Les pays de l'Est de 1945 à 1990
Publié le 26/04/2016
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communistes de Bulgarie, de France, de Hongrie, d'Italie, de Pologne, de Roumanie, de Tchécoslovaquie, d'URSS et de Yougoslavie. Son but officiel, exprimé par l'idéologue soviétique Andreï Jdanov, est de « saper l'impérialisme, de renforcer la démocratie et de liquider les restes du fascisme ». L'objectif réel est d'assurer le contrôle par l'URSS de tous les appareils communistes européens.
Les « pats satellites »
En 1947 et 1948, l'URSS impose sa tutelle sur l'Europe orientale. Militairement présents dans la majeure partie des pays d'Europe de l'Est, les Soviétiques saisissent cette occasion pour « noyauter » les institutions politiques et gouvernements de ces pays.
Après avoir placé leurs hommes et écarté ou éliminé les opposants potentiels, ils mettent rapidement en place des régimes à parti unique. Le 25 février 1948, à la suite du
« Coup de Prague », le président Edvard Benes doit renoncer à restaurer la démocratie parlementaire dans son pays.
Des arrestations ou des liquidations sommaires ont raison des opposants
En juin 1953, une insurrection ouvrière est écrasée par les troupes soviétiques à Berlin-Est et dans les grandes villes de RDA. Des millions d'Allemands de l'Est fuiront le régime et la répression. Dès la fin de l'année 1958, la volonté du gouvernement soviétique est de placer Berlin-Est sous la souveraineté de la
RDA et de mettre fin à cet exode massif vers l'ouest. À partir du 13 août 1961,
le mur de Berlin sépare les deux parties de la ville. Quelques milliers de personnes parviendront à le franchir mais plus de 200 y laisseront leur vie. Ce n'est qu'à partir de 1972, alors que les relations entre les deux Allemagnes (signature d'un traité de reconnaissance mutuelle) et entre la RDA et les pays occidentaux sont sur le point d'être normalisées, que les habitants de Berlin-Ouest seront autorisés à le franchir, munis d'un visa touristique au poste-frontière baptisé « check point Charlie ».
L'ère Khrouchtchev
En février 1956, lors du XXe congrès du PCUS (Parti Communiste d'Union Soviétique), Nikita Khrouchtchev dénonce les crimes de Staline et le « culte de la personnalité ». Le « rapport Khrouchtchev » devait rester secret mais sera divulgué grâce à des fuites au mois de mars. Ses conséquences dans le monde communiste sont irrémédiables. Des milliers de prisonniers politiques sont libérés, parmi lesquels d'anciens dirigeants communistes réformateurs.
«
la RDA (adhésion en 1956) , la Hongrie , la Pologne et la Roumanie .
Le commandement est assuré par les généraux soviétiques et l'URSS fournit les principales forces terrestres .
LE MUR DE BERLIN En juin 1953 , une insurrection ouvrière est écrasée par les troupe s soviétiques à Berlin-Est et dans les grandes villes de RDA .
Des millions d 'Allemands de l'Est fuiront le régime et la répression .
Dès la fin de l'annee 1958 , la volonté du gouvernement soviétique est de placer Berlin-Est sous la souveraineté de la RDA et de mettre fin à cet exode massif vers l'ouest .
A partir du 13 août 1961 ,
le mur de Berlin separe les deux parties de la ville .
Quelques milliers de personnes parviendront à le franchir mais plus de 200 y laisseront leur vie.
Ce n 'est qu'à partir de 1972 , alors que les relations entre les deux Alle magnes (signature d'un traité de reconnaissance mutuelle) et entre la RDA et les pays occidentaux sont sur le point d'être normalisées , que les habitants de Berlin Ouest seront autorises à le franchir, munis d 'un visa touristique au poste frontière baptisé« check point Charlie».
l'ÈRE KHROUCIITCHEV En lévrier 1956 , lors du XX• congrès du PCUS (Parti Communiste d'Union Soviétique), Nikita Khrouchtchev dénonce les crimes de Staline et le « culte de la personnalité ».
Le « rapport Khrouchtchev » devait rester secret mais sera divulgué grâce à des fuites au mois de mars .
Ses conséquences dans le monde communiste sont irrémédiables .
Des milliers de prisonniers politiques sont libérés , parmi lesquels d 'anciens dirigeants communistes réformateurs .
