L'Autriche : De la civilisation de Hallstatt à nos jours (Travaux Personnels Encadrés – HISTOIRE & CIVILISATION - Enseignements Pratiques Interdisciplinaires)
Publié le 05/05/2016
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politique d'alliances matrimoniales à l'origine de son expansion.
L'Autriche hors d'Allemagne
En 1648, les traités de Westphalie, mettant fin à la guerre de Trente Ans (1618-1648), consacrent l'affaiblissement de la puissance impériale dans l'Allemagne protestante - en même temps que l'essor de la puissance française. L'Allemagne, émiettée en 350 États indépendants, ne fera jamais son unité sous l'égide des Habsbourg. Ceux-ci, tout en luttant contre l'hégémonie française, vont se tourner vers l'Est : après avoir écarté la menace turque (le dernier assaut contre Vienne a lieu en 1683), reconquis la Hongrie et la Transylvanie (paix de Karlowitz,
1699), l'Autriche s'assure, par la paix de Passarowitz (1718), une partie de la Serbie et de la Roumanie. Le xvir siècle est marqué par la politique de centralisation et de germanisation menée par Marie-Thérèse (impératrice de 1745 à 1780) et Joseph II (qui règne jusqu'en 1790).
L'Autriche-Hongrie
L'Autriche monarchique, catholique et autoritaire, prend la tête de la lutte contre la France révolutionnaire et napoléonienne, à partir de 1792. Après une série de défaites,
François II doit renoncer, le 6 août 1806, au titre d'empereur romain germanique : il devient empereur jd'Autriche isous le nom de François Ier. Après le redressement opéré sous Mettemich (1773-1859), qui fait de l'Autriche l'arbitre de la politique européenne, la défaite autrichienne face aux Prussiens, à Sadowa, en 1866,
«
sociaux, parti des paysans et de la bourgeoisie conservatrice, la gouvernent sans discontinuer jusqu'en 1938.
Sous direction de ~ipel chancelier 1922 et 1929, entreprend 1
économ ique , avec l'aide de la SDN et au prix d'un dur conflit avec les sociaux démocrates, majoritaires chez les ouvriers de la capitale.
En juillet 1927, l'antagonisme politique et social engend re à Vienne des éme utes ouvrières , durement réprimées .
Le Parti social-démocrate est de fado hors-la-loi et le gouvernement va désormais s'appuyer, pour maintenir l'ordre, sur la milice fasciste des Heimwehren.
l'ÉTAT AUTORITAIRE La crise économique de 1929 frappe de plein fouet l'Autriche.
La propagande nazie, orchestrée par le nouveau parti national-socialiste autrichien, trouve un écho de plus en plus favorable dans la population, tandis que se durcit la lutte entre Heimwehren et milices ouvrières (Schutzbund).
Le gouvernement se raidit : en décembre 1929, une réforme de la Constitution renforce l'exécutif , préludant à la mise en place du régime autoritaire et corporatiste du chancelier En~lbert Dolfuss (1892- 1934).
Un an après sa venue au pouvoir, en 1932, celui-ci suspend le régime parlementaire .
En 1934 , il fait incarcérer les chefs socialistes.
Mais son attachement à l'Indépendance de l'État l'oppose également aux nazis, qui l'assassi nent la même année.
Son successeur, Kurt von Schuschnigg (1897-1977), poursuit cette ..
politique d'Indépendance et tente, en vain, de se rapprocher des socialistes .
Il se trouve isolé face à Adolf Hitler lorsqu'en 1937 Benito Mussolini renonce ouvertement à protéger l'Autriche face aux ambitions de son allié allemand .
l'ANSCHLUSS Dès 1925, Berlin avait entrepris une politique de pénétration économique de l'Autriche, noyautant notamment les chambres de commerce .
En l'absence d 'un sentiment national autrichien, la propagande nazie, jouant du sentiment pangermaniste des Autrichiens et d'un antisémitisme décuplé par les difficultès économiques, réussit à imposer sans
mal l'idée d'un Anschluss.
Le 14 mars 1938 , des troupes allemandes pénètrent en Autriche , Hitler fait une entrée
triomphale à Vienne.
Le 10 avril1938, 99,73% des électeurs autrichiens se prononcent en faveur du rattachement au Ill ' Reich.
Le 11 juillet 1938 est signé un accord austro-allemand par lequel l'Autriche se déclare «second État allemand» et accepte de tenir compte des intérêts du Ill• Reich dans sa politique.
En avril1939, les structures fédérales de I'Ostmark sont liquidées :
l ' Autriche se dissout dans le Reich nazi.
