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Religion : LE JUDAÏSME

Publié le 26/01/2019

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L'Espagne musulmane connaît un âge d'or du ixe au XIIe siècle; les communautés juives de Provence et d'Allemagne sont en plein essor. La présence simultanée de communautés en terre d'islam et dans la chrétienté entraîne l'apparition de rites différents, qui n'entament pas, cependant, l'unité fondée sur la Bible et le Tal-mud. Ces différences survivent aujourd'hui. Les juifs d'Europe du Nord et de l'Ouest prennent le nom d'Ashkénazi; ceux du pourtour méditerranéen sont les Séphardin.
 
Les expulsions d'Angleterre, en 1290, de France en 1306 puis en 1394, et d'Espagne en 1492 contraignent les juifs de ces pays à se réfugier en Hollande ou à renforcer les colonies d'Afrique du Nord, de Turquie, d'Italie, de Palestine ou de Pologne. Ce dernier pays leur accorde une autonomie intérieure, ce qui favorise le développement des synagogues et des académies talmudiques.
Cette prospérité cesse, à partir de 1648, avec l'invasion des Cosaques. Les juifs sont relégués dans des zones séparées, les ghettos (mot italien qui désigne d'abord le quartier des fondeurs, à Venise, qui devint le quartier juif).
 
Au XVIIIe siècle, certains philosophes, en France et en Allemagne, rejettent comme insensées les accusations mensongères traditionnellement portées contre les juifs. Pour les rendre «heureux et utiles» aux sociétés qui les ont accueillis, il suffit de leur accorder les mêmes droits civiques qu'aux autres citoyens. En France, la Constituante vote, le 27 septembre 1791, la loi faisant des juifs des citoyens français, sauf en Alsace où l'obtention de la citoyenneté est conditionnelle. Désormais, ils ont accès à toutes les professions, ils peuvent s'adonner à la politique et entrer dans la fonction publique.
 
Les conquêtes napoléoniennes assurent la pénétration en Europe des idées de la Révolution. La chute de l'Empire entraîne une réaction qui suspend pour longtemps l'obtention d'une réelle égalité civique pour les juifs. Leur accession à de nombreuses professions et fonctions socialement enviables suscite un phénomène de rejet : sortant du ghetto, ils se heurtent à l'antisémitisme.
Vers la fin du XIX\" siècle, les pogroms en Europe centrale, la constitution de ligues antisémites ou l'affaire Dreyfus provoquent une nouvelle émigration en Amérique du Nord. Certains juifs rallient les rangs des organisations révolutionnaires socialistes et communistes, comme le Bund en Russie, Pologne et Lituanie.
 
D'autres choisissent la revendication nationale. Selon eux, seul un État juif apportera la sécurité à un peuple sans cesse persécuté. Dans ce contexte naît le sionisme, terme venant de Sion, colline de Jérusalem dont David conquit la forteresse (le nom sion désigne progressivement la ville dans son ensemble, puis, pour les chrétiens, à la Jérusalem céleste). Le sionisme utilise le thème messianique du retour à la terre des ancêtres qui précède la venue du Messie : Theodor Herzl (1860-1904) formule l'idée d'un rassemblement des communautés de la Diaspora selon une conception moderne de l'État.
 
D'autres, enfin, choisissent la voie de l'assimilation dans leur pays d'accueil. Au xxe siècle, deux événements majeurs marquent l'histoire du peuple juif et modifient sa répartition géo-
▲ La synagogue (ici celle de Carpentras) est le lieu de rassemblement des juifs. Elle est à la fois un lieu de prière et d'étude. L'arche sainte est éclairée par de nombreux chandeliers.
 
graphique: l'inqualifiable génocide (la Shoah, «anéantissement\") commis en Europe par l'Allemagne du lll' Reich; la formation de l'Etat d'Israël (1948). Déjà amoindries par l'émigration de la fin du xix' siècle, les communautés qui se maintiennent en Europe centrale sont exterminées entre 1941 et 1945. En outre, en butte à de sourdes discriminations dans les démocraties populaires, parfois ouvertement persécutés en URSS, les juifs émigrent (ou tentent d'émigrer) en masse.
 
Eretz Israël
 
L’État d'Israël (Eretz Israël, «terre d'Israël», «Terre promise >>, «Terre de l'Alliance >>) est peuplé d'émi-grants venus en vagues successives de plus de cent vingt pays. La concentration d'hommes originaires de lieux si différents n'est pas l'un des moindres problèmes du nouvel Etat : au peuplement d'abord majoritairement ashkénaze se sont ajoutés les Yéménites, pratiquant un judaïsme remontant aux premiers âges, les juifs du Maghreb, arrivés après les indépendances du Maroc, ge la Tunisie et de l'Algérie, puis les Falachas, Ethiopiens convertis au judaïsme auxquels le rab-binat a fini, en 1984, par reconnaître la qualité de juifs, enfin, les immigrés venus de l'ex-URSS et de ses satellites. Si une même foi unit la plupart d'entre eux, les différences de niveau d'instruction, de mode de vie et de culture rendent parfois difficile la cohésion nationale.


religion

« Le judaïsme spiritualité centrée autour du Temple, ou en étant membre d'une communauté de la Diaspora, orga­ nisée autour d'une synagogue.

Ces deux modes d'a ppartenance coexistent durant six siècles.