La reconciliation avec la Yougoslavie de Trto en 1955 marque une étape essentielle vers la reconnaissance d'ouvertures vers le socialisme , spécifiques à chaque pays , et en 1956 , le Kominforrn est dissous .
En Pologne et en Hongrie , ce « polycentrisme » théorisé par Palmira Togliatti en Italie - est mis en avant , tandis que de nouvelles revendications apparaissent.
Ainsi, en Pologne, une manifestation ouvrière (réprimée par la milice ) marque le point de départ d'une agitation sociale entre juin et octobre 1956 .
Réhabilité en avril , Comu/kt1 retrouve son poste de secrétaire général du parti et tente de rétablir la situation économique du pays, tout en ménageant prudemment Moscou .
Si la « voie polonaise » est acceptée , il n'en est rien en Hongrie .
l'INSURRECTION HONUOISE La Hongrie subit la politique de nationalisation mise en place par Moscou .
Devenu Premier ministre en 1953, Imre Nagy tente une politique économique plus libérale mais il est évincé par Matyas Rakosi et Ernô Gerô .
Le 23 octobre 1956 , les étudiants lancent un mouvement de contestation qui s'amplifie rapidement et tourne à l'émeute .
Le départ des troupes soviétiques , le retour au pouvoir d'Imre Nagy sont réclamés ; des portra its de Staline et des emblèmes soviétiques sont détruits ; les barbelés à la frontière avec l'Autriche commencent à être arrachés .
Dès le 24 octobre, la lutte armée débute .
Rappelé à la tète du gouvernement avec l'assentiment de Moscou , Imre Nagy prend cependant fait et cause pour les manifestants et proclame le retrait de la Hongrie du Pacte de Varsovie .
Un Conseil ouvrier central est créé et la grève générale décrétée .
Mais le 4 novembre , les cht1rs soviétiques entrent dans
Budapest et écrasent la révolte en quinze jour s.
Le bilan est lourd : des milliers de morts et de déportés , plus de 16 000 réfugiés.
Imre Nagy sera exécuté en 1958.
l'ARRIVtE DE BREJNEV AU POUVOIR En URSS , les piètre s résultats de la politique économique -en particulier dans l'agriculture, -l'inconstance de la politique étrangère et les attaques contre la bureaucratie provoquent la destitution de Nikita Khrouchtchev en 1964 et son remplacement par une direction collégiale avec à sa tête
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Leon id Bl'ejnev (Premier secrétaire du Parti, au centre sur la photo ) , Alelaeï Kossyguine (président du Conseil des ministres , à droite) et Nikolt1Ï Podgomyï (président du Soviet suprême, à gauche).
La course aux armements est relancée .
Le régime de Brejnev est caractérise par le conservat isme politique , la consolidation du pouvoir de la Nomenklatura et une modernisation sans réformes .
Toutefois , la fin du règne de Khrouchtchev suscite de nouvelles espérances dans les démocraties populaires .
Malgré une unité et une stabilité apparentes , les gouvernants des pays de l'Est sont en quête d'alternatives au modèle unique sous domination soviétique .
IMMOBILISME ET RtFORMES DANS LES DtMOCRATIES POPULAIRES Pour répondre à la stagnation économique et à la médiocrité du niveau de vie de la population , les économies de certains pays de l'Est sont partiellement libéralisées avec des succès mitigés .
Sous la direction de Janos Kadar , la Hongrie constitue l'exemple phare de cette timide ouverture.
La «voie hongroise » et le« kadarisme » s'affirment en 1968, avec la mise en place d'un premier « socialisme de marché » dans la mouvance du modèle yougo slave et avec l'appui de l 'élite technocratique du pays .
En Pologne , les émeutes de la Baltique en 1970 poussent le gouvernement d 'Edward Gierek
à lancer une nouvelle politique qui se soldera toutefois par un échec et un endettement très important auprès des pays occidentaux .
De son côté , l'État bulgare , l'un des plus fidèles alliés de Moscou sous la férule de Todor Jivkov , exerce un contrôle sans faille sur la population, tout en lançant une vaste campagne nationaliste de « bulgarisation » visant la minorité turque .
Quant à la Roumanie , elle suit également une voie spécifique avec Nicolae Ceausescu à partir de 1965 .
