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L'académisme (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)

Publié le 14/05/2016

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JEAN AUGUSTE DOMINIQUE INGRES (1780-1867)

 

Né à Montauban, Jean Auguste Dominique Ingres rentre à 11 ans à l’académie de Toulouse. En 1797, il devient l’élève de David à Paris et remporte, en 1801, le premier Grand Prix pour Les Ambassadeurs d'Agamemnon (École des beaux-arts, Paris). En attendant son départ pour la Villa Médicis de Rome, Ingres peint des portraits comme celui de La Famille Rivière (1806, musée du Louvre, Paris). Pensionnaire à Rome de 1806 à 1811, il envoie en France des travaux obligatoires que réclame l'Académie, comme Œdipe et le Sphinx (1808, musée du Louvre), qui sont peu appréciés par ses pairs. Déçu, Ingres reste vivre à Rome, mais continue d'envoyer en France des œuvres

UNE PENSÉE UNIVERSELLE

 

En 1584, le premier manuel pratique de peinture, le Trattato dell'arte délia pittura, de Gian Paolo Lomazzo, est publié à Milan. L’auteur élargit le cadre d'étude d'Alberti, car il ne s'appuie plus sur une description scientifique, mais insère la peinture dans la cosmologie chrétienne. L'activité du peintre est sublimée et de fait assimilée à un exercice de contemplation. L'artiste y est décrit se concentrant seul, dans l'obscurité, sur des lectures ou sur son étude, afin d'imaginer son tableau. Selon l'auteur, le peintre doit analyser spécifiquement, à partir de son croquis, l'anatomie, le mouvement l’expression, le costume ou encore la perspective. Ainsi, Lomazzo crée une démarche et un vocabulaire qui deviendront ceux de l'académisme. L’artiste doit former mentalement une ébauche de l'œuvre, et le programme académique enseigner les techniques du dessin de façon qu'il transcrive ce disegno interno en un disegno esterno.

 

Durant plusieurs siècles, la pensée académique se transforme en un dogme qui reprend les concepts des traités d'Alberti et de Lomazzo, érigés alors en règles absolues et rationnelles. Le principe devient un système théorique.

de la nouvelle école et l'apparition du mouvement réaliste, né en France vers 1830. Après avoir manifesté une certaine résistance, l’enseignement académique intègre la notion de réalisme dans l’exécution de l’œuvre d’art, mais pas dans sa conception. L’idée première de la création, sortie de l’imagination du peintre, est étudiée d’après la nature, et les thèmes illustrés sont tirés de l’histoire contemporaine et de la vie quotidienne.

 

Dans la lignée du renouveau de l’iconographie profane de la Hollande du xvn' siècle, des genres nouveaux apparaissent : les travaux, les bains, la chasse, les sports et surtout la vie sociale. Honoré Daumier (1808-1879) reflète l’académisme de cette époque. Reconnu en tout premier lieu pour ses lithographies publiées dans

 

Le Charivari, Daumier se tourne vers la peinture à partir de 1860. Il traite de thèmes inspirés de la vie des gens humbles et représente des scènes de rue prises sur le vif (Lavandière, 18601862, musée d'Orsay, Paris), utilisant pour cela des teintes chaudes alliées à un clair-obscur profond.

 

Gustave Courbet (1819-1877), qui est fortement influencé par la découverte des peintres hollandais du xvn' siècle, développe quant à lui un style réaliste extrême, dans lequel le traitement de la réalité quotidienne se fait à l’échelle de la peinture d’histoire sur des toiles

« et à la prédominance de la ligne sur la couleur.

Les manifestes picturaux du du peintre, Le Sermellf des HwtKes (1784, musée du Louvre , Paris) et Les Sabines (1799 , musée du Louvre, Paris) sont proposés comme des exempla virtutis au monde contemporain.

Les élèves du maître prolongeront ses théor ies, créant un nouveau mouvement stylistique .

• Anne Louis Girodet (1767-1824) applique ainsi l'enseignement de David dans l'illustration des œuvres littéraires Chateaubriand , comme dans Attllo ou tombfllu , dit aussi Les Funérailles d'Atala (1807, musée du Louvre, Paris) .