Les Juifs de la Diaspor a, coupés de leur s rac ines nationales, ayant abandonné toute reven­ dication d'autonomie politique, forgent leur iden­ tité en faisant une place décisive à l'étude de la Loi et à la prière.

Le rite se déplace du Temple, réservé aux seuls prêtres, à la synagogue destinée à recev oir tous les fidèles.

Au contact des diffé­ rentes civil isations, la pensée juive s'él argit, accueillant ou repous sant, selon les cas, les appor ts orientaux et grecs.

Avec les conquê tes d' Alexandre, la Diaspora s'étend.

Il faut traduir e la Bible dans une langue accessible à tous (en ce temps-là le grec) ; c' est la Bible dite des Septante (11• siècle av.

J.-C.).

D'au tre part, les exilés revenus en Palest ine entrepr ennent une restauration de la vie religieuse.

Lautorité n'est plus confiée à un roi ou aux prêtres mais à une assemblée d'érudits et de rabb ins.

Chargée du gouvern ement intérieur de la Judée, elle veille à la canonicité des textes, organise l'enseignement de la Torah, exerce la justice en sa qualité de tribunal suprême.

Le développe­ ment de la réflexi on religieuse suscite une attente, celle du Messie libérateur , et nour rit différentes traditions apocalyptiques.

On voit appar aître de nombr euses sectes, qui privilégient telle ou telle in terprétation de la Bible.

L'Alliance, enfin, lie étroitement structures nationales et caractères reli­ gieux : on ne peut espérer créer une société juste que sur le sol d'Israël.

Cette exigence engendre souvent des résis­ tance s armées.

Les mesures d'helléni sation im posées par Antiochos IV Épiphane, en 167 av.

J.-C., provoquent la révolte des Maccabées.

De même, à partir de 63 av.

J.-C., la présence romaine suscite de nombreux soulèvements, La prise de ......

Jéricho, au son des trompettes, est un des événements marquants de l'implantation des Hébreux en terre de Canaan.

Cet épisode est rapp orté dans le livre de Josué, successeur de Moïse qui dirige la conquête de la Terre promise (xul' siècle av.

J.-C.).

� La Torah ( " doctrine •) constitue la Loi écrite.

Elle a pour fondement la Loi de Moïse et correspond aux cinq premiers livres de l'Ancien Testament des chrétiens, ou Pentateuque : la Genèse, l'Exode, le Lé vitique, les Nombres et le Deutéronom e.

dirigés notamment par une secte de nationa­ li stes intransigeants, les zélotes.

Leur répress ion entr aîne la prise de Jérusalem et la destr uction du second Temple (70 apr.

J.-C.), la suppression de toute autonomie de la Palest ine, qui devient provi nce romaine en 135.

Le Talmud, ciment de la Diasp ora Ces rébellions succ essives ne modifient pas le sta­ tut des Juifs de la Diaspora.

Le centre le plus actif reste la Babylonie, où vive nt près d'un million de Juif s di rigés par un chef politique, l'exilarque, assisté des geonim , hauts personnages qui ani­ ment deux académies talmudiques.

Ces dernier s règlent les questions de droit civil et privé, ainsi que les relations avec les non-Juifs.

Les geonim jouent un rôle décisif dans la fixation et dans l'i nterprétat ion, sans cesse reprise, de la Bible et des commen taires dont elle est l'objet.

À la fin du n• siècle, le patriarche Judah le Prince ou le Rabbi, conscient des difficult és de la transmission orale de la Torah depuis la Dia ­ spora, rassemble les lois enseignées dans les écoles de Palestine en un recueil, la Mishnah.

Ce trava il de compilation et d'int erprétation se réalise à Tibériade et dans les deux grandes aca­ démie s de Babylonie.

Les commen taires de la Mi shnah donnent la Guemarah.

Cet ensemble constitue le Talmud, sorte de code législatif, moral et religieux, ferment d'unité des juifs dis­ persés.

Son apparente absence d'unité, son caractère foisonnant permettent à l'en semble de s commu nautés juives de s'ad apter aux diverses situations qu'elles rencontrent.

Les courants mystiques Entr e 1150 et 1250 se développe en Allemagne le mouvement social et religieux du hassidisme (de hassid, «pieux »).

Pour le hassid, l'amour de Dieu joue un rôle capital et s'exprime par la prière.

Par la méd itation des Noms de Dieu, celui qui prie peut se mettre en communion avec le monde divin.

Le hassi disme moderne naît au xvn1• siècle dans un contexte politique et religieux tout à fait di fférent.

Il se développe dans les communaut és d'E urope orientale et trouve ses premiers adeptes J?armi les artisans et les boutiqu iers.

Israël ben Éliézer (v.

1700-1 760) dit le Baal Shem Tov (le «m aître du Nom divin» ) réhabilite la piété spon­ tanée.

Il s'attire ainsi l'hostilité des rabb ins atta­ chés à une approche intellectuelle de la religion.

Prédicateur s itinérants, ses disciple s introduisent la danse, les chants et l'extase dans les cérémo­ nies.

Les chefs spirituels, les rebs, s'installent en dehor s des commu nautés officielles.

Ils voient accourir des visiteur s soucieux de réconfort moral, attirés par la réputation de ces sages que la rumeur populair e prend souvent pour des fai­ seurs de miracles.

Le hassidisme se développe en Ukraine et en Galicie entre 1780 et 1815 .

Il survit aujour d'hui dans des communa utés très structu­ rées, dirigées par des rebs dont les pouvoir s. »

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