La ville du Caïre (Travaux Personnels Encadrés – Géographie - Enseignements Pratiques Interdisciplinaires)
Publié le 07/05/2016
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• Le Caire est à 180 km de la Méditerranée, à l'endroit où les îles de Roda et de Cézira permettent de franchir le Nil plus aisément, quoique des barrages en amont de la ville aient limité le trafic de matériaux. À la charnière de la Haute-Égypte et de la Basse-Égypte, Le Caire se trouve également au lieu où convergent les grandes routes commerciales traditionnelles : à l'est celle de l'isthme de Suez et du Sinaï, à l'ouest, celle de la Méditerranée.
■ Sa position, en bordure d'un plateau désertique accidenté, le Muqattam, culminant à 350 m d'altitude, limite certes son expansion à l'est : ce fut par le passé, un atout stratégique. À l’ouest du fleuve, en revanche, la plaine alluviale, fertile, ne dépasse guère 100 m d'altitude.
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• Le Caire est à 180 km de la Méditerranée , à l'endroit où les fles de Roda et de Gézira permettent de franchir le Nil plus aisément quoique des barrages en amont de la ville aient lim~é le trafic de matériaux.
À la charnière de la Haute-Égypte et de la Basse-Égypte, Le Caire se trouve également au lieu où convergent les grandes routes commerciales traditionnelles : à l'est celle de l'isthme de Suez et du Sinaï, à l'ouest, celle de la Méditerranée.
• Sa position , en bordure d'un plateau désertique accidenté, le Muqattam , culminant à 350 rn d'alt~ud e, lim~e certes son expansion à l'est : ce lut par le passé, un atout stratégique.
À l'ouest du fleuve , en revanche, la plaine alluviale, fertile , ne dépasse g u ère 100 rn d'altitude .
l.lCUMAT Ville-oasis , à l'image du pays, le Caire connaît un climat désertique .
li n 'y pleut en moyenn e que 6 jours par an.
En revanche , la relative proximité de la Méditerr a née contribue à atténuer les contrastes thermiques .
L'hiver est doux.
avec des températures moyenn es de 12 à 20 •c, mais les rares averses peuvent être très violentes.l:été, les températures moyennes demeurent comprises entre 33 et 35 •c; les vents, frais lorsqu 'ils souffle nt du nord , brûlants lorsqu 'ils viennent du sud, soulèvent cependant à cette saison des tourbillons de sable et de poussière incommodants .
LA VILLE AUJOURD'HUI
VIW ET AGGLOMtRAnON •le Grand Caire administratif réun~ depuis 19661es circonscriptions du Caire , d e Gizeh à l'ouest et de Kaloubieh au nord.
Il englobe les sept villes satell~es b aties depui s 1973 dans le désert environnant afin de faire face à l',_mlllion • ill poflflllllion tout
en préservant les terres cultivables : ai-Abour, ID-Ramadan, ai-Badr , al-Amal, 15-Mai , 6-0ctobre et Sadate.
• Ains i délimité , le Grand Caire s'étend sur environ 3 000 km', dont la moitié a
é té gagnée sur le désert.
Prés d'un tiers de la superficie totale est par ailleurs occupé par des terres agricoles.
!:espace urbain bâti est ainsi très restreint
UNE~~SU~U~E • Avec une population estimée en 2003 à près de 8 millions d'habitants intra muro s et près du double pour le Grand Caire , la capitale égyptienne est la plus grande ville du monde arabe et de l'Afrique.
Elle abr~e plus de 1 Égyptien sur 5 , une proportion restée constante depuis la période arabe .
Le déséquilibre est flagrant avec les autres villes égyptiennes : la deuxi ème m étropole du pays , Alexandrie, compte moins de 4 millions d'habitants.
• Si le taux de la croissance démographique alimentée par l'exode rural s'est certes stabilisé depuis les années 1980 autour de 2% par an,
l'esso r de la population n'en demeure pas moins très élevé en chiffres absolus.
• Il se tradu~ par une crise chronique du logement que n'a pas perm is de régler la création des villes -satellites dans le désert.
• La situation a en revanche été aggravée par le séisme de 1992 , qui causa la mort de 564 personnes et frt des dizaines de milliers de sans-abri.
• Le Caire connaît ainsi une des dens~ és parmi les plus élevées du monde urbain : on y compte 50000 hab.fkm' en moyenne, ce qui correspond à un taux d'occupation moyen par pièce d'hab~tion de 2,3 personnes .
Ces chiffres élevés masquent en réal~é de très fortes inégalités : la densité atteint 250000 habjkm2 dans le quart ier populaire de Choubra , soit un taux d'occupat ion de 11 personnes par pièce , mais seulement 10,3 hab/km' dans le quartier résid entiel de Maadi .
