Le troisième âge: UNE POPULATION EN PLEINE EVOLUTION (Travaux Pratiques Encadrés – Droit & Société)

« Les voyages occupent aussi une part importante de l'emploi du temps.

Les plus de 50 ans voyagent en effet deux fois plus que l'ensemble de la population (surtout les retraités de moins de 70 ans).

Lorsque les conditions de voyages sont garanties, ils n'hésitent pas à partir vers des dest inations lointaines.

La croisière est la formule qui les séduit le plus : 60 % des croisières vendues en France le sont aux plus de 60 ans.

Bénéficiant en moyenne de bons niveaux de vie, les retraités français vivent donc aujourd 'hui une époque assez inédite.

Leurs dépenses en santé et en loisirs profitent d'ailleurs à l'ensemble de l'économie .

CHAMPIONS DE LA VIE ASSOCIATIVE C'est au niveau de la vie associative et de la pratique religieuse (deux fois plus importante chez les plus de 60 ans) que le troisième ~ge se distingue vraiment des autres tranches de la population .

55 % des 60-75 ans sont adhérents d'une association (club de troisième âge, randonnée, voyages organisés, entraide, etc.) contre 44 % des Français de 15 ans et plus .

Leur participation est généralement bénévole, les associations se faisant le relais des bonnes initiatives dans des domaines divers .

C'est à partir de 75, voire de 80 ans, que la participation sociale sous tout es ses formes chute réellement.

Avec les incapacités physiques et souvent l'entrée dans le veuvage, arrive le temps du retrait.

Le grand défi des années à venir est de pouvoir proposer aux plus de 75 ans non dépendants des nouveaux modes d'insertion sociale .

C'est sur cette tranche d'âge que les efforts doivent aujourd'hui se porter.

LA PRATIQUE D'INTERNn Dans les méandres de ce réseau mondial qu'est Internet , les personnes du troisième âge sont souvent considérées comme quantité négligeable .

Rien n'est fait il est vrai, hormis quelques formations proposées par des associations ou des collectivités , pour faciliter leur intégration.

Pourtant, est-ce l'envie de rester dans le coup, de ne pas perdre le lien avec les enfants et les petits-enfants ou de s'intéresser à des pratiques nouvelles, 8,4 % des Français de plus de 65 ans sont internautes.

Souvent, ces internautes seniors sont d'anciens cadres diplômés de l'enseignement universitaire .

Cette pratique semble amoindrir le sentiment d 'isolement trop souvent évoqué par les personnes âgées.

Les internautes revendiquent en échange une sensation de découverte , de nouveauté, toutes choses sources de vitalité.

Cette population de «jeunes » internautes ne cesse de croître pour des raisons à la fois démographiques et sociologique s.

Une progression phénoménale de plus de 106 % en deux ans.

Mais la France est encore loin des pratiques américaines qui voient 22 % des personnes âgées se connecter régulièrement.

COMMENT TRAVAILLER APREs LA RnRAITE ? Ils étaient ingénieurs, techniciens , fonctionnaires.

Ils sont partis à la retraite.

Et pourtant, ils continuent de travailler, cumulant ainsi leur pension et une rémunération.

Certains font cela pour rester actifs, d'autre s pour maintenir leur niveau de vie.

La retraite se traduit en principe par la cessation de toute activité.

Mais il est tout à fait possible de reprendre une activité rémunérée.

La contrainte juridique stipule qu'un retraité actif ne doit pas percevoir de rémunération (salaire plus allocations retraites) supérieure à son dernier salaire.

Le Code de la Sécurité sociale (article L.

161-22) précise bien que « après liquidation de ses droits à la retraite , un assuré peut cumuler, sans délai et quel que soit son âge, sa pension avec la rémunération de toute activité salariée pour le compte d'un nouvel employeur ».

Se prépar er une retraite active, c'est tout un programme.

Pour ceux qui reprennent du service , la motivat ion n'est pas seulement pécuniaire .

Elle est essentiellement sociale.