Enrôlès dans les structures d'encadrement du parti nazi, les Autrichiens vont aussi participer activement aux campagnes militaires de la Wehrmacht notamment en Yougoslavie.
'Wii*' l'INDÉPENDANCE RECOUVRÉE Dès le 1 " novembre 1943 , les Alliés , par la déclaration de Moscou , annu lent l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne, ce qui signifie à la fois, au regard du droit international , que l'Autriche a été neutre dans la Seconde Guerre mondiale et qu'elle doit recouvrer son indépendance au lendemain de celle-ci.
L a restauration de l'État autrichien sera le fait du gouvernement provisoire constitué en avril1945 par le dirigeant socialiste Renner (1870-1950), réunissant sociaux démocrates , communistes et populistes (chrétiens-sociaux).
Il proclame le 27 avril 1945 l'indépendance de l'Autriche, dont il devient le président élu en décembre 1945 Gusqu'en 1950 ).
LA NEUTRALITÉ IMPOSÉE La guerre froide aidant il faudra dix ans pour que l'Autriche , partagée en quatre zones d 'occupation, puis se signe r avec les Alliès un traité de paix, le 15 mai 1955 .
Celui-ci, qui a valeur de traité d 'État car ses clauses sont inscrites dans la Constitution autrichienne, adoptée le 26 octobre 1955, proscrit explicitement un nouvel Anschluss , prohibe toute restauration des Habsbour g et surtout prévoit la neutralité de l'Autriche.
Cette condition imposée par l'Union soviétique va véritablement fonder l'identité nationale autrichienne, en offrant au pays un destin particulier , celui de pont entre Europe de l'Est et Europe de l'Ouest
LA RECONSTRUCTION De 1945 à 1966, l'Autriche est gouvernée par une coalition du Parti socialiste (Sozia listische Partei Osterreichs, SPO) et du Parti populiste (Osterreichische Vo/kspartei, OVP) , successeu r des chrétiens-sociaux .
Après la rupture de la coalition, en 1966 , I'OVP forme un gouvernement présidé par Josef Klaus.
Durant ces années, l'Autriche, grâce au plan Marshall d'aide à la reconstruction , connaît une importante expansion économique qui jette les bases de sa prospérité actuelle , fondée sur le tourisme et les industries d'expo rtation (pap ier, machines , chimie ...
).
Elle met en place également le« partenariat social», institution typiquement autrichienne dans le cadre de laquelle s'effectue la consultation , sur des sujets économiques et politiques , des syndicats et des principales associations .
LA QUESTION DU SUD-TYROL
En faisant du Brenner la frontière entre l'Autriche et l'Italie , le traité de Saint Germain attribue à l 'Italie le Sud-Tyrol.
région alpine peuplée en majorité de germanophones.
Leur sort va durablement empoisonner les relat ions entre les deux pays .
En 1946, un accord promet l'autonomie aux Tyroliens du Sud : la région du Haut -Adige est constituée deux ans plus tard; elle est peuplée de 110 000 Italiens de souche et de 220 000 germanophones, dont l'irrédentisme va se radicaliser à partir des années 1950.
Tandis que le Südtyroler Volkspartei demande le rattac hement à l'Autriche et que celle-ci se déclare "puissance protectrice» des germanophones sud-tyro liens, des attentats sont perpétrès dans la région de Bolzano (Bolzen) .
Le retour au calme n 'intervient qu'après la signature d'un nouvel accord, en 1969 , qui élargit l'autonomie du Haut -Adige et reconnaît l'allemand comme deuxième langue officielle dans cette région.
Balkans durant la Seconde Guerre mondiale en tant qu'officier de la Wehrmacht ce qui n'empêchera pas son élection à la présidence de la République, le 8 juin 1986.
Cette élection affaiblit le prestige international de l'Autriche acquis sous le gouvernement de Kreisky, provoque dans le pays un douloureux débat sur la participation autrichienne aux atrocités nazies en même temps qu'elle libère les démons antisémites et pangermanistes : à l'automne 1986 ,
lorg Hoider , qui affiche une idéologie national-populiste , prend le pouvoir au sein du FPO .
Le chancelier socialiste f--------------i Frantz Vranitsky , successeur de
LE GOUVERNEMENT KREISKY En mars 1970 , I'OVP, après une défaite électorale sévère, cède la place à un gouvernement socialiste dirigé par Kreisky
étrangères 1959 à 1966 , mène une politique de neutralité active, développant les relations de l'Autriche avec les pays du bloc communiste tout en ancrant son pays dans l'Europe : membre de l'Association européenne de libre-échan ge depuis 1960 , l'Autriche ne cesse de développer ses échanges avec le Marché commun .