• Vers la fin du siècle , les académies, considérées comme des institut ions d'élite trop proches de I'Éta~ sont supprimées.

Elles sont restaurées en 1795 sous la nouvelle appellation d'« instituts >> associés aux belles-lettres jusqu 'en 1803- date à laquelle les beaux-arts retrouvent leur autonomie.

Vers 1800 , alors que le système des corporations a pratiquement disparu , les académies vont se trouver dans l'obligation d 'assurer l'enseignement pratique des artistes .

Elles essaient de remplacer 11ntimité du trava il avec un professionnel par des cours dans lesquels l'étudiant s'exerce sous la surveillance d'un professeur .

Une réforme suucturelle établit une forte sélection des étudiants, notamment par l'âge, et l'instauration d 'un jury pour les salons.

Ces innovations ont pour effet d'augmenter le nombre de peintres et entraînent une notable élévation du niveau social moyen des étudiants .

Ce durcissement généra l de l'institution déclenche une multitude de controverses et de vives oppositions publiques .

!:académisme du XIX' siècle se divise alors en courants divers, et parfois opposés , s'adaptant aux goûts et aux modes du temps.

li ÙGNE DU ROMANTISME Le puissant mouvement européen du romantisme , situé dans la lignée du néoclassicisme de David, est repris dans l'enseignement académique .

Les sources littéraires, les mythologies , l'imaginaire comme la psychologie deviennent les sujets de prédilection .

• Le représentant le plus illustre de l'académisme de cette époque est Jean Auguste Dominique Ingres {178Q-1867) , qui considère que « le dessin est tout et la couleur est accessoire >>.

JEAN AUGUm DOMINIQUE INGRES (1718-IM7) Né à Montauban , Jean Auguste Dominique Ingres rentre à 11 ans à l'académie de Toulouse .

En 1797, il devient l'élève de David à Paris et remporte, en 1801, le premier Grand Prix pour Les Ambassadeurs d'Agamemnon (École des beaux -arts, Paris) .

En attendant son départ pour la Villa Médicis de Rome , Ingres peint des portraits comme celui de La Famille Rivière (1806, musèe du Louvre, Paris) .

Pensionnaire à Rome de 1806 à 1811 , il envoie en France des travaux obligatoires que réclame l'Académie, comme Œdipe et le Sphinx (1808, musèe du Louvre), qui sont peu appréciés par ses pairs .

Déçu, Ingres reste vivre à Rome, mais continue d'envoyer en France des œuvres comme u Glatie,..,_ (1814, musèe du Louvre, Paris) , qui reçoivent un accueil toujours auss i réservè de la critique.

Alors qu'il s 'est installé à Aorence, le gouvernement français lui commande Le Vœu de Louis Xlii (cathédrale de Montauban), envoyé au Salon de 1824, et qui cannait, lui, un immense succès .

Enfin reconnu, Ingres est nommé professeur à l'École des beaux-arts, et les commandes officielles affluent Cependa~ une grande composition sur laquelle il travaille durant sept ans est vivement critiquée au Salon de 1834.

Ingres décide alors d'accepter le poste de directeur de la Villa Médicis à Rome de 1835 à 1841 ; il ne reviendra à Paris qu'en 1841, sous la protection du duc d'Orléans.

Ses dernières toiles, dont La Vénus Anodyomène (1848, musée de Chantilly) ou Le Boin turc (1862, musèe du Louvre, Paris), où règnent la beauté et le jeu complexe des lignes et des gestes, sont aujourd'hui tenues pour les œuvres modèles du peintre .

de la nouvelle école et l'apparition du mouvement réaliste , né en France vers 1830.

Aprè s avoir manifesté une certaine résistance , l'enseignement académique intègre la notion de réalisme dans l'exécution de l'œuvre d 'art, mais pas dans sa conception.

t:idée première de la création , sortie de l'imagination du peintre , est étudiée d'après la nature, et les thèmes illustrés sont tirés de l'histoire contemporaine et de la vie quotidienne .

• Dans la lignée du renouveau de l'iconographie profane de la Hollande du XVII' siècle , des genres nouveaux apparaissent : les travaux, les bains, la chasse, les sports et surtout la vie sociale .

