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L'histoire de la reliure (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)

Publié le 12/05/2016

Extrait du document

histoire

Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)

décors en relief à l'aide de poinçons en cuivre à l'extrémité desquels sont gravés des motifs. Des fermoirs finement ciselés maintiennent le volume fermé.

 

Vers 1470, la dorure à la feuille d’or, introduite en Italie par les artisans sarrasins, ouvre une voie nouvelle

 

à la reliure décorative.

 

L'arrivée de l'imprimerie provoque une transformation radicale dans le rapport au livre, et la demande augmente. Pour réduire les coûts, on utilise des peaux moins prestigieuses (loup, renard, chevreuil), souvent tannées avec leurs poils d'origine. Ces livres, tenus à la disposition

 

des étudiants et des savants dans les bibliothèques, sont enchaînés aux pupitres. Les livres sont lourds, difficiles à manipuler. À cette époque apparaît la reliure «bourse», plus légère, prisée des dames. Elle est en parchemin ou en peau, et comporte une lanière permettant de l'accrocher à la ceinture.

 

La dorure sur cuir, connue

 

des Arabes dès la fin du XIVe siècle, rapidement introduite en Espagne et en Italie, arrive en France au début du xve siècle.

Ce sont les livres publiés entre la date de l'invention de l'imprimerie et 1500.

 

En réalité, les imprimés édités entre 1500 et 1510 présentent les mêmes caractéristiques techniques (typographie, mise en pages) que les livres publiés avant 1500.

 

Avec 8 500 éditions du XVe siècle, soit 12000 exemplaires luxueusement reliés, le fonds d’incunables de la Bibliothèque nationale de France est l'un des trois plus importants au monde après ceux de la British Library et de la Bayerische Staatsbibliothek de Munich.

histoire

« Lu INCUNABUS Ce sont les livres publiés entre la date de l'invention de l'imprimerie et 1500 .

En réalité , les imprimés édités entre 1500 et 1510 présentent les mêmes caractéristiques techniq ues (typogra phie, mise en pages ) que les livres publiés avant 1500 .

Avec 8500 éditions du Yil' siècle, soit 12 000 exemplaires luxueusement reliés , le fonds d'Incunab les de la Bibliothèque nationale de France est l 'un des trois plus importants au monde a prés ceux de la British Library et de la Bayer ische Staatsbibliothek de Munich.

LA RELIURE FRANÇAISE o Sous l'impulsion de François 1" , la reliure française prend un vigoureux essor.

La France arrache à l'Italie sa primauté dans ce secteur.

!:intérêt pour le livre s'accroit et se diffuse .

Le roi nomme un bibliophile , Jean Grolier de Servières, conseiller des arts et des lettres.

o On apprend alors à coudre les livres par le procédé du grecquage .

On imagine de ne plus coller la peau, la toile ou le carton directement sur le dos des cahiers , mais sur un suppo rt interméd iaire.

Cette technique, dite du dos brisé , permet d'ouvrir le livre plus facil ement.

Les plats de bois sont remplacés par du carton.

Les relieurs de la cour imposent des façons qu'adoptent les artisans français et européens.

Au XVII' siècle le maroquin rouge domine, les reliures s'enrichissent de dorures pompeuses.

En réaction , Louis XIV vieillissant impose des reliures d'une sobriété ascétique, dites "jansénistes» .

Du Sltcu DES LUM itRES À L'ARr NOUYtAU o Sous Louis XV s'affirme le décor rococo .

Les Padeloup , relieurs de la cour du roi, utilisent le maroquin orange, rose, bleu, ve~ orné de mosaïques ou de bordures aux couleurs vives .

Leurs motifs rappellent la marqueterie .

Les Derome- une famille de quatorze relieurs qui ont exercé aux JEAN GROLIER DE SERVI ÈRES Jean Grolier de Servières , vicomte d'Aiguisy (Lyon, 1479-Paris , 1565 ), fut trésorier du roi dans le duché de Milan, ambassadeur auprés du Saint -Siège (1534} et trésorier général de France (1547).