La politique intér ieure de Kreisky fait de l'Autriche une démocratie moderne (réformes des systè mes électoral, éducatif et judiciaire , libéralisation de la radio -télévi sion, de I'IVG .
..
).
Bien que l'Autriche ait mieux résisté que d'autres pays européens à la crise économique engendrée par les chocs pétroliers, c'est en grande partie sur ses résultats économiques -et sa politique socia le favorable aux salariés -que le gouvernement Kreisky est battu aux élections du 24 avril 1983 .
LE CHOC WALDHEIM Après les élections de 1983 , les socialistes forment , sous la direction du chancelier Fred Sinowatz, un gouvernement de coalition avec les libéraux du FPO (Freiheitliche Partei Osterreichs) , parti de la droite non catholique fondé en 1949 .
Tandis que le déficit colossal de l'industrie nationalisée après la guerre -un tiers de l'éco nomie du pays- discrédite les socia listes, la stabilité politique et la cohésion nationale sont ébranlées par le scan dale suscité par les accusations portées à l'encontre du candidat populiste Kurt Waldheim (né en 1918 ), ancien secrétaire général de l'ONU (1971 - 1981 ), concernant son rôle dans les
Sinowatz, dénonce la coalition avec le FPO : les élections du 26 novembre 1986 voient le FPO doubler son audience, avec 9,72 % des voix et 18 députés .
Les socialistes forment alors une nouvelle grande coalition avec les populistes de I'OVP , qui se maintient après les élections de 1990.
APRÈS LA RÉUNIFICATION ALLEMANDE Après la tempête Waldheim, l'Autriche doit affronter les bouleversements géopolitiques provoqués par l'effondrement du bloc communiste .
Celui-ci remet en cause l'identité moderne de l'Aut riche , difficilement construite sur la neutralité, tandis que l'afflux d'immi grants slaves- dans un contexte de dégradation de l'État-
DIFFICILE COHABITATION EN CARINTHIE Le découpage (1920) de la Carinthie entre Yougoslavie et Autriche a laissé au sein de la République autrichienne une minorité slovène estimée à environ 20 000 personnes .
Le traité d'État de 1955 consacrait son article 7 aux droits de cette minorité slovène, prévoyant que le slovène serait admis comme langue admin istrat ive dans le Land de Cortntble .
Mais les autorités,
si elles ont mis en place un enseignement bilingue à l'école primaire, n'ont pas donné une pleine concrétisation à ces engagements .
En 1972, la mise en place de panneaux indicateurs bilingues dans les zones mixtes de Carinthie déclenche une violente campagne de xénophobie antis lave , qui contribue à la prise de pouvoir , au sein du FPO , de Jorg Haïder , originaire de Carinthie.
Il subsiste par ailleurs une minorité croate au Burgenland, également protégée par le traité de 1955.
providence autrichie n -favorise un repli sur les racines germaniques .
La montée continue du FPO , au discours xénophobe et pangermaniste, et ses succès auprès d'un public jeune , témoignent de cet ébranlement : en 1990, le FPO obtient près de 17% des voix et 33 sièges .
Avec la progression -moind re -des Verts autrichiens, le système politique se recompose, l'Autriche s'installant dans un système quadripartite.
Le 24 mai 1992, Kurt
Waldheim ayant renoncé à faire renouveler son mandat , Thomos Klestil , candidat de I'OVP, est élu chef de l'État.
DANS L'EUROPE Les socia listes avaient constamment exclu l'intégration de l'Autriche à la Communauté européenne, au motif que cela nuirait à la position équi librée de l'Autriche entre Est et Ouest.
En 1986, les socialistes abandonnent les Affaires étrangères au populiste Alais Mock.
vice chancelier.
Celui-ci est un fervent partisan de l'adhèsion , que l'Autriche demande le 17 juillet 1989 .
Le rideau de fer levé, plus rien ne s'oppose à l'intégration de l'Autriche dans l'Europe .
En juin 1994 , les Autrichiens ratifient à la majorité des deux tiers le traité d'adhésion à l'Union
Haide r, qui ne s'impose pas moins comme arbitre de la vie politique aux élections du 3 octobre 1999 , avec près de 27% des suffrages.
La formation d 'un gouvernement OVP FPO, dirigé par le populiste Wolfgang Schüsse/ , provoque un tollé dans les capitales
socialiste, Heinz Ftscher , qui a été élu pour succéder à Thomas Klestil à la tête de la République d'Aut riche..
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