Honoré Daumier (1808-1879) reflète l'académisme de cette époque .

Reconnu en tout premier lieu pour ses lithographies publiées dans Le Charivari , Daumier se tourne vers la peinture à partir de 1860 .

Il traite de thèmes inspirés de la vie des gens humbles et représente des scènes de rue prises sur le vif (Lavandière, 186Q- 1862 , musée d'Orsay , Paris), utilisant pour cela des teintes chaudes alliées à un clair-obscur profond.

• Gustave Courbet (1819-1877), qui est fortement influencé par la découverte des peintres hollandais du XVII' siècle, développe quant à lui un style réaliste extrême , dans lequel le traitement de la réalité quotidienne se fait à l 'échelle de la peinture d'histoire sur des toiles immenses.

Des œuvres telles que L'Atelier (1855, musée d'Orsay, Paris) provoquent d 'ailleurs des scandales retentissants et se voient aussitôt retirées des salons officiels .

li « mLE POMPIEI » Parallèlement au réalisme et issu du néoclassicisme , un mouvement nouveau est représenté autour de 1845 au sein de l'Académ ie.

li se caractérise alors par un grand retour à l'Antiquité , aux méthodes de la Renaissance et par 1-------------i une abondance de codifications dans le traitement des œuvres .

!:étude • Parallèlemen~ certains élèves de David produisent des œuvres tendant vers la prédominance de la couleur et du réalisme .

Leur enseignement et leur habileté technique sont mis au service d'un sens dramatique et d'un réalisme épique nouveaux.

Théodore Géricault (1791- 1824) puis Eugèlle DeltiCI'flix (1798-1863) illustrent ce mouvement qui, selon les critiques d'art, s'opposait à celui d'Ingres .

Rapidemen~ les antagonismes vont croissan~ le déclin de la domination de David au sein de l'Académie s'amorçant avec la création de l'École des beaux­ arts, qui va réintégrer les règlements et les enseignements des anciennes académies .

L' APOGtE DU lltAuSME Au milieu du XIX' siècle, l'idéalisme académique renaît avec la fondation du corps, aussi bien en sculpture qu'en peinture , fait l'objet de longs enseignements .

L'influence de l'art d 'Ingres apparaît dans la précision du dessin , l'équilibre des compositions et une certaine idéalisation des corps .

En elfe~ le puritanisme de la société contemporaine considère comme indécent le corps nu des modèles féminins vivants.

Les représentations adoptent donc pour thèmes des sujets mythologiques dans lesquels les corps prennent une apparence lisse et claire, et où la sensualité demeure pudique , voire évanescente .

• William Bouguereau (1825-1905) illustre tout particulièrement cette tendance nouvelle .

Après avoir reçu une formation dans un des hauts lieux de l'enseignement académique , l'atelier de Picot, il remporte le prix de Rome en 1850 avec son tableau Zénobie retrouvée par les bergers sur les bords de l'Araxe .

Il s 'oriente ensuite vers des sujets historiques et religieux, dont le chef-d'œuvre est La Vierge entourée d 'anges (musée du Petit Palais, Paris ).

Bouguereau domine- avec d'autres peintres, dont son élève Alexandre Cabanel -l'art officiel des dernières années du siècle.

·Ale xandre Cabanel (1823-1889) représente certes la grande tradition classique au travers de ses peintures d'histoire , mais également une nouvelle sensualité proche de celle des dess ins du maniériste Bronzino, du XVI' siècle , avec Lo NoisstJIICe de VéiUIS (1863, musée d'Orsay, Paris ), notamment.

Ce peintre se caractérise ainsi par des atmosphères voluptueuses entourant des corps ronds et lisses aux tonalités singulièrement douces .

Très rapidement caricaturé, ce style prend l'appellation moqueuse d '« art pompier "· Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer ce terme, parmi lesquelles une référence aux casques des Grecs et des Romains , souvent représentés, ou bien une parenté avec les termes « pompe >> et « pompeux >>.

L' APPAIImON DU SYMIOUSME Dès 1885 , un mouvement européen nouveau , le symbolisme , arrive en France .