Il rapporta de ses séjours en Italie des manus crits et livres imprimés qu'il entreprit de faire relier .

Les reliures exécutées pour lui ont un style précis caractérisé par l'originalité des motifs et l'exceptionnelle qualité des peaux utilisées.

Revenu définitivement en France en 1534 , il fonda à Lyon son propre llfe11er de re/hue .

Sa bibliothéque personnelle contenait 3 000 volumes et était la plus riche des bibliothèques particulières.

C'est à Grolier que revient le mérite d'avoir introduit en France le goOt de la reliur e italienne de la Renaissance .

LOUIS MtDARD, BIBLIOPHILE Bibliophile de la premi ère moitié du XIX' siècle, Louis Médard (1768·1841) a réuni en toute discrétio n quelque 5 000 volumes admirablement reliés, qu'il a légués à sa ville natale , Lunel, non loin de Montpellier, dans l 'Héraut~ où ils sont encore conservés .

puristes de son époque, mais sa production est prodigieuse : en 1897, il a déjà réalisé quelque six cents reliures .

lA REUURE MODERNE Le XX' siècle, avec l'arrivée d'une nouv elle génération d'artistes relieurs , bouscule la tradition .

Ils expérimentent f------------_, des techniques origina les pour insérer XVII' et XVII~ siècles- privilégient les décors mosaïqués (Jacques Antoine Derome , 1696--1760 ) et les légers motifs «à la dentelle » (Nicolas Denis Derome , dit Derome le Jeune , 173H7BB ).

Le nombre de bibliophiles va croissan~ on voit naître des cabinets de livres soigneusement sélectionnés à la fois pour leur contenu et pour leur habillage.

o Au début du XIX' siècle s'impo se dans l'Imaginaire .

le style lltlpolfollien : feuilles de laurier et motifs mythologiques.

À l'épo que romantique , on cherchera l'Inspiration o Avec la production industrielle de carton et de papier, on assiste à une nouvelle révolution dans l'art de la reliure.

Le livre se banalise.

Il semble moins nécessaire de décorer un produit aussi courant : les livres deviennent brochés et simplement recouverts de papier.

Quelques éditeurs lancent la mode des «cartonnages d'éditeurs» qui permettent à l'acheteur et au lecteur d'avoir une impression rapide et visuelle du contenu de l'ouvrage .

!:éditeur Hetzel est connu et reconnu pour ses publications de Jules Verne recouvertes, au moment même de la fabrication du livre , par des cartonnages très colorés et très richement illustrés .

o Les reliures sont souvent décor ées de vignettes imprimées.

À la fin du XIX' siècle , la vogue reste aux beaux cartonnage s souvent frappés de plaques de métal , de nacre ou d 'ivoire incrustées dans le cuir.

o Avec l'épanouissement du style Arl nouve~~u , on choisit des décors conformes à la pensée de l'auteur : il s'agit d 'établir une cohérence entre l'œuv re de l'écrivain et celle dans les reliures des matériaux nouveaux.

o Dans les années 1920 fleurissent les reliures de style Art déco .

La grande Exposition internationale de Paris , en 1925, consacre le savoir-faire de Pierre Legrain (1888· 1929 ), découvert par le couturier Jacques Douce~ grand amateur de livres .

Legrain utilise les formes géométriques, ajoute des métaux laminés , des bois précie ux.

la nacre , l'Ivoire , la peau de serpent ou encore le galuchat La typographie fait partie du décor .

l'tlul Bonet (1889· 1971 ), fortement influencé par Legrain , entre dans la profession à trente-cinq ans.

Il s'impose rapidement par son audace .

Son souci de donner au titre un rôle clé dans sa composition, son utilisation de l'Illusion d'optique sont parmi ses contributions majeures à la profession .

Il conçoit plus de quarante couvertures différentes pour les Calligrammes d'Apollinaire .

François· Louis Schmied (1873· 1941 ), peintre, graveur, illustrateur, imprimeur et relieur, a créé quelques-unes des reliures les plus spectaculaires et les plus somptueuses de son temps.

Il les décore de panneaux en laque et coquille d'œuf exécutés par son ami Jean Dunand.

