Le marché de l'art contemporain face à la crise
Publié le 24/10/2012
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La bulle spéculative du marché de l'art atteint son pic en novembre 2007. [janv. 2008] Pour 2007, le marché de l'art affiche pour la 7ème année consécutive une hausse des prix. La progression annuelle à l'échelle mondiale s'élève à +18%. Elle accompagne un produit de ventes de Fine Art de 9,2 milliards de dollars, en progression de +43,8% sur l'année, gonflé par la multiplication des enchères millionnaires. Les marteaux des maisons de ventes sont tombés 1 254 au delà du million de dollars en 2007, contre 810 en 2006. 2006 affichait déjà un niveau de transactions jamais enregistré jusqu'alors. 2007 est un millésime hors norme. La fin d'année, ponctuée de résultats époustouflants, notamment dans le domaine de l'art contemporain. Entre la crainte de la facture de la crise des subprimes dévoilée dès le mois d'août, une bourse mondiale sensible et une économie américaine inquiète, rien ne laissait présager un marché de l'art fort en novembre et décembre 2007. Tellement soutenu que Sotheby's enregistra sa meilleure vente de tous les temps le 14 novembre avec un résultat de 316 millions de $ pour sa vente « Contemporary Art Evening «, devant les 286 millions de $ pour sa vente « Impressionist et Modern Art « de mai 1990. La veille, sa rivale Christie's enregistra un chiffre d'affaires de 325 millions de $. Afin de profiter de cet engouement, nombre d'acteurs ont remis sur le marché des pièces acquises quelques années plus tôt à des prix très en dessous de ceux négociés actuellement. Il suffit de consulter une sélection d'allers-retours pour voir à quel point l'oeuvre d'art peut séduire en tant qu'actif spéculatif. - Portrait d'Elizabeth Taylor par Andy WARHOL vendu 21 millions de $ chez Christie's, alors qu'il avait été acquis 3,25 millions de dollars par l'acteur Hugh Grant à peine 6 ans plus tôt ? Comment justifier, autrement que par le jeu de la spéculation, qu'une toile de Frank AUERBACH (Reclining Figure of Jym, 1985) puisse trouver preneur à 270 000 £ contre 30 000 £ en octobre 2003 ! A ce jeu, même une valeur sûre comme Claude MONET reprend des couleurs par rapport à 1990, au sommet de la précédente bulle spéculative : Waterloo Bridge, temps couvert a été adjugé 16 millions de £ (31,7 millions de $) le 18 juin 2007 à Londres à un collectionneur américain, décuplant le prix payé par son ancien propriétaire 17 ans auparavant. Ces juteuses opérations ne sont pas l'apanage exclusif des collectionneurs les plus fortunés. Ces exceptionnels niveaux de cotation prennent désormais des allures de prix plafond, surtout en ce début d'année, où le marasme économique semble se profiler. La piètre santé de l'économie mondiale ne devrait pas épargner longtemps un marché de l'art qui n'est pas immunisé contre les fortes turbulences de la bourse. D'ici quelques semaines, avec les contractions de Wall-Street, il se peut qu'il n'y ai plus autant d'argent à dépenser dans les ventes à coup de million chez Sotheby's ou Christie's. A analyser la récente volatilité des prix de l'art, 2008 devrait être l'année de la correction. Un plongeon des prix de 15 à 20% pourrait affecter le marché dans les prochains mois. Les ventes de février 2008 : le nouveau rythme de l'art contemporain [janv. 08] Les habitudes changent ! Traditionnellement, les deux mastodontes Christie's et Sotheby's s'affrontent ensemble sur une même semaine, en enchaînant leurs vacations d'art impressionniste et moderne avec les cessions consacrées à l'art d'après-guerre et contemporain. Sotheby's procédera autrement en 2008 en orchestrant ses ventes d'art contemporain les 27 et 28 février à Londres, soit trois semaines après l'art moderne. L'auctioneer ne fera cependant pas cavalier seul à Londres puisque les ventes d'art contemporain de Phillips de