Les Phéniciens : Des Égyptiens à l'Empire romain (Travaux Personnels Encadrés – HISTOIRE & CIVILISATION)
Publié le 30/04/2016
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Toutefois, à partir du Ier millénaire, gênés par la consolidation des États du Proche-Orient, handicapés par la reprise de l'expansion assyrienne, ils donnent une orientation occidentale à leur expansion commerciale.
Si les Phéniciens se sont tout d'abord contentés de pratiquer le troc, sans laisser d'implantations commerciales permanentes dans les pays visités, la situation change aux alentours du vme siècle av. J.-C., notamment sous l'impulsion des Tyriens, qui multiplient les fondations de comptoirs stables.
Les sites choisis doivent répondre à trois critères : offrir un mouillage sûr, permettre une défense facile face à d'éventuelles attaques indigènes, disposer d'eau potable. Aussi les colonies phéniciennes sont-elles souvent établies sur une petite île proche de la côte ou sur un promontoire rocheux.
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Les navires des Phéniciens ne sont connus que par des reliefs et des
monnaies .
Ces étroites galères, dont la longueur n'excède guère une vingtaine de mètres, sont construites sur un modèle nouveau pour l'époque.
Au lieu de l'avant recourbé vers l'intérieur des navires égyptiens, elles ont une proue pointue pour à la fois fendre l'eau et percer le flanc des navires ennemis.
Une grande voile ca"ée ,
fixée à un mât reposant sur la quille, et surtout un groupe de rameurs (des esclaves) assurent la puissance motrice du bâtiment.
Sur le pont , au-dessus des rameurs, se tient l'équipage phénicien, prêt à combattre ou à commercer.
Ces navires n'ont pas de boussole pour se diriger, et leur tirant d'eau ne dépasse guère 1,50 m.
Toutefois, grâce aux étoiles (les Grecs appelaient l'étoile Polaire «étoile phénicienne») et en suivant les côtes, les Phéniciens vont faire le tour de la Méditerranée , atteindre l'océan , s'aventurer au nord jusqu'en Armorique et explorer au sud les cOtes de l'Afrique .
Il semb le que les Phéniciens aient organisé avec le royaume d'Israël des expéditions maritimes : selon la Bible, l'une d'entre elles, partie du port édomite d'Ezion Geber, sur la mer Rouge, parvint au riche pays d 'Ophir (la Somalie actuelle).
Au temps du roi saïte Néchao Il (609- 594) , des navigateurs phéniciens font le tour de l'Afrique par le cap de Bonne -Espérance (deux mille ans avant Vasco de Gama); au milieu du VI' siècle, le Carthaginois Himilcon longe la côte atlantique de l'Europe jusqu'en Bretagne et en Cornouailles (peut-être même jusqu'en Irlande), afin d'établir une nouvelle route de l'étain; vers 470 av.
J.-C., son compatriote Hannon atteint quant à lui le golfe de Guinée, au large de l'Afrique occidentale .
COMMERCE ET COLONISATION
Jusqu'à l'effondrement de la puissance égyptienne en Orient, au xu• siècle, les rois des cités phéniciennes sont les vassaux des pharaons mais aussi leurs fournisseurs.
Pendant plusieurs siècles, les Phéniciens vont d 'ailleurs essentiellement commercer avec les régions proches (outre l'Égypte, on
peut citer la Syrie, l'Anatolie , la Mésopotamie).
Toutefois , à partir du 1~ millénaire , gênés par la consolidation des États du Proche-Orient, handicapés par la reprise de l'expansion assyrienne, ils donnent une orientation occidentale à leur expansion commerciale.
Si les Phéniciens se sont tout d'abor d contentés de pratiquer le troc, sans laisser d'implantations commerciales permanentes dans les pays visités , la situation change aux alentours du VIII' siècle av.
J.-C., notamment sous l'impulsion des Tyriens, qui multiplient les fondation s de comptoirs stables.
Les sites choisis doivent répondre à trois critères : offrir un mouillage sûr, permettre une défense facile face à d'éventuelles attaques indigènes, disposer d'eau potable.
Aussi les colonies phéniciennes sont-elles souvent établies sur une petite île proche de la côte ou sur un promontoire rocheux .
VERS L'OUEST La première grande étape de l'expansion commerciale des Phéniciens vers l'ouest est Chypre (où ils s'installent vraisemblablement dès le X' siècle), riche en mines de cuivre : Kition (actuelle Larnak a) est ainsi le premier comptoir fondé sur 111e.
De Chypre , les Phéniciens se fixent ensuite à Rhodes et en Crète.
En Tripolitaine, Leptis Magna , Oea et Sabratha ont livré de nombreux témoignages de la présence phénicienne .
En Tunisie actuelle, autour du relais carthaginois , les comptoirs sont encore plus nombreux: Hadrumète (Sousse), Leptis Minor (Lamta), Mahdia , Thapsus (Ras Di masse), Kerkouane ...
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De même, sur les côtes d'Algérie , on peut citer Hippo Regius (Annaba ), Cirta (Constantine ).
lcosium (Alger), Tipa sa, Marsa Medakh .
Plus à l'ouest, les côtes marocaines de la Méditerranée offrent autant d 'installation s, ainsi que le littoral atlantique, où sont fondés au vu• siècle av.
J.-C.
les comptoirs de Lixus et de Mogador (Essaouira) .
Les Phéniciens s'implantent également en Sicile, en Sardaigne, en Étrurie et en Espagne (dès le VIII' siècle) ainsi qu'à Malte (vers le VIl' siècle).
Au-delà même du détroit de Gibraltar , ils s'étab lissent à Gadir (actuelle Cadix) et s'aventurent le long des côtes de la France actuelle.
