LES VIKINGS (Travaux Personnels Encadrés – Histoire – TES/TL)

« • En 982, Erik 11JotValdsson, dit Erik Ir Rouge, est banni d'Islande en sanction d'un meurtre commis de sang ­ froid .

Ce chef quitte la grande Ue pour l'ouest, à la recherche d'une terre aperçue quelques années plus tôt, lors d 'une tempête, par l'un de ses compatriotes.

Après divers périples, il accoste sur une côte entrecoupée de fjords accessibles .

La terre y est fertile; il baptise l'endroit Greenland, «Pays vert » (dont nous avons fait Groenland) .

De retour en Islande, il plaide en faveur d 'une colonisation et est entendu.

Groenland , abritant 500 hommes, femmes et enfants , mais aussi du bois de construction, du bétail , etc.

Dix de ces navires n'arriveront jamais à bon port .

Deux colonies voient le jour , à l' est et à l'ouest du pays .

La ville de Brattahlidh est fondée.

Toutefois, le pays vert n 'a rien d'un éden : 60% de ses 218000 km2 sont couverts de glace ; le fer et surtout le bois y sont rares , et les pionniers doivent se faire chasseurs de morses , de narvals et d 'animaux à fourrure pour survivre .

Quelque 3 000 colons vivotent ainsi dans 300 à 400 fermes au tournant de l'an 1000.

J:AMÉIIQUE En 992, Leifr Eriks son, le propre fils d'Erik, tente à son tour sa chance vers l'ouest .

Après avoir longé la côte orientale peu accueillante du Labrador , il fait halte sur une terre couverte de forêts qu'il nomme Markland , hiverne avec ses 35 hommes sur un sol hospitalier -l'actuelle Terre-Neuve­ qu'il baptise Vinland, «Pays de la vigne ».

Une fois revenu au Groenland , lui aussi veut convaincre des colons de faire souche .

Son frère Thorvald sera du prochain voyage .

Vers 1020 , le chef Thorfinn Karlsefni s'embarque avec 3 navires , 160 hommes et femmes ainsi que le cheptel nécessaire pour un établissement durable .

Mais , dès le premier hiver sur place, c'est la famine et les tensions , religieuses notammen~ entre Vikings chrétiens et païens .

Puis les colons se heurtent aux autochtones -qu'ils appellent skraeling, «hommes laids» - , avec lesquels ils avaient l'ÉTYMOLOGIE DES NOMS EN NORMANDIE En Normandie, les traces de l'origine scandinave se lisent encore dans les toponymes.

Les noms de villes terminés en -tot (Yvetot, Criquetot) dérivent du norrois topt, «ferme».

Ceux en -bec (Caudebec, Bricquebec) viennent du mot bekkr, «riviè re», et ceux en -eur (Honfleur, Barfleur) , de f/oth, «embouchure» .

Le norrois buth , «maison», se lit encore dans Tournebu ou Quillebœuf.

Quant aux noms de famille typiquement normands comme Osmont.

Toutain ou Anquetil, ils sont la transcription des patronymes nordiques Asmurdr, Thorstein et Asketi/1.

pourtant commencé un commerce de troc.

Thorfinn ne tiendra que trois hivers avant de reprendre la route du Groenland .

Cette authentique ·-..,=-= Colomb , est racontée dans la Saga des Groenlandais et la Saga d 'Erik le Rouge .

IBJ.fi!i[,jfl Plus méthodiques que les Norvégiens , les Danois opèrent aussi avec des armées de grande ampleur , devenant les plus dangereux des adversaires pour les souverains d'Europe .

• Dès la fin du VIII' siècle , leurs premières incursions les conduisent en Angleterre , en Frise et dans l'est de l'empire de Charlemagne -celui -ci, tentant de conquérir la Saxe voisine du Danemark , a pu paraître comme une menace .

• En 834, le pillage de Dorestadt, plaque tournante de la finance et du commerce médiévaux , marque le début de l'expansion danoise .

Plusieurs centaine s de drakkar s pillent Hambourg après avoir remonté l'Elbe.

