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Le romantisme en Europe (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)

Publié le 11/05/2016

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Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)

Le romantisme, avec son culte nostalgique d’un passé à jamais perdu, va très vite apparaître comme l'école par excellence d’une époque qui ne se reconnaît plus dans l'ordre rassurant de la raison classique.

 

En Allemagne, la Révolution suscite d'abord une vague d'enthousiasme, avant de contribuer par contrecoup à la naissance d'un sentiment national allemand. Un écrivain va être au centre du bouillonnement qui s'empare du milieu littéraire germanique : Johann Paul Richter (1763-1825), plus connu sous le nom de Jean-Paul. C'est à lui que l'on doit la découverte romantique d'un univers encore vierge, littérairement parlant : le rêve. La Loge invisible (1793), Titan (1800-1803) sont les deux étapes principales d’une œuvre littéralement échevelée, portant la digression et l'amour du mystère jusqu'à un point inconnu jusqu'alors. La littérature se voit donner comme enjeu de relater une quête spirituelle, le monde banal du quotidien n'étant plus l'objet que d'une ironie mettant au jour son inanité.

LA LATINITE OUBLIEE

 

Mouvement du Nord, opposé à un classicisme dont les grandes références étaient grecques et romaines, le romantisme n'a presque pas pris racine dans le Sud : ni en Espagne ni au Portugal il n'a donné naissance à des œuvres d'envergure. Il existe en revanche un romantisme italien, avec les figures de Ugo Foscolo, Alessandro Manzoni et celle, plus discrète, de Giacomo Leopardi. Le Sud méditerranéen, pourtant, n'est pas absent du romantisme européen, mais il a surtout été «colonisé» par les écrivains du Nord. Ce sont ses paysages et ses sentiments passionnés qui vont devenir des sujets littéraires, chez Musset, Dumas, George Sand. Byron et Shelley et Goethe s'y promèneront parmi bien d'autres, et Alexandre Dumas ira même dans les années 1850 jusqu'à participer au Risorgimento italien, au côté de Garibaldi.

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« LA LATINITÉ OUBLIÉE Mouvement du Nord, opposé à un· classicisme dont les grandes références étaient grecques et romaines, le romantisme n'a presque pas pris racine dans le Sud : ni en Espagne ni au Portugal il n'a donné naissance à des œuvres d'envergure.

Il existe en revanche un romantisme italien, avec les figures de Ugo Foscolo .

Alessandro Mauoni et celle, plus discrète, de Giacomo Leopardi .

Le Sud méditerranéen, pourtan~ n'est pas absent du romantisme européen, mais il a surtout été «colonisé» par les écrivains du Nord .

Ce sont ses paysages et ses sentiments passionnés qui vont devenir des sujets littéraires , chez Musset.

Dumas.

George Sand .

Byron et Shelley et Goethe s'y promèneront parmi bien d'autres , et Alexandre Dumas ira même dans les années 1850 jusqu'à participer au Risorgimento italien, au côté de Garibaldi.

notamment quand les Allemands réagissent culturelle ment aux invasions napoléoniennes.

IIJII!.!I!J!iii!:i ·i ·i C'est Napoléon qui réunit paradoxalement les deux grandes figures de ce que l 'on nomme quelquefois le premier romantisme français : Mme de Staël et Chateaubriand .

Gennoine de Stoël (1766-1817) incarne pendant quinze ans l'opposit ion intellectuelle à institutions sociales.

qui pose les principes d'une liberté littéraire bien peu compatible avec les ambitions du Premier consul pour la culture .

Proscrite , exilée en Suisse , elle réunit les esprits les plus brillants de l'Europ e , s ' essaie à des romans (Delphine.

1802 .

et surtout Corinne , 1807 ), rencontre Goethe et Schiller (en 1803-1804) , et A.W .

Schlegel (en 1807 ).

Son admiration des littérature s nordiques se traduira dans un grand livre, un de ceux qui établissent des ponts entre les cultures : De l'Allemagne {1810 ) .

Fronçois-Rrné dr Chotroubriond (1768-1848) a fait ses débuts dans l'émigration, et le Génie du christianisme qull publie en 1802 apparaît signer un concordat avec le pape .

Chat eaubriand célèbre dans son livre la beaut é du vieux monde chrétien , tout en s'accorda nt des écha ppées roman esques avec René et Atala, deux fragments publiés à part.

Entre le «vague des passions » et la beauté nostalgique des clochers de campagne , c'est tout un pan du romantisme français qui se dessine , un romantisme du désenchantement et non de la révolte , le romantisme d 'une aristoaatie qui ne s'est pas engagée dans l'épopée napoléonienne , mais qui a renoncé à en contrarier le cours .