Garder le contact avec le milieu professionnel et surtout rendre service sont les deux principales motivations de ces « faux retraités ».

C'est aussi une façon de se maintenir en bonne santé physique et morale .

Ces «faux retraités » travaillent en moyenne 300 à 400 heures par an, sans pression.

Ils sont plus de 300 000, ce qui représente 3% des retraités .

En effectuant une seconde carrière dans le privé, ces retraités (plutôt les moins de 70 ans) pourront bénéficier d'une seconde retraite du régime général.

COMMENT TRANSMETTRE SON PATRIMOINE ? La donation-partage, dont le principe date du début du X IX' siècle, permet de régler, de son vivant, la transmission et le partage de tout ou partie de ses biens à ses enfants .

Elle doit être passée devant notaire par le père ou la mère ou par les deux conjointement , en un seul acte ou plusieurs actes successifs.

Aujourd 'hui, la loi évolue vers une donation non seulement aux descendants directs , mais aussi aux petits-enfants , aux conjoints et aux La France n'est pas pr~ d'oublier les très fortes chaleurs qui écrasent tout le territoire national durant les premiers jours du mois d'aoQt 2003.

le chef de l'État et la plupart des membres du gouvernement sont en vacances.

Personne ne prend la mesure du drame qui touche les personnes les plus agées, les plus démunies et les plus isolées.

le 15 aoQt, les premières estimations oflidelles font état de 3 000 morts.

Fin aoQt, Jean-François Mattéi, alors ministre de la Santé, annonce près de 11 500 morts .

Un mois plus tard, des épidémiologistes de 11nserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) dressent un bilan de près de 15 000 morts surnuméraires (aujourd'hui revu à la hausse de 20 'lb).

Par la suite, le gouvernement prendra des initiatives pour améliorer la drculation de l'Information entre les différentes administrations concernées, le ministère de 11ntérieur et celui de la Santé s'étant renvoyés les responsabilités du drame .

enfants nés de différentes unions.

Cette tendance s'étendrait aussi aux personnes sans enfants, en vue d'une transmission de leurs biens à leurs frères et sœurs ou à leurs neveux et nièces .

À la différence d'une donation simple , la donation-partage permet un partage définitif des biens entre les bénéficiaires , la valeur des biens recueillis par chaque bénéficiaire étant en effet arrêtée au moment de la donation et n'étant pas réévaluée au décès du donateur .

Toutefois , ce principe qui privilégie l'aide aux descendants en leur évitant de verser une partie des droits de succe ssion respecte les lois en vigueur sur l'héritage, aucun héritier réservataire ne devant être lésé au moment du décès de l'ascendant.

Certaines incitations fiscales favorisent aujourd 'hui la transmission d 'un patrimoine aux plus jeunes.

DEUX FLÉAUX, LE SUICIDE ET LA DÉPRESSION UN PROBLÈME MAIEUR Le suicide est en France un problème de santé publique majeur, principalement chez les adolescents.

Mais leurs aînés sont loin d'être à l'abri de ce fléau .

la France est en effet un des pays européens où les personnes très âgées se suicident le plus (plus de 3 000 personnes par an).

Alors que le suicide des jeunes bouleverse , celui des vieillards suscite plus de résignation, ce phénomène étant sous-évalué ou banalisé .

À l'origine de cet acte, on trouve souvent le repli sur soi et la dépression non détectés par l'entourage.

En fait, la dépression du sujet âgé correspond au stéréotype que l'on se fait de la vieillesse (sentiment d'ennui et humeur morose) .

la mort semble être la seule issue possible et le premier essai est souvent fatal (par comparaison, chez les jeunes garçons, 22 tentatives pour un suicide mortel).

les causes sont malheureusement banales : sentiments de solitude, de ne plus servir à rien ni à personne .

Avec l'allongement de l'espérance de vie, une autre cause apparaît: la perte d'un enfant , qui même chez un sujet très âgé est vécue de manière tragique .

Aujourd 'hui, les études scientifiques pour mieux comprendre ce phénomène font cruellement défaut.