Une politique d'industrialisation et de dépeuplement des campagnes systématique conduit à l'appauvrissement de la population , étroitement surveillée par la Securitate , la police politique .
Sur le plan extérieur , le pays affiche en revanche une autonomie inédite vis-à-vis de l'Union soviétique au nom d'un nationalisme de plus en plus intransigeant.
En Tchécoslovaquie , le réveil des oppositions débouchera sur le printemps de Prague et sur une nouvelle « normalisation ».
LE PRINTEMPS DE PRAGUE !:accession au pouvoir en janvier 1968 d 'Alexander Dubcek ouvre la voie à des réformes sans précédent pour un régime communiste : l'élargissement des libertés publiques , l'abolition de la censure, les réformes économiques devaient permettre la construction d'un « socialisme à visage humain ».
Mais l'expérience sera de courte durée .
Craignant la contagion, les partis communistes « frères » prennent peur .
En URSS , Brejnev énonce sa« doctrine de la souveraineté limitée ».
Avec le soutien de la Pologne , de la RDA, de la Hongrie et de la Bulgarie, l'URSS prend la décision d'intervenir.
Le 21 août 1968, les troupes du pacte de Varsovie entrent dans la capitale tchécoslovaque pour écraser le mouvement démocratique et mettre un terme au printemps de Prt1gue .
Les dirigeants tchéco slovaques sont contraints de signer un compromis avec Moscou.
Dubcek est finalement remplacé par Gustav Husak puis écarté de la vie publique .
LE MOUVEMENT VERS LA DÉMOCRATISATION (1975-1989)
A partir de 1975 , la contestation reprend de l'ampleur .
Les révoltes sporadiques et la répression durant les années précédentes ont laissé des traces .
Le contexte international (la Détente )
s 'y prête aussi à la suite de la signature , le 1 " août 1975, par l'ensemble des pays européens ( à l'exception de l'Albanie) , l'URSS , les États -Unis et le Canada , des accords d 'Helsinki sur la sécurité et la coopération en Europe.
En effet ,
s i les frontières héritées de la guerre sont entérinées , un chapitre sur les droits de l'homme et les libertés fondamentales est accepté par le camp socialiste .
Il serv ira de référence à la dissidence .
Peu à peu, l'Europe de l 'Est voit le réveil de la société civile.
LE MOUVEMENT SOUDARrrt EN POLOGNE !:échec de la politique de renouveau imag inée par le pouvoir entraîne de nouvelles manifestations en 1976 .
Des émeutes éclatent à Radom, Ursus et Varsovie tandis qu'une organ isation ouvrière indépendante voit le jour : le Comité de d éfense des ouvriers ou KOR.
Des publications clandestines apparai ssent La grève s'étend à d 'autres régions comme la Silésie puis devient générale avec , à l ' avant -poste , les chantiers navals de Gdan sk .
En 1980, la hausse des prix alimentaires et le maintien des salaires provoquent un mécontentement croissant Des acco rds sont finalement conclus à Gdansk en août 1980 et le syndicat Solidarnosc (Solidarité ) est créé , avec à sa tête Lech Wt1/est1 .
Mais le général Jaruzelski accède au pouvoir en 1981 et opte dans un premier temps pour la force .
En décembre , l'état de guerre est décrété.
Des milliers d 'opposants sont arrêtés, certains d'entre eux sont contraints à l'exil.
LA PERESTROIKA La mort de Brejnev, en 1982 , puis la reprise en main du pays , après une période d 'incertitudes , par un jeune politicien , Mikha '1l Gorbatchev, ouvrent de nouvelles perspectives .
Mais à la fin des années 1980, une crise économ ique sans précédent s 'est abattue sur l'URSS et par contagion sur tous les pays de l'Est En prenant le pouvoir en 1985 Gorbatchev s'attelle à une tâche immen s e : la restructuration économique .
Les années 1986-1988 sont ainsi celles de l'ouverture économique et politique , soutenue par les mots d'ordre : perestro '1ka et glasnost, respectivement restructuration et transparence .
!:objectif initial est de libéraliser partiellement l'économie tout en gardant un contrôle sur la société .
l'ensemble des réformes , que l'on désigne sous le nom de perestro '1ka, est présenté à l'assembl ée du comit é central du Parti communiste en 1987 .
Gorbatchev réduit le rôle du Gosplan (comité chargé de planifier l 'économie ) et procède à une décentralisation.