Chez Mme de Staël comme chez Chateaubriand, il existe ainsi une posture ambigu ë vis-à-vis de l'histo ire et de la politique , reconnues comme des dimensions essentielles de l'existence humaine, mais par des écrivains qui, de gré ou de force , s'en tiennent un peu à l'écart .

On retrouve la même distance chez certains poètes anglais comme lord Byron (1788-1824), qui donne en 1819 un Don Juan au héros un peu fatigué.

Plus virulen~ c'est une révolte qu'affirme son ami Percy Bysshe Shelley (1792-1822), avec un Byron comme Shelley cultivent un certain goût pour l'exotisme.

que l'on trouve aussi chez Chateaubriand : entre l'appel de l'histoire et celui du grand large , les deux Anglais choisissent l e grand large.

Un autre écrivain, à la m ême époque, vit lui aussi une expérience d'exil :le Polonais Adom Mickiewicz 1855 ), qui, dans une Pologne sans territoire, donne une Ode à la jeunesse (1820 ) partagée entre espoir et mélancolie.

L'histoi re, dans ce cas, rattrapera finalem ent la litt ératur e, quand l'ode du poète devient le chant des insurgés polonais lors de la tentative de révolution de 1830 .

L'ÉCOLE DU DÉSENCHANTEMENT Les années 1820 sont marquées par un engagement de plus en plus net des écrivains romantiques dans les luttes politiques .

Parallèlement se dessine un mouvement qui voit l'école française occuper peu à peu l e centre de la scène romantique européenne .

Alphonse de Lomorline (1790 -1869) donne avec les Méditation s poétiques (1820) l'un des premiers manifestes du de figurer lln tériorité par divers moyens : reflets d'un paysage , histoire , mythe .

L'individu isolé jusq u'à la solitude, cultivant un certain mal-être face au monde .

Alfred de Vigny (1797 -1863 ) traite ainsi les thèmes du silence de Dieu et des noirceurs de l'histoire .

auxquels s 'oppose la solitude morale du grand homme , quelquefois figuré sous des traits animaux , comme dans la célèbre «Mort du loup ».

Le roman Cinq-Mars (1826) montre un héros masqué et isolé, dont l'échec est aussi une méditation sur l'histo ire et ses pièges .

On a parlé, pour désigner cet état d'~me commun à divers écrivains, d 'une école du désenchantement Mais , en ce début des années 1820 , le romantisme commence à slmposer en France comme un mouvement littéraire organisé, sous l'impulsion de deux hommes a priori très différents .

Le premier est Charles Nodier (1780.

1844) , qui à partir de 1824 ouvre son salon à un groupe de jeunes écrivains désireux d'imposer une manière Parmi eux.

Vidor 1885) très vite le chef de Orientales (1822) et compose des Ballades échevelées, avant de se tourner vers le thé ~ tre.

La préface de Crom well {1827) dame haut et fort la liberté absolue de l'art, promeut l'alliance du sublime et du grotesque , affirme le goût de la reconstitution historique , dans la lignée des romans de l'Écossais Wolter Scott (lm -1832 ; La Fiancée de Lammermoor , 1819 ).

Le terme de «romantisme » (utilisé en concurrence avec celui de HOmanticisme ») entre peu à peu dans toutes les conver sations .

et un certain Henri Beyle (1783-1842), dit Stendhol , donne en 182 3 un manife ste éclatant : Racine et Shakespeare , affirmant haut et romantisme , il ne sera d'aucune école, franc -tireur emb lématique de la capacité du mouvement à nourrir le génie individuel.

lE ROMANTISME EUROPÉEN DE 18JO le romantisme désenchanté des années 1820 est volontiers conservateur.

«ultra " dit-on alors.

Mais , au fil des années , Hugo et ses jeunes amis se tourn ent vers un libéralisme politique plus en accord avec leur revendicat ion esthétique majeure : la liberté.

La révolution politiqu e de 1830 se double ainsi d'une révolution esthétique, avec la célèbre bataille d'Hernani , une pièce de Vidor Hugo prenant de sérieuses libertés avec les règles du thé~tre et de la prosodie classiques .

Notre-Dam e de Paris, un an auparavant , avait déjà consacré le génie d'un écrivain de tout premier plan , voué à incarner le mouvement presque à lui seul.

Sensible aux harmonie s secrètes du monde spirituel (Les Feuilles d 'automne , 1831 , Les Voix intérieures , 1837 ), il est aussi convaincu d'une mission du poète , ce qui va l'amener , à partir des années 1840, à se détourner de la littérature pour passer à la politique .

D ' autres s'en tiendront aux délices secrètes de la solitude et de la retraite , comme Marceline Desbordes­ Valmore (1786-1859 ) :avec les poèmes de Pleurs (1833 ), elle offre à la sensibilité de l'époque un miroir fidèle.