Le refus du matérialisme et du progrès contemporains amène les artistes à représenter un monde au-delà du réel.

Les sujets illustrés se réfèrent généralement aux légendes médiévales , aux rêves , jusqu'aux hallucinations ou aux angoisses.

Les théories académiques prônent alors une étude des grands Italiens du Quattrocento (Raphaël et Michel-Ange).

Et l'enseignement artistique s'oriente vers un graphisme épuré, des jeux de lumière mystérieuse et un abandon de la narration .

·Gustave Moreau (1826- 1898 ) , tout empreint de sa formation académique , impose ainsi un style nouveau, sensuel et mystique , en illustrant les mythes et les récits bibliques dans de larges représentations orientalisantes et fantastiques (L'Apporltloa, 1875, musée d'Orsay, Paris).

Il exerce une forte influence sur ses élèves en tant que professeur à l'École des beaux-arts de 1892 à sa mort, car il cherche à développer leurs spécificités et à transmettre un savoir ouvert aux innovations.

Il forme les peintres les plus audacieux de la première moitié du XX' siécle : Georges Rouaul~ Henri Matisse ou Albert Marquet Au cours du XIX' siècle, les théories esthétiques sont remises en question , puis restaurées : la prédominance du dessin sur la couleur, celle de la peinture d'histoire sur les autres genres , du« fini" sur l'esquisse .

En 1863 ,1'institution refuse quelque 3 000 œuvres sur 5 000 présentées au Salon officiel .

Cette exclusion poussera les artistes à organiser , la même année, le premier Salon des refusés, qui marquera la fin du grand règne académique.

L'ACADÉMISME DU XX' SIÈCLE Dans ce climat tourmenté, l'ouverture d'esprit et la perfection technique de certains professeurs de l'Académ ie du début du XX' siècle permettent la formation et le développement de personnalités fortes, variées et novatrices au sein de l'école .

Gustave Moreau, notammen~ initie une doctrine de l'expression personnelle .

En même temps , le dessin sur modèle vivant est toujours pratiqué , mais l'objectif devient l'appréhension de la notion d'esthét isme et non la reproduction de la nature.

!:enseignement se tourne vers la couleur, l'expressivité, et vers les théories issues d 'une école d'arts industriels : celles du BlluiHius fondé par Walter Gropius.

1111!!!~~=-llllllll ·En 1919, • le Bauhaus souhaite établir une coopération entre artistes et artisans.

!:enseignement que dispense l'institut allemand comprend un pan pratique et théorique dans toutes les sections des arts, puis une instruction pratique et formelle donnée par un artisan et un artiste dans divers ateliers (peinture , sculpture, meuble , verre , métal, tissage , architecture , céramique, reliure, typographie).

Des conférences sur les matières de l'art ancien et moderne et sur la science complètent les cours.

• Reprenant les innovations allemandes , les techniques de base demeurent les éléments fondateurs de l'enseignement académique , appliquées dans tous les domaines.

Ces écoles deviennent alors un système complexe, où les théories se renouvellent rapidemen~ suivant les goûts des maîtres , des marchands ou des collectionneu r s .

• !:académisme du XX' siècle reflète la persistance des fondements de l'enseignement ainsi que la variété des domaines et des orientations .

Cette richesse est d 'ailleurs reconnue par une grande part des chefs d'école de la seconde moitié du siècle qui ont suivi une formation académique, tels que Pablo Picasso, Georges Braque, Henri Matisse , Fernand Léger , Vassili Kandinsky, Paul Klee, Giorgio De Chirico, Piet Mondrian ou Salvador Dali (L'Allgélus de Golo , 1935, Museum of Modern Art, New York).

DES CIITIQUES ACEIIES AU COUIS DES SlkLES • • Une peinture en gris • -Au sujet de E.

Aandrin, avec l'anagramme du nom d1ngres.

• • Le manque de vigueur, de largeur, de chaleur ...

• -Delaborde au sujet de A.

Cabanel .

• • Une peinture gazeuse ...

• - Huysmans au sujet de W.

Bouguereau.

• • Il met des chaines de montre aux dieux de l'Olympe • -Degas au sujet de G .

Moreau .. »

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