Les mouvements féministes : La chronologie de l'émancipation féminine de 1880 jusqu'à aujourd'hui
Publié le 20/01/2013
Extrait du document
On peut distinguer trois tendances principales dans le MLF.
Premièrement, la tendance « Lutte des classes« tente d’associer l’analyse marxiste et la revendication
féministe, et prône la double militance : au MLF pour les questions des femmes, dans les organisations
gauchistes pour la « politique générale «.
Ensuite, la tendance féministe qui se subdivise entre féministes radicales et féministes réformistes. Pour
les radicales comme Monique Wittig, il s’agit d’accéder au lesbianisme et d’abolir le terme « femme «
marqué par l’oppression : à l’horizon le « genre «, et ce qui se nommera le « queer «. Christine Delphy,
pour qui les femmes constituent une classe définie par l’obligation de « fournir des services domestiques
gratuits «, préconise la prise de pouvoir par les femmes pour parvenir à « la destruction totale du système
de production et de reproduction patriarcal «. L’orientation réformiste s’incarne dans la Ligue du droit des
femmes, présidée par Simone de Beauvoir, et dans plusieurs collectifs d’aide aux femmes (tels que SOS
Femmes violées).
Enfin, la tendance « Psychanalyse et Politique «, développé par Antoinette Fouque6 qui propose une
articulation de l'inconscient et de l'histoire qui a fait la spécificité d'une partie du mouvement français. Elle
veut « faire émerger le sujet femme « et dégager, contre le dogme freudien, « Il n’y a qu’une libido et elle
est phallique «,
une autre libido qu’elle appellera bientôt libido 2 ou libido utérine7. Cette tendance du MLF, financée par
la mécène Sylvina Boissonnas, est à l'origine des éditions Des femmes (1973), des librairies Des femmes
à Paris (1974-1999), Marseille (1976-1989) et Lyon (1977-1988), du journal le Quotidien des Femmes, en
1974, du mensuel et de l'hebdomadaire Des femmes en mouvements1977 à 1982.
Malgré les polémiques et les dissensions, les différents groupes se retrouvent ponctuellement, jusqu’en
1976, pour des actions communes : pour le droit à l’avortement, contre les violences faites aux femmes.
En octobre 1979, Antoinette Fouque crée une association loi de 1901 Mouvement de Libération des
Femmes - MLF dont elle est présidente, et dépose le sigle MLF à l'institut national de la Propriété
«
villes.
Sur le plan politique, la République s’enracine peu à peu.
A la Belle Epoque – les quinze années qui
précèdent la Première Guerre mondiale- la culture républicaine et patriotique fait l’objet d’un large
consensus qui assure la stabilité du régime.
Face à tous ces progrès, les droits de la femme restent très mineurs.
Dès le début de l'histoire de l'Europe, les
activités productives des femmes se sont avérées essentielles pour le maintien et le développement du
noyau familial.
La majorité de ces activités étaient des travaux domestiques et se traduisaient par la
production d'objets et d'aliments.
La préparation des aliments, la fabrication des vêtements et des
instruments de travail, l'approvisionnement en eau, la collecte de bois, la conservation du feu, la garde
des animaux domestiques, la vente sur les marchés locaux de produits de la ferme, l'éducation des
enfants, la préparation et l'administration de remèdes et de médicaments, le ménage etc.
Ces conditions
ont des conséquences particulières dans les sociétés pré -capitalistes où production et parenté sont
profondément liées.
Si la femme doit travailler pour survivre, elle touchera systématiquement un salaire inférieur à celui d’un
homme puisque l’on considère le salaire féminin comme un appoint.
Par exemple, dans les années 1850, 78 % des ouvriers gagnaient de 50 centimes à 2 francs par jour.
Dans les charbonnages, les ouvriers de fond étaient payés 1 fr 72 par jour; les femmes 1 fr 50; les
garçons 94 centimes et les filles 85 centimes, pour 12 à 14 heures de travail.
Dans ces circonstances, la majorité des femmes étaient exploitées, tant dans leur travail que dans leur
capacité de reproduction.
Le produit de leur travail et de leur corps était contrôlé par le mari, le père, le
tuteur ou le patron.
Elles subissent la suprématie masculine.
Une femme a nécessairement la même
nationalité que celle de son époux :
ce dernier a presque tous les droits sur elle : il doit surveiller la conduite de sa femme, intercepter son
courrier et non le contraire.
Une femme ne peut exercer une activité professionnel sans l’accord du père
ou de l’époux : ce présenter à un examen, s’inscrire dans une université, ouvrir un compte en banque,
avoir un passeport personnel,se faire soigner dans un établissement médical si elle le juge si nécessaire.
En général, les hommes se chargeaient de la gestion et de l'administration des affaires familiales, grâce
au lien marital, parental ou de dépendance, renforcé par leur position publique et politique.
Le devoir
d’obéissance est rappelé par le code civil :
Article 213 Article modifié (version en vigueur du 20 février 1938 au 4 novembre 1942)Modifié par Loi du
18 février 1938, v.
init.
Le mari, chef de la famille, a le choix de la résidence du ménage ; la femme est obligée d'habiter avec son
mari, celui-ci est tenu de la recevoir.
Un droit de recours au tribunal, statuant en chambre du conseil, le mari dûment appelé et le ministère
public entendu, est ouvert à la femme contre une fixation abusive de la résidence du ménage par le mari.
La qualité de chef de famille cesse d'exister au profit du mari 1° dans les cas d'absence, d'interdiction,
d'impossibilité pour le mari de manifester sa volonté, et de séparation de corps ; 2° lorsqu'il est
condamné, même par contumace, à une peine criminelle, pendant la durée de sa peine.
Le « devoir conjugal » permet au mari d’user de violences avec certaines limites,
sans risque pour lui ; il peut aussi se montrer infidèle sans autre pénalité qu’une amende.
En revanche,
l’inverse est lourdement sanctionné, puisque la peine peut aller de trois mois à deux ans de prison.
Le mari a tous les pouvoirs en ce qui concerne les biens communs et il administre ceux de son épouse.
Cette situation a donc entraînée les mouvements féministes:
Les premières revendications:
Voici le premier événement important dès 1880 :
1880 : 21 Décembre Création de lycées pour filles.
»
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