L'Italien AleSSIIndro Mtmzoni (1785 - 1873) , en 1827 , a donné des Fiancés - 1 •• ~"' ..

·: populaire qui ne se démentira plus , mais l'éloignera d'une école romantique vouée dès la fin des années 1830 à se dissoudre au profrt du génie individuel des uns et des autres .

@ ,]JM!ijà)iJif:l Théophile Gautier (1811 -1872 ) est l'exe mple même de cette dérive .

Si le gilet rouge qull arbore lors de la «bataille d 'Hernani » est resté célèbre , il participe à infléchir le romantisme vers d 'autres esthétiques.

Avec la préface de son roman Mademoiselle de Maupin (1835 ), il défend des principes romantiques : pureté et liberté; mais cela l'amènera à défendre l'art pour l'art, dont la véritable traduction esthétique sera le mouvement du Parnasse , dans les années 1850 (tm aux et Camées , 1852 ).

De la même façon, George Sond - - , : .

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f -e- f : .

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(Aurore Dupin, 1804 -1876 ) exaltation du choix individuel pouvant aller jusqu 'à la révolte.

Un individu en marge , révolté ou abattu , ayant du mal à s 'accorder à son époque : dans toute l'Europe, cette figure s'impose comme le miro ir de toute une génération .

Peu sensible au modèle du guide prophétique et à la mission sociale d e l'écrivain, Alfred de Musset (1810 - 1857 ) est de ceux qui inventent le langage d'un e époque.

Il publie à vingt ans ses Cantes d 'Espagne et d'Italie : violence , passion , couleur local e assurent au jeune poète une réputation qui fait de lui une des principales figures du rom antisme de 1830.

Il trouve dans une certaine fragil ité, exaltée par les bouleversements amoureux.

la source d'un lyrisme visant à l'authenticité , modulant la plainte d 'une ~me déchirée (Les Nuits , 1835 - 1837 ).

La figure de la muse.

qui hante nombre de ses poèmes.

rappelle l'importance pour les romantiqu es d'une inspiration qu'ils préf èrent de très loin au travail.

à l'art.

à la technique .

De là, sans doute.

leur penchant pour les formes libres : autobiographie, drame .

Chez Mus set, l'affirmation de la libert é est très vite associée au sentiment d'un échec : La Confession d 'un enfant du siécle {1836 ) est le roman du ratage d 'une génération, qui va trouver son miroir dans la pièce longtemps réputée injouable de Lorenzaccio (1834) .

Un thé~tre novateur sur les ratés de la polit ique : outre-Rhin , le jeune Georg Büchner {1813-1837) donne la même année 1834 une Mort de Danton auss i bouleversante que Lorenzaccio et qui sera suivie d'un autre chef-d'œ uvre: Wayzeck (1836) .

Alexondre Dumos (1802-1870 ) débute r---=~-.., lui aussi sous la cour, 1829 ; Tour de Nesle , 1832), mais il délaisse bientôt le drame pour le roman :Le Comte de Monte-Cristo (1845 ) lui vaut un succès ; • ~ :.:.

puis trouve sa voie dans l'exploration conjointe d 'un certain idéalisme socialiste et d'une veine champ être (La Mare au diable , 1846 ), qui, bien qu'empreintes de désench antem ent, appartiennent bien davantage à son œuvre propre qu'à une quelconque école .

Gérard de Nerval (1808-1855) , marqué par l'explosio n romantique de 1830 , ne trouve véritablement ses marques que dans des récits au ton très personnel, où la crainte de la folie et le voisinage du merveilleux vont de pair avec l'évocation de figures féminines tour à tour inquiétantes et salvatrices (Les Filles du feu, 1854; Aurélia, 1855 ), bien loin de la muse é thérée qui apparaissait dans les Nuits de Musset.

Face à ces auteurs français qui occupent alors la scèn e littéra ire européenne.

quelques étrangers imposent des œuvres associées au romantisme , san s obtenir la même attention .

Mikhaillourievitch Lermontov (1814-1841 ).

avec Un héros de notre temps {1840) , explore une veine ironique reliant l'histoire littéraire russe à celle de l'Europe .

D 'autres auteurs.

pendant quelques décennies , continueront à se r éclamer du romantisme , dont celui que l'on associe pourtant généra lement au énergie, désordre , aspiratio n désespérée ou nostalgique à l'unité de l'idéal sont des motifs romantiques que l'on retrouve chez l'un comme chez l'autre .

Mais le romantisme françai s et européen , en tant que mouvemen~ s 'éteint à l'aube des années 1840 .l.'échec des Burgraves (Victor Hugo , 1843) signe ainsi la fin du thé~t re romantique.

Le roman obéit à s es propres lois, et la poésie lyrique continue son évolution , frayant la voie de l'intériorité et de la quête de l 'idéal , sans plus se référer au romantisme .. »

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