Il prend des mesures incitatives destinées à motiver les travailleurs , lance des campagnes contre l'alcoolisme et tente de restaurer la confiance .
La croissance industrielle reprend dans un premier temps , notamment en Sibérie dans la zone de production pétrolière .
Mais la très faible productivité, les pénuries agricoles et alimentaires chroniques, le coût supporté par l'État dans la course aux armements malgré les mesures de démantèlement de l'arsenal nucléaire , le mécontentement d'une population qui constate le gouffre séparant son niveau de vie de celui des Occidentaux ont raison de l 'économie soviétique.
A partir de 1988 , Gorbatchev, devenu président du Soviet suprême , fait procéder à une libéralisation des prix, provoquant une hausse brutale du coût de la vie.
l'inflation et le chômage -jusqu ' alors inconnus- et la chute de la production industrielle contribuent à détériorer la situation .
La libéralisation de l'information , de l'économie et le réveil des nationalités en URSS accélèrent le processus de démocratisation qui touche les démocraties populaires .
LA DtMocRATISATION EN PoLOGNE Avec plus de neuf millions d 'adhérents , le syndi cat indépendant Solidarno sc est devenu une véritable force politique.
Malgré l'état de guerre , en vigueur jusqu'à l'été 1983 , la crise économique se pour s uit et la population continue de se mobilise r.
En 1988 , les premières négocia tions entre le Parti communiste (POUP ) e t l 'opposition sont entamées .
Le 18 avril1989, Solidarnosc est légal isé.
Transformé en parti politique, il remporte une victoire écra sante aux premières élections (partiellement) libres de juin.
Tadeusz Mazowiecki , chef du conseil du Comité gréviste de Gdansk, est nommé Premier ministre .
La const itution est révisée : la Ill• République de Pologne est née.
En déce mbre 1990 , après la démi ssion de Jaruz elski, Lech Walesa est élu présiden t de la République .
l'e x périence polonais e est alors le précurseur d'un enchaînement d'événements qui ébranle l'ensemble du bloc communiste .
LA FIN DES DtMOCRATIES POPULAIRES En 1989, la contestation bat son plein dans l'ensemble des pays de l'Est .
En Hong rie, le multipartisme fait son apparitio n dés 1988 .
Le Parti communiste organise lui-même les élections .
En janvier 1989 , la liberté d'association et de manifestation est reconnue .
Le 2 mai, la frontière avec l'Autriche est ouverte .
Le processus de transition de la RDA s 'avère plus délicat.
l'accueil enthousiaste réservé à Mikha '1l Gorbatchev en octobre 1989 embarrasse un pouvo ir déjà vacillant.
Des man ifestations sans précédent se succè dent.
Sur les conseils de Moscou , Erich Honecker doit renoncer à la répr ession et céder la place à Egon Kren z.
Le 9 novembre le mur de Berlin est ouvert.
En janvier 1990 , le siège de la Stasi , la police secrète , est pris d 'assaut.
Aux élections législatives de mars 1990 , les chréti en s démocra tes obtiennent une large victoire et un gouvernement de coalition est instauré.
Enfin , le 3 octobre 1990, la réunification des deux Alle magnes est effective .
La Tchéc oslovaquie , connaît aussi sa « révoluti o n de velours ».
A l'automne 1989, le multipartisme est accepté .
Le gouvernement Husak démissionne , la frontiè r e avec l'Autr iche est ouverte .
Alexander Dubcek , élu président du parlemen ~ fait appeler le dissident Vaclav Havel à la tête du pays .
En novembre 1989, la Bulgarie vit aussi à l'heure des manifestations .
Des électi ons libres permettent l'arrivée au pouvoi r d'un dirigeant de l'opposition , en décembre 1990, Jelio Jeliev .
Quant à l a Roumanie , elle connaît une transition violente s'apparentant plus à un coup d 'État à l 'intérieur du parti et du gouvernement qu'à un véritable renversement de régime .
Tandis que le couple Ceausescu est jugé et exécuté à l'issue d 'un procès expéditif , un front de salut n ational dirigé par lon lliescu et Petre Roman prend le pouvoir .
Conformément à la « théorie des dominos », l'ensemble des régimes communistes s'écroule en Europe et l'URSS finit elle aussi par imploser..
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