Pury sont prévues aux même dates. Consacrer une semaine à l'art contemporain indépendamment de l'art moderne permet à Sotheby's de mettre en avant un secteur en plein boom. Le marché de l'art contemporain est le secteur le plus porteur. Entre janvier 2007 et janvier 2008, son indice des prix a augmenté de +69%, loin devant toutes les autres périodes, y compris celle de l'art d'après guerre dont la progression est déjà dynamique (+22% sur la même période). Rappelons également que les vacations d'art contemporain new-yorkaises de novembre 2007 ont permis à Sotheby's de dégager un produit des ventes record à hauteur de 315.9 millions de dollars ! L'indicateur de confiance du marché de l'art d'Artprice est sombre en Europe et s'améliore aux USA [févr. 08] A tout juste trois mois des médiatiques ventes new-yorkaises « Impressionist and Modern Art Evening Sale «, Artprice dévoile l'opinion des acteurs du marché de l'art à travers l'étude du nouveau baromètre du marché : l'Art Market Confidence Index ®. L'AMCI® donne le pouls du marché en temps réel et ses fluctuations permettent de suivre les réactions des acteurs du marché de l'art par rapport à des thèmes d'actualité stricte (variations des bourses, événements géopolitiques, résultats d'une vente médiatique, ou tout accident exogène susceptible d'impacter les économies mondiales). Sur une semaine d'observation, l'AMCI® a été conduit par 63 522 réponses. Globalement, il est resté pratiquement tout le long dans le rouge, avec une moyenne à -6,51 points sur une échelle étalonnée de -100 à +100. Aussi, après une crise des subprimes dont on ne connaît encore l'étendue, une perspective de récession aux Etats-Unis, une amorce de Krach boursier dès début janvier, les acteurs du marché de l'art voient les clignotants d'alerte passer un à un au rouge. ...
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Sur une semaine d’observation, l’AMCI® a été conduit par 63 522 réponses.
Globalement, il est resté pratiquement tout le long
dans le rouge, avec une moyenne à –6,51 points sur une échelle étalonnée de –100 à +100.
Aussi, après une crise des subprimes dont on ne connaît encore l’étendue, une perspective de récession aux Etats-Unis, une
amorce de Krach boursier dès début janvier, les acteurs du marché de l’art voient les clignotants d’alerte passer un à un au
rouge.
L'Art Market Confidence Index réalisé en temps réel par Artprice a chuté en parallèle des baisses du CAC40, du DAX et du
Footsie.
Dès 7h00 GMT, l’AMCI® s’est engouffré sous sa moyenne mobile observée depuis quelques jours, passant de –7
points à –16 points vers 11h00 GMT.
Evidemment, quelques heures plus tard, l’effet levier de l’annonce de la Fed ne s’est pas
fait attendre sur le marché américain.
A 17h00 GMT, après l’ouverture de Wall-Street, l’AMCI® avait rebondi à –2,15 points, soit
une correction de +6,9% en quelques heures.
Si l’opinion des acteurs du marché de l’art sur leur richesse actuelle corrèle l’AMCI® aux fluctuations boursières quotidiennes, il se dégage par
ailleurs des tendances très nettes sur la vision du marché à venir.
En moyenne 55,4% des acteurs du marché de l'art interrogés, estiment que la
conjoncture économique sera défavorable dans les 3 prochains mois.
Seu1 13% d'entre eux voient encore un horizon économique porteur.
Ces prochains jours, à la suite de l’annonce du ralentissement de la croissance aux Etats-Unis (le rythme annuel passant à 0,6 % au quatrième
trimestre 2007 - contre 4,9 % au troisième trimestre) et d’un solde des créations d'emploi négatif en janvier 2008 (-17 000 emplois contre +75
000 prévus), les prévisions sur la conjoncture se dégradent peu à peu.
Cette inquiétude sur le climat des affaires est le vecteur négatif qui plombe l'Art Market Confidence Index ®, car malgré tout, 55% des enquêtés
estiment que le moment est encore favorable pour acheter des œuvres d'art.