• Comme dans tout es les villes du tiers monde , ce surpeuplement va de pair avec l'insalubrit é et la création , en périphérie , de quartiers «spontan és», voués à la destruction lorsqu'il s ne sont pas sauvés par la surve nue d'élections .
• Typiques du Caire sont les «c~és des morts », ces nkropoles datant de
l'époque pharaonique dont les maisons annexes aux mau solées accueillent une population issue de l'exo de rural , impossible à estimer .
• Eu égard à la dens~é du tissu urbain et à la misère, la criminal~é reste faible .
La sévérité des peines encourues par les délinquants et la vigilance collective exercée par les habnants se conjuguent pour expliquer cette s~uation, d 'autant plus paradoxale que la police n 'entre que rarement dans les quartiers les plus pauvres.
Ils constituent en revanche un terrain fertile pour l'implantation des activistes islamistes , qui depu is quelques décennies ont progressiveme nt chas sé des quarti e rs te ls que Chou br a et Imbaba la population chrétienne copte .
• Coptes catholiques et orthodoxes con~uent encore néanmoins une forte minorité , à laqu elle s'ajoutent des grecs melkites , des grecs orthodoxes et une toute petite minorité juive .
UNE crrt EN PROIE AU CHllMACE • Bien desservi par le chemin d e fer et deux aéroports internationaux, Le Caire est une capitale économique qui concentre 45% des usine s et des établissements industriels -manufacture s de tabac et de cuir, industrie automobile , chimiqu e et textile -et plus de la moitié des activités commerciales .
Hélouan , dans la banlieue sud, abrite le plus grand complexe sidérurgique du Proche Orient construit en 1956 avec l'aide de l'Union soviétique et relié au centre du Caire par un métro .
Le Caire possède également une industrie cinématographique dynamique .
Compte tenu d e l' importance de la population , et de sa jeunesse , l'emploi n'en demeure pas moin s un problème préoccupant dans une économie peinant à se développer.
LE PAYSAGE URBAIN
• Plus de 30 km sép arent la banlieu e industrielle d 'Hélouan , au sud, du centre du Caire .
!:extension constante de la métro pole s'est accompagnée d 'une ségrégation de l'espace urbain : quartier s populeu x.
délabrés et surpeuplés du vieux centre, HLM nassériennes du Nord-Est (dans la «cité Nasser»), bidonvilles et nécropoles du sud et de l'est contrastent avec les quartiers résidentiels aux avenues ombragées et bien entretenues , marqués par l'occupation anglaise : Garden Œy, Zam alek.
Gérirah , Maadi et H éliopolis.
• le centre des affaires, à l'est le long du fleuve , occupe les vieux quartiers du XIX" siècle, depui s Garden City, au sud, à la gare centrale, au nord .
Également implantées sur la rive est les princip ales zones industrielles s'étendent au nord (texti le) et au sud (sidérurgie ).
l.ls MONUMEim • La longue et riche histoire du Cair e l'a dotée d'innombrables monuments : plus d e 400 monuments historiques classés se sont échelo nnés sur douze siècles .
• Les pyramides de Kheops , Khephren et Mykerinus, sur lesquelles veille le Splrynx , drainent sur le plateau de Gizeh , à 12 km du centre par _ _,.__.., la «route des pyramid es», des milliers de tour istes.
Mais Le Caire est aussi l'une des plus belles villes d 'art islamique du monde .
• La mosquée Amr ibn el As, batie par le fondateur de Fustat et considérée comme le plus ancien monument religieu x de l'islam en Égypte , a subi d'importantes restaurations au "111' siècle.
• Édifiée en 876, la moS1fUH d'Ibn 711/un a conservé, elle, son aspect
fortifiée , les arcatures , chapiteaux et les cinq nefs de la salle des prièr es témoignent de l'influence de l'art byzantin.
Au-{jessu s des portiques court une longue frise d'écr~ure coufique qu'une légende dit provenir de l'arche de Noé.
·Dan s cette même rue Tulun, se trouvent les rares maisons caractéristiques de l'ère ottomane qui soient ouvertes au public, la partie la plus ancienne étant datée de 1540 .
• Haut lieu de l'islam sunn~e.
la mosquéeunivers~é •1- Azhllr , fondée par les Fatimides , s 'élève dans la rue très commerçante du
ll'll llll.ll même nom .
Si les arcs de style pesan des portiques de la cour centrale sont de style fatim ide,
l 'ornementation en dentelle de pierre
des minar ets à collerettes et bulbes dominant le porche aux motifs polychrom es est typique de l 'époque mamelouke.
Tous les souverains égyptiens ont en effet voulu embellir ces lieux et y laisser leur marque .
Neuf rangées de colonnes se déploient dans l'immense salle de prière.