LES ÉCHANGES Les ventes et achats s'effectuent sur la base du troc : échange de produits issus !:artisanat (tels les
(or, cuivre , plomb , argent.
..
), des esclaves ou des vivres pour l'avitaillement des navires .
La monnaie, constituée de pièces d'or , d
'
argent et de bronze, n 'apparaît qu'à l'époque de la domination perse.
L'ARTISANAT Les succès commerciaux des cités phéniciennes s'expliquent notamment par l 'habileté de leurs artisans .
Outre la célèbre production de pourpre (tissu teint en rouge vif grâce à un colorant naturel extrait d'un molluque, le murex), on peut citer le travail de l'ivoire : dès le Il' millénaire , les Phéniciens y taillent des amulettes, des vases et surtout de beaux éléments de placage pour meubles en bois destinés aux cours princi ères du Proche-Orient.
Le bois de cèdre
et, surtout, varient la production en fonction des marchés disponibles.
En tai~ on peut imaginer les cités phéniciennes (et notamment Tyr) comme de petites et antiques Hon gkong ou Singapour , où l'on transforme les matières premi ères, importe et revend toutes sortes de marchandises .
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L'une des particularités des cités phéniciennes, à savoir leur forte autonomie les un es par rapp ort aux autres dans un contexte culturel commun , se reflète dans le domaine religieux.
Tout en ayant de forts points de convergence , les divinités les plus puis santes et vénérées dans les différentes villes (Adonis , Ashtart, Baal, Eshmoun , Melqart , Moloch , etc.) présentent chacune des caractères propres.
ASHTART n MoLocH La plus importante divinité féminine est Ashtart, déesse de la Fécondité mais aussi de la Guerre .
On adore également Moloch (ede roi»), auquel les Phéniciens sacrifient des enfants :
à Carthage , durant le siège que la ville eut à soutenir en 307 av.
J.-C., deux cents jeunes garçons auraient ainsi péri sur l'autel de cette divinité.
BAAL Il existe tout d'abord un dieu principal commun à tous les habitants de Phénicie , assimilable au Cronos des Grecs et connu sous le nom d 'El, mais qui ne semble pas avoir fait l'objet d'un culte part iculièrement diffus.
Une divinité bien plus importante est Baal (terme sémitique signifiant «Seigneur »), doté de caractéristiques
spécifiques selon les villes : Baal Goubla à Ougarit , ou encore le Baal de Sidon et celui de Tyr, Baal Sor, souvent identifié à Melqart, roi de Tyr divinisé .
L'ALPHABET PHÉNICIEN
Parmi les «inventions >> attribuables aux Phéniciens , la plus importante est sans aucun doute un alphabet dont on
peut dire qu'il est l'ancêtre de tous les autres.
Composé de 22 lettres, dénué de voyelles et par maints aspects proche de l'alphabet hébraïque (comme celui-ci, il s'écrit de droite à gauche), il voit le jour vers le milieu du Il' millénaire av.
J.-C.
Dan s un premier temps, comm e l'attestent les inscription s les plus anciennes , chaque lettre ressemblait à un objet, dont elle constituait l'initiale .
Par la suite, la multiplication des scribes entraîna une écriture cunéiforme plus pratique et rapide , avec, pour les écrits quotidiens , une écriture cursive simplifiée.
L'alphabet phénicien se diffusa dans tous les pays du Proche -Orient, arrivant jusqu 'en Inde , et il voyagea avec les marchands phéniciens le long des côtes de la Méditerranée ; les Grecs et les Étrusques l'adoptèrent et l'adaptèrent à leurs propres exigences, puis ils le transmirent aux Romains.
Si la civilisation phénicienne a apporté des innovations importantes dans les domaines économique, commercial et culturel , elle n 'a pas eu une production artistique équivalente à celles d 'autres peuples méditerranéens.
Sa principale original ité? Une remarquable capacité d'adaptation et de synthèse , si bien que l'art que l'on trouve en Phénicie est essentiellement composite et doit beaucoup à ses voisins ou à ses envahisseurs.
ARCHITECTURE L'archite cture religieuse , quant à elle, compre n d deux types de construction : •les tophe( où l'on sacrifiait les
enfants (des vestiges de tophet ont été exhumé s des ruines des cités phénicie nnes de Carthage , de Sousse, ainsi qu'en Sicile et en Sardaigne, mais jamais encore en Phénicie même) ; •les sanctuaires, où l'on honorait les dieux .
Ces sanctuaires religieux étaient de grands espaces sacrés, entourés d'une enceinte sur laquelle les fidèles érigeaie n t des autels, des stèles, des ex-voto .
Sous l'influence de la civilisation égyptienne, les temples phéniciens se sont entourés de monuments annexes :cours, portiques, bassins , greniers, magasins .
À Eshmoun , près de Sidon, c 'est l'influence perse qui se fait sentir sur le temple du dieu éponyme (V' siècle av.
J.-C) :les chapiteaux sont décorés de protomé s (mufles) de taureaux, comme on en voit à Persépolis .
SCULPTURE Pour ce qui est de la sculpture ,
l ' influenc e égyptienne domine :
représentation de sphinx sur de multiples reliefs témoigne de cette manière « égyptisante ».
ORFiVRER I E C'est dans la fabrication de vases en métal et d'objets en ivoire que la
production artistique phénicienne semble avoir été la plus originale .
Dans tout es les cités phéniciennes, on a découvert des «patères» (vases à libations) e n or, argent et bronze, dont le décor est somptueux.
Sur certaines de ces coupes figurent des alternances d'animau x, d'hommes, de génies et de démons.
D 'autres portent des scènes de chasse , de guerre et de rites religieux ..
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