Puis ce sont Rouen , Chartres et Tours qui sont attaquées .

Sua us TEllES FlANQUES Le roi Charles le Chauve , qui a hérité de l'ouest de l'ex-Empire carolingien -la future France-, n 'a pas les effectifs suffisants pour s 'opposer aux Vikings.

Sa lourde cava lerie franque est mal adaptée à ces ennemis extrêmement mobiles .

S'il fortifie quelques places et ponts, il préfère négocier le départ des envahisseurs contre un lourd tribut , ou danegeld .

En 845, le Danois Ragnar Lodbrok pénètre dans Paris, qu'il ne quittera qu'en échange d'un tribut.

En 852, c'est Gottfrid qu'il faut payer pour éviter la mise à sac.

En 885-886, une nouvelle et 30 000 hommes , assiège de nouveau Paris pendant plus d'un an.

l11e de la Cité, où s'est réfugiée la populat ion, n ' est défendue que par 200 chevaliers commandés par le comte Eudes de Neustrie.

Venu à la rescousse, le roi Charles le Gros préfère négocier le départ des Danoi s contre 7 000 livres d'argent.

• Les Vikings ont la haute main sur le cours inférieur de la Seine .

En 911, le roi Charles le Simple signe avec le chef de guerre Rollon un traité , à Saint -Clair -sur­ Epte , accordant à ce dernier le »).Rollon est conseillé par Francon , archevêque de Rouen, ce qui laisse imaginer des liens préalables, peut -être matrimoniaux, avec l'aristocratie rouennaise.

Par cette concession, le roi espère créer un domaine -tampon pour stopper de nouvelles vague s viking s et aussi favoriser l'intégration des envahisseurs par leur conversion au christianisme .

Rollon se fait baptiser; il devient vassal du roi Charles, qu'il soutient dans sa lutte contre son rival Raoul , duc de Bourgogne .

Autorisé à piller les terres bretonnes , Rollon conquiert le Bessin et I 'Hiémois en 924, puis son fils Guillaume Longue -Épée accapare le Contentin en 933 : les actuelles frontières de la Normandie sont alors fixées .

Le duché s 'organise autour de deux cités : Rouen, la capitale, et Bayeux.

Les quelque 5 000 Normands, passés du statut de guerrier à celui de fermier , s'intègrent par mariage avec les femmes franques et par conversion à la religion chrétienne , sans renoncer à certaines traditions païennes (polygamie).

La LES SUÉDOIS Avant même l'ère viking.

le monde scandinave entretenait des relations commerciales avec les autres riverains , germaniques et slave s , de la mer Baltique (place commerciale de Grobina , en Courlande ).

Mais , dés le début du IX' siècle, les Suédois -que les sources non scandinaves appellent Rus ou Varègues- s 'enfoncent profond ément dans l'est et le sud-est du continent eurasiatique.

Renseignés par les Finnois, ils explorent le réseau des fleuves russes, atteignent la mer d'Azov dés 839 et la mer Caspienne en 864.

• Dès la fin du IX' siècle , une dynastie voit le jour durablement autour de Kiev.

Selon la Chronique dite de Nestor, écrite au début du X li' siècle par des moines orthodoxes , les tribus slaves désunies se rendirent auprès des Varègues pour se chercher un souverain , déclarant : «Notre pays est grand et fertile, mais l'ordre n 'y règne pas.

Venez et régnez sur nous! Gouvernez -nous! » Trois frères furent choisis : Rurik, l 'aîné , s'établit à Novgorod; le deuxième, Sin eus, à Beloozero ; et le cadet , Truvor , à lzborsk .

Le roi Rurik , puis son successeur , Oleg le Sage , renforcent le nouvel État russe , faisant construire des navires pour sillonner les cours d 'eau jusqu'à la mer Noire .

Normandie fut le plus durable des états r-------------i vikings créés hors de Scandinavie .

• A partir de 835, succédant aux Norvégiens qui les ont délaissées, les Danois se lancent avec fureur contre les iles Britanniques.

Par la Tamise , ils dévastent le sud et le centre de l'actuelle Angleterre .