Georges Crett é (189 3· 1969} devient en 1925 le successeur de Marius-Michel.

Il se détach e peu à peu de l'esthétique de son maitre pour promouv oir un style propre, aux décors géométriq ues, ornant ses motifs de nacre , laque et coquille d 'œuf.

René Kieffer (1875·1964 ) est élève de l'école Estienne en 1889, année de sa création.

Lui aussi disciple de Marius-Michel, il adopte cependant son propre style et se distingue de ses contemporains par sa prédilection pour les couleurs vives.

Henri Creuzevault (1905· 1971) utilise dès 1925 le langage Art déco.

Après la Seconde Guerr e mondiale, il s'impo se comme une figure de premier plan dans le mouvement contemporain de la reliure.

o De nos jours, la reliure d'art reste vivante et multiple .

C'est la fin de la copie, l'émergence de la reliure dite «origina le» et le moment où «la reliure échappe aux relieurs» .

LES AMIS DE LA RELIURE D'AIT !:association est créée en 1982 à Toulouse par Marce l Garrigou , bibliophile et collectionneur .

Ses princ ipaux object ifs : faire connaître la reliure d'art à un large public , aider les professionnels , mettre en valeur les travaux de ses membres e~ plus généralement, favoriser le développement de cette activité .

Elle se veut un terrain de rencontre au sein d'une structure permanente.

t: association a des sectio ns dans différents pays du monde .

de transparence , des effets d'optique et de perspective qui donnent une dimension au décor.

Il crée des reliefs et des creux où pointe parfois une note d'humour.

Il posséde un véritable sens de la lettre et élabore sur ses reliures des constructions typographiques avec un étonnant sens de l'équilibre.

Il relie des petits formats appe lés minuscules où l'on retrouve les mêmes tendances exprimées de façon plus synthétiques .

LU FEMMU 0 LA HUURE La reliur e était par tradition un f------------_, domaine réservé aux hommes.

o Les livres d 'artistes et les livres-objets contemporains prouvent la grande vitalité de la reliure moderne .

Ils mettent en évidence que la couverture d'un livre est un terrain d'exploration et un support privil égié pour les artistes .

o Tous les matériaux sont autorisés : veau quadrillé or, box marron, chèvre imprimée , buffle mat rouge, soie peinte , papiers d'offrande , peau de raie, érab le mouchet é, broderie au fil d'argen~ polycarbonate peint à l'aérographe , feuille d'or, mousseline métallique , collage de coquilles d 'œuf , carton troué , papyrus , Plexigla s gravé , fibres synthétiques, dentelle , plastique gonflable ...

Ils laiss ent voir que, même dans le cas de tirages à grande échelle, la couverture sait rester ludique et belle .

Les reliures d'Alain Devauchelle favorisant les lignes architecturales et la sobriété des couleurs voisinent avec celles de Daniel Knoderer , débordant de leur cadre habituel.

aux confins de la reliure et de la sculpture .

REUURE D'AU n UVIE D' AaTISTE L a reliure d'art s'Intéresse au livre sous sa forme traditionnelle; elle l'embellit grâce à des matériaux sophistiqués, des décors raffinés , des techniq ues précises.

Le livre d'artiste se caractérise par l'exp loration de formats personnels ; il emploie des techniques et des matériau x moins traditionnels , plus audacieux.

Dans les deux cas, l'artisan insiste sur la présence du livre en tant qu'objet que ce soit par la qualité des matériaux , des pliures ingénieu ses, la fluidité à tourner les pages, à ouvrir les plats , par l'impression typographique sur du papier fait main ou la juxtaposition des lettres , du texte et de l'Illustration .

PIERRE-LUCIEN MARTlN Formidable créateur , Pierre--Lucien Martin (1913 · 1987 ) a renouvelé l'art de la reliure contemporaine tout en lui apportant sa touche personnelle.

À base de compositions géométri ques , son œuvre n'a cessé d'évo luer au fil des années et totalise plus de 2 000 reliures.

Trés personnelle , elle ne doit rien à quiconque et n'est copiée sur aucune autre création, même si elle est influencée par les reliures du xw s iècle.