Les chercheurs se penchent sur le cas des plus jeune s mais peu encore sur celui de leurs aînés.

Le geste est encore perçu avec fatalisme et surtout comme un geste d'euthanasie que la personne s'appliquerait à elle-même.

SIGNES DE LA DÉPRESSION CHEZ UNE PERSONNE AGÉE Les signes de dépression les plus courants sont les signes physiologiques si communs que l'on n'y prête plus beaucoup d'attention (perte de l'appétit , troubles du sommeil) et les signes psychologiques (perte de l'estime de soi, discours d'auto-dévaluation) .

lorsque l'on repère ces signaux d 'alerte, il faut montrer à la personne âgée que sa présence est importante, qu'elle a un sens dans la vie des plus jeunes .

Plus la personne est entourée, plus le risque d 'étllt dépressif diminue .

Dans certains cas, l'entourage ne doit pas hésiter à faire appel à des professionnels des domaines médical ou social.

Des études ont montré que les adolescents suicidaires avaient souvent perdu parmi leurs proches une personne âgée décédée par suicide.

Une personne du troisième ou du quatrième âge heureuse de vivre est un signe positif et rassurant adressé aux jeunes générations.

COMMENI" VIVU UNE IIE1'UIIE HEUUUSE HARMONIE n SAVOIRS Tout ne tourne pas au tragique , loin de là.

Les personnes âgées mènent une vie de plus en plus proche de celle de leurs cadets, avec moins de soucis et plus de sérénité.

Sorties culturelles , invitations chez les amis, voyages, chorales, universités du troisième âge, le désir de pratiques hédonistes se fait largement ressentir.

les personnes âgées ne sont pas des personnes dépendantes qui ne s'intéresseraient plus à rien ni à personne.

Elles sont avides de connaissances et le succès des conférences, visites guidées, stages et autres ateliers sur des thèmes aussi éclectiques que l 'histoire de l'art, les sciences ou le jardinage , sont là pour en témoigner.

La généalogie connaît aussi un réel engouement, manifesté par le nombre croissant d 'associations régionales .

les premières universités du troisième âge ont vu le jour en France au début des années 1970 .

Elles sont ouvertes à tous et permettent sans conditions d'âge ni de nivea u d'études de suivre des cours ou des conférences.

En ce domaine, Très vite, parce que se retrouver sur les bancs de l'école est une source de socialisation, des programmes spécifiques pour les retraités ont été mis sur pied.

POUR EN FINIR AVEC LES PRÉIUGÉS En 1972 , 30 % des hommes et 60 % des femmes de plus de 50 ans déclaraient ne pas avoir eu de relations sexuelles dans les douze derniers mois.

Vingt ans plus tard, seuls 11 %des homme s e t 28% des femmes faisaient la même réponse.

Physiolo giquement, rien n'empêche de poursuiv re des relations sexuelles à un âge avan cé.

Une femme sur deux reste active sexuellement après 75 ans.

Un homme sur deux l'est après 80 ans.

Le probl ème n'est tant pas la personne elle-même que la société qui ne semble pas prête à accepter la sexual ité de ses aînés.

L'évolution de nos sociétés nous demand e pourtant d'en finir aujourd'hui avec les préjugés d'une vieillesse asexuée.

VIEUX.

MOl ? PLUS TARD ! Une chose est sûre : alors que la vieillesse commençait il y a une quaranta ine d'années à 60 ans, elle débute aujourd'hui à 70.

Si la société du papy- boom sait prendre en compte cette révolution, elle ne fera pas une société d e vieux.

Cette vision revigorante de l'avenir est pourtant soumise à deux conditions : le mainti en d'une croissance forte, sans laqu elle un pays qui vieillit ne peut rester un pays riche.

Dans les années qui viennent, il existera une infin ité de façons de vivre son troisième âge.

le terme sera-t-il encore d 'actualité ? Peut-être l'âge cessera-t -il d'être ce critère obsédant de classi fication sociologique et de définit ion d'un individu ...

REFAIRE SA VIE 1 1. »