Ils s'implantent à York, à Nottingham , à Londres et à Cambridge.

Un vaste domaine viking.

le Danelag , est créé entre le nord du Yorshire et la Tamise, défendu par les villes fortifiées de Derby, Leicester , Lincoln , Stamford et Nottingham.

A partir de la fin du IX' siècle, une terrible lutte à mort s'engage pour la maîtrise du entre les Wessex ) et les Norvégiens, qui ont fait leur retour.

En 1009 , le roi du Danemark, Sven, se rend finalement maître du pays, mais ses fils g~cheront son œuvre.

En 1069 , les derniers Danois périssent, l'épée à la main , en ferraillant contre un nouvel envahisseur, le duc de Normandie Guillaume le Conquéran~ lui-même descendant de Vikings danois .

!:ARSENAL DES GUERRIERS D'après un récit détaillé du chroniqueur arabe Ibn Miskaweich , daté vers 943-944, les Rus • combattent à l'aide d 'un jnrlot et de boucliers, ils ceignent une épée et Ils participent au combat en fantassins, en particulier ceux d'entre eux qui sont arrivés sur des navires» .l'épée, de 5 cm de large pour 80 cm de long.

possède en général deux tranchants.

Les Suédois semblent avoir eu une prédilection pour le javelot long de 2 à 3 m .

La cotte de maille semble assez rare , le combattant à pied n'étant protégé que par une veste de cuir.

• C'est ainsi que le monde scandinave entre en contact avec l'Empir e byzantin .

Depuis Novgorod , il faut remonter la rivière L ovai à l'aviron , puis extraire les navires d e l' eau et pratiquer le porta g e sur rond ins pour rejoindre le cours supérieur du Dniepr ouvrant sur Byzance .

Pour passer les rapides , hérissés de hautes roches redoutables , les marins marchent dans l'e a u et guident leurs embarcations avec des perches le long de la berge .

Selon la Chronique de Nestor , Oleg parvient à Byzance à la tête de 80000 hommes dans 2 000 navires -nombre s sans doute fortement surévalués .

Paniqués , les Byzantins évitent le pillage en négociant en 911 un traité commercial assorti du versement d 'un lourd tribut.

• Durant un demi-siècle , les Rus vont s'acharn er à conquéri r Byzance, sans succès .

Contre les flottes de guerre vikings , les Byzantins recourent au terrible «feu grégeois », un liquide enflamm é à forte teneur en huile de naphte, capable de brûler sur l'eau.

En 988, l'empereur byzantin se rend auprès de Vladimir, le maître de l'Empire russe.

En signe d 'alliance, il lui propose le mariage avec sa sœur en échan ge de sa conversion au christiani sme.

Vladimir accepte et ordonne à ses hommes -sous la contrainte , s'ille faut -de se convertir .

Rapidemen~ la nouvelle Russie se christianise, d 'autant que les liens avec la Scandinavie païenne se distendent.

• Le succès de la dynastie de Rurik ne doit pas cacher que, à la différence des autres peuples scandinaves, les Vikings suédois sont plus des commerçants et des mercenaires que de véritables colonisateurs .

Ils se livrent au zibeline , écureuil , loutre, etc.) , des esclaves, des faucons , du miel, des défenses de morses , voire des rpérs .

En échange , ils remplissent leurs navires d'argent , de vêtements luxueux et de soie .

Le comptoir de Bolgar , au confluent de la Volga et de la Kama, est une plaque tournante de ces échanges .

Guerriers redoutab les, les Varègues entrent dés la fin du X' siècle au service du basileu s, l'empereur de Byzance .

Cette ugarde varègue» , unité d'élite , sera enga gée aussi bien en Anatolie qu'en Sicile.

• Au cours du Xli ' siècle , les expéditions vers Byzance et l'intérieur de la Russie se raréfien~ de même que les engagements au service des grands princes.

Les marchands ne s'aventurent plus guère au-delà de Novgorod et de Smolensk ; en revanche, ils intensifient leur négoce avec les autres pays riverains de la Baltique .. »