Ces intentions d’achats d’œuvre d’art, dans un contexte à forte
volatilité boursière, reflète le sentiment profond que l’art reste à leurs yeux une valeur refuge de premier choix.
Néanmoins, si une demande
soutenue semble se profiler, celle-ci attend une baisse des prix d'ici quelques mois.
Une majorité des répondants anticipent que les prix des
œuvres d’art devraient baisser d’ici aux ventes new-yorkaises de mai.
Cette anticipation pourra être validée d’ici là par l’évolution de l’Artprice
Global Index mesuré après les ventes londoniennes orchestrées cette semaine par Sothebys’ et Christie’s.
Artprice Global Index : baisse des prix de l’art de –7,5% au cours du 1er trimestre 2008 [avr.
08]
Le marché de l’art ne pouvait rester insensible à un premier trimestre aussi tumultueux sur les places boursières internationales.
La contagion de la crise des subprimes aux systèmes financiers et économiques internationaux a coupé court à l’incroyable
hausse des prix des œuvres d’art enregistrée depuis 7 ans.
Pour la première fois depuis les attentants du 11 septembre 2001,
le marché de l’art montre des signes de repli.
Le coût de la crise financière serait proche de 1 000 milliards de dollars selon le Fond Monétaire International.
Dans un tel contexte, nul doute que le marché de l’art aux enchères commence à souffrir des inquiétudes des investisseurs du
monde entier.
Au 1er trimestre 2008, à l’échelle internationale, les prix de l’art ont baissé de –7,5% par rapport au niveau des
prix enregistré au 4ème trimestre 2007.
Néanmoins, compte tenu de l’incroyable hausse de +18% sur l’année 2007, au 1er avril
2008, les prix demeurent encore supérieurs de +13% à ceux enregistrés douze mois auparavant.
La baisse des prix s’accompagne d’une réduction de -18% du nombre de ventes orchestrées par rapport à 2007.
En revanche,
face à une offre restreinte, le taux d’invendus reste proche de 35% sur le premier trimestre.
Vendeurs et maisons de ventes
jouent ainsi la carte de la prudence en proposant des prix de réserve et des fourchettes d’estimations réalistes permettant
d’écouler 65% des lots présentés.
Aussi, l’indice des prix corrigé des variation saisonnières présente une baisse de -7%, effaçant les 8% de hausse du Q4-2007
de l’indice des prix de la zone euro désaisonnalisé.
Jamais Artprice n’avait enregistré pour la fin de l’année 2007 une telle
hausse des prix en près de quinze ans.
Réciproquement, un tel effondrement des prix est exceptionnel.
Il faut remonter à la
période 1991-1992 pour observer de tels niveaux de baisse.
Aux Etats-Unis, alors que la FED multiplie les baisses drastiques de ses taux directeurs de à de 5,25% en septembre 2007 à
2,25% en mars dernier dans l’espoir d’éviter la récession, les effets de la crise financière sur le marché de l’art américain ne
pourront être visibles que dans un mois, sur la base notamment des résultats des prestigieuses vacations new-yorkaises «
contemporary art » chez Christie’s et Sotheby’s du 13 et 14 mai.
L’affaiblissement du dollar et l’inflation galopante pourraient
soutenir temporairement les niveaux d’enchères adjugées en dollars…
Les baisses de prix enregistrées entre janvier et avril sont en conformité avec l’évolution de l’Art Market Confidence Index
(AMCI) suivi au cours de ces 3 derniers mois.
Fin janvier, alors que les bourses mondiales affichaient de violentes corrections,
l’indice de confiance du marché de l’art ouvrait dans le rouge, avec une majorité d’interrogés estimant que les prix de l’art
allaient baisser dans les 3 mois.
Depuis début mars, avec des indices boursiers moins inquiétants, l’optimisme gagne de
nouveau les acteurs du marché, puisque l’AMCI est passé en moyenne mensuelle de –7,6 points à +17,1 points sur une échelle
de –100 à +100 entre janvier et mars, ce qui pourrait laisser présager une relative stabilité des prix au deuxième trimestre..
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