils violaient des brevets d'Apple, ils contenaient bien plus d'éléments qui ne violent aucunement les brevets de ce dernier et par la même, qu'un retrait irait à l'encontre de l'intérêt du public qui ne pourrait plus profiter de ces avantages. Les brevets incriminés ne représentent en réalité qu'une infime partie des possibilités offertes par ces appareils. Ce refus est donc un sévère revers pour la firme à la pomme dans sa conquête des marchés mais aussi dans son désir de bénéficier d'une situation de monopole naturel. De plus, le géant asiatique expose des arguments rationnels pour défendre sa cause : il certifie que la firme américaine avait imitée le design de Sony avant de concevoir son prototype Iphone. En effet, Apple reconnaît ce «délit« puisqu'elle s'est inspirée de la philosophie minimaliste du fabricant japonais pour élaborer l'aspect de son smartphone. On constate que la force majeure de la firme de Cupertino ne réside pas toujours dans le changement technologique. Une diffusion positive de son image combinée avec l'esthétisme de ses produits expliquent ce renouveau économique et social. Il faut comprendre que l'engagement d'Apple dans ce long processus juridique consiste à affaiblir Samsung de l'intérieur dans l'intérêt d'étendre son volume de production et réaliser des profits démesurés. En portant plainte, les deux entreprises espèrent une amélioration de la situation et cherchent à acquérir un avantage financier non négligeable. En effet, à travers cette guerre des brevets, il existe de nombreux enjeux commerciaux qui caractérisent l'ampleur de ce grand procès. Chaque partie réclame une compensation financière sous-prétexte que leurs brevets ont été enfreints. L'entreprise américaine réclamerait pas moins de 2,5 milliards de dollars. Elle justifie cette somme abyssale en affirmant que près de 2 milliards de dollars ont été engrangés par son principal concurrent suite à la reproduction illicite du design de l'Iphone et de l'Ipad. L'entreprise sud-coréenne, par cette démarche, a voulu faciliter son intégration dans la sphère restreinte des fabricants de haute technologie. L'initiative de Samsung a quelque peu accéléré son emprise sur le marché au détriment d'Apple puisqu'elle a enregistré une perte de 500 millions de bénéfices. La firme asiatique, quant à lui, exige une redevance pour la violation de ses brevets relatifs à la technologie 3G, à hauteur de 2,4% du prix de chaque Iphone et Ipad 3G vendu. Les enjeux de domination et de prospérité sont colossaux et caractérisent l'étendue de cette lutte acharnée. On constate à travers ce procès les limites de la stratégie de Samsung. Elle consistait à se rapprocher davantage de ses concurrents afin d'assurer sa suprématie dans divers secteurs électroniques. La firme asiatique a sans doute entrepris cette démarche de manière précipitée parce qu'elle veut pénétrer le segment des smartphones. En outre, le verdict du procès est finalement en faveur d'Apple puisque la firme sud-coréenne est reconnue coupable par le tribunal de San José pour son «crime«. Les jurés du tribunal ont décidé de condamner le constructeur asiatique à verser une somme colossale estimée à 1,05 milliards suite à la violation de brevets sur le design et l'interface des téléphones d'Apple. Après cette décision, Samsung, quant à lui, a parallèlement vu rejeter ses propres accusations parce que le jury reconnaît qu'elle a agit de manière intentionnelle. C'est ainsi que la firme de Cupertino pourrait profiter de cette situation pour fragiliser davantage l'entreprise sud-coréenne. Elle aspire toujours à l'interdiction de plusieurs produits de son concurrent, plus particulièrement ceux qui consolident son succès à savoir la Samsung Galaxy S3et la Galaxy Tab. En revanche, ce procès devrait avoir les effets inverses des conclusions évidentes en matière de design. Alors que Samsung évoquait une défaite pour le consommateur américain, à moyen terme, les conclusions de ce procès appellent notamment au retour vers une plus grande diversité des formes: ce mouvement sera important dans un marché dans la mesure où les technologies de base seront stabilisées pour un temps et où l'apparence du logiciel et du matériel devront se distinguer des choix d'Apple. C'est d'ailleurs tout ce que réclamaient les dirigeants américains, qui ont obtenu entière satisfaction sur ce point. Le déroulement du procès montre l'étendue extrême du conflit dans l'univers des litiges liés à la propriété intellectuelle. Le droit des brevets est caractérisé par un processus fondamental: la standardisation. On peut affirmer que le conflit judiciaire qui les oppose risque avant tout de porter atteinte à ce principe d'harmonisation puisque certains brevets que la firme américaine souhaite protéger sont pourtant nécessaires au processus de standardisation, à savoir le standard sur la 3G revendiqué par Samsung. En outre, cette décision peut avoir un impact économique conséquent puisque les consommateurs devraient composer avec une sélection plus restreinte de produits. Ce processus juridique permet à l'entreprise américaine d'acquérir un avantage concurrentiel considérable sur le marché. Cette sentence va alors ralentir la création de nouvelles innovations technologiques et engendrer une hausse drastique des prix en raison de la mise en place progressive d'une concurrence monopolistique. Par conséquent, l'ampleur de ce conflit concerne le monde entier. 2)Le déroulement d'un conflit mondial On peut affirmer que cette guerre des brevets devient une bataille planétaire puisque les deux géants économiques s'affrontent actuellement dans plusieurs pays asiatiques et européens dans l'objectif d'acquérir des avantages économiques et commerciaux. Les deux firmes veulent avant tout asseoir leur domination sur le marché de l'électronique. Cependant, ces entreprises ne parviennent pas à trouver un terrain d'entente parce qu'ils ne partagent pas des intérêts communs. Ce désaccord va alors conduire à des tensions qui s'étendent au monde entier. Par exemple, le procès de Tokyo traduit bien les mésententes qui persistent entre ces deux firmes. La firme de Cupertino a bien intenté un procès à l'encontre de Samsung pour violation de ses principaux brevets et de l'appropriation illicite de ses dernières «technologies« dans le domaine des produits technologiques. La société américaine avait exigé la somme modique d'un million d'euros à son rival pour avoir reproduit de manière identique ses techniques de transfert synchronisé de fichiers musicaux et vidéos. De nouveau, ce choix juridique explique la volonté de la firme américaine à freiner cet exode chez la concurrence. Cette nouvelle mobilisation au tribunal de Tokyo montre les limites de la protection intellectuelle des brevets puisque l'entreprise américaine utilise de manière excessive ses «droits«. Selon la justice japonaise, les produits en question ne sont pas comparables et leur technologie est clairement différente tant dans le design que dans les fonctionnalités. D'autre part, le procès en question était avant tout un prétexte pour le leader américain des produits informatiques de prendre l'avantage sur le marché nippon en y supprimant plusieurs produits de son concurrent coréen. Ce procès est un prolongement logique de celui de San José, opposant ces deux entreprises pour les mêmes causes. Le rejet de la plainte d'Apple a permis à Samsung de se relever de sa lourde chute et favoriser son essor sur le marché mondial. Le coréen a par ailleurs déjà commencé à remonter financièrement la pente, l'action du groupe ayant enregistré une hausse de 1,48% à la Bourse de Séoul. Néanmoins, le leader coréen des nouvelles technologies informatiques reste encore sur ses gardes face à un éventuel appel de son concurrent. Quoi qu'il en soit, cette<...