Proche du livre , Pierre--Lucien Martin a Mais dans les années 1920· 1930, la libéralisation des mœurs permet aux femmes d'exercer un métier.

Les nouvelles tendances artistiques attirent nombre d'entre elles, et elles vont bientôt se révéler des créatrices hors pair.

Certaines ont repris l'activité de leurs maris , morts au cours de la Prem ière Guerre , d'autres recherchent un métier d'art et vont s'y épanouir .

t:école Estienne, réputée pour son enseignement, est encore réservée aux hommes , mais l'École de la Ville de Paris et les Ateliers de l'école des Arts décoratifs fondés par l'Union centrale des Arts décorati fs leur sont ouverts.

A l 'issue de leur formation , elles sont embauchées dans les principaux ateliers de reliure de Paris ou exercent à leur compte.

Parmi elles , Rose Adler (1890· 1959) , une disciple de Pierre Legrain.

Elle crée un style moderne , personnel et dynamique .

Les plus spectaculaires de ses reliures , dont la plupart sont exécutées pour Doucet sont toujours techniquement parfai tes.

Rose Adler cherche à s'imprég ner pleinement du contenu du livre à relier afin d 'harmoniser l'habillage et le texte .

Plus aisément que les hommes, les femmes expriment de la sensualité dans leurs œuvres .

Leurs créations se caractérisent par leur délicatesse et leur préciosi té.

La relieuse Marot-Rodde, par ses motifs floraux abstraits, en est un exemple parfait.

A la f in du XX' siècle, elles sont nombreuses et leur réputation n'est plus à faire.

Parmi les grand s nom s , on peut citer l'tlule Ameline , Marion Blin, Sün Evrard.

tournées vers la recherche et l'innovation, et Véronique Sala-Vidal , qui expose le livre ouvert dans une véritable mise en scène.

LA BIBLIOTHECA WITTOCKIANA À BRUXELLES du relieur.

Henri Mariu s· r-------------_, été bibliophile avant d 'exercer le métie r A l'entrée , un grand livre de pierre dO au coup le de sculpteurs Kubach-Wilmsens accueille le visiteur dans le lieu qu'a fait construire Michel Wrttock.

homme de grande culture et bibliophile passionné.

Cet amou reux du livre collectionne trés tôt des ouvrages anciens , et l'histoire d e la reliure le passionne .

Au fil du temps, sa collection devient d'une richesse extrao rdinair e.

Outre les collections comportant des ouvrages datant de la Renaissance à nos jours, la Bibliotheca Wittockiana organise des expositions temporaires axées sur la reliure.

Michel règne en maitre incontesté , élevant la reliure au rang d'art à part entière .

Les motif s florau x, inspirés par la nature , typiques du style Art nouveau , dominen t jusqu'à la monotonie .

o Charles Meunier (1865 · 1940), a prés un bref passage chez Marius-Michel , où il s'ennuie dans la routine des reliures traditionnelles , ouvre son propre atelier .

!:aisance avec laquelle il évolue entre les styles et les périodes déplaît aux L'tCOLE ESTIENNE Sous ce nom prestigieux.

on trou ve l'École supérieure des arts et traditio ns g r aphiq ues, fond ée en 1889 par la Ville de Paris sur le boulevard Auguste­ Blanqui , dans le Xlii• arrondissement.

Parmi ses formations , l'éco le délivre un diplôme des arts du livre .

!:atelier enseigne toutes les possibi lités techniques et créatives, allant de la reliure de style à la reliure décorée la plus contemporaine.

de relieur.

Il s'est toujours inspiré du contenu des livres pour ses décors.

René Char , Aragon, Sartre, Simone de Beauvoir , Apollinaire , Breton , Camus, Eluard font partie de ses écrivains préférés , dont il relie les textes avec beaucoup d 'originalité.

Ses décors mosa ïqués ont fait sa réputation : ce sont soit des oppositions de matière, soit l'utilisation de grains de cuirs différents, soit l'Intégration de papiers mats et vernis en vue d'obtenir des phénomènes. »

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