• Le plus haut minaret du Caire appartient à la moSifUH HIISSIIn ,
élevée au milieu du X IV' siècle par les Mamelouks .
Cet édifice , qui fa~ face à la c~delle de Saladin , est un édifice massif de 150 rn sur 70, à l'allure de forteresse.
!:enceinte abrite , outre une mosquée , un mausolée au dôme monumental (28 rn d e hauteur sous la clé, 60 rn extérieurement) .
• Plus loin, la mosquée de Rifai en est une répliqu e du XIX" s iècle, qui abr~e les tombeaux du khédive lsma"1l (mort en 1895) et du roi Fouad (mort en 1935) .
• Bâtie sur une éminence en saillie sur le Muqattam , la cittldelle de Stlhldin fut
conçue sur le modèle des châteaux forts de Syrie .
C'est aujourd'hui une immense caserne dont les bâtiments sont fermés à la visite .
Au point le plus haut du rocher de la citadelle s'élève la mosquée de Méhémet -Aii, aux proportions hors du commun, dont les lignes reproduisent celles de Sainte-Sophie, à Constant inople.
La décoration intérieure, tout en marbre , albâtre, et dorures , est bien du XIx< siècle .
Commencée en 1824 , la mosquée ne fut achevée qu'en 1857, neuf ans après la mort du maitre de l'Égypt e qui y a son tomb eau .
• C~ons enco re la Mosquée bleue ,
édifiée en 1346, et ainsi nommée pour ses murs intérieurs recouverts de faïence bleue , importés d1stanbul ou de Damas .
•la «ville aux 300 minarets » abrite encore en son cœur , dans le Vieux-Caire , un quartier chrét ien, Seir-ai -Nasarah , le «monastère chrétien», établi à l'intérieur d 'une enceinte remontant aux Romains .
• Parmi les églises et monastères de diver ses obédiences, l'église Saint -Serge (Kanissah abu Sargah) est la plus vieille église d'Égypte dans laquelle la messe n 'a jamai s cessé d'être célébrée .
La crypte sur laquelle a été élevée , au début du V' siècle , cette nef basilicale fut
un lieu d e rassemblement des premiers chrétiens convertis par Marc.
La tradition veut aussi qu'elle ait abr~é la sainte famille.l: église Saint -Mercure (Abu Sefrin), non loin, abr~e selon les spécia listes les plus belles icôn es du Caire .
• Dans le même périmètre s'élève la plus ancienne synagogue du Caire, lien Azrll , construction du Xl~ siècle dont l'arch~ecture copi e celle des églises coptes voisines .
Elle fut bâtie à l'emplacement d'une première synagogue qui aura~ été élevée par le prophèt e Jérém ie de retour de la captivité à Babyl one (587 av.
J.-Q .
lf.illiJ4'11hUI!i
• Malgré la pression islamiste, la vie culturell e demeure riche au Caire.
De nombreuses salles de cinéma diffusent outre la production américaine , les films produ~ dans les studios de l'« Hollywood de l'Orient».
• Après un déclin dans les années 1970, le théâtr e connaît un second souffle, le théâtre de Poche , ou Zaki Tolaimat et le théâtre Pionnier constituant les principales scènes d 'avant-garde .
• Un nouvel Opéra , inauguré en 1988 sur 111e de Gézira , a re mplacé l'ancien Opéra d u Caire, réplique de l'Opéra de Paris , datant de 1866 et incendi é en 1971 .
Le théâtre Gumhuriy a, outre des représe ntations théâtrales , abrite les concerts de l'Orchestre symphonique du Caire .
• le Caire abme également d e nombreux musées : le Mush fgyptien, bâti en 1902 sur la place
Tahrir, épicentre du Caire , abrite la plus grande collection du monde d'art pharaonique.
Dans le Vieux-Caire , le Musée copte fait revivre à travers objets , fresques et tissus cinq siècles d'une Égypte christianisée .
Fondé en 1903 , le Musée d'art islamique , place Ahmed Maher, réunit quelque 65 000 pièces couvrant tous les aspects de l'art islamique en Égypte.
À Gizeh , dans les jardi ns dépendan t du ministère de l'Agriculture, on découvrira au musée de I 'Agricukure un vivant exposé sur cette activité essentielle de l'Égypte.
• Les principales fêtes sont celles du calendr ier musulman , notamment le Petit Baïram, clôtura n t le jeûne du ramada n, et le Grand Baïram , marquant le retou r du pèlerinage de La Mecque.
Elles ne donnent guère lieu à des festi~és publiques .
• l:une des fêtes les plus populaires e st chrétienne : Cham ai-Nessim est pour tous, chrétiens et musulman s, la fête du printemps.
Ce lundi de la Pâque copte, tous les Cairotes s'en vont pique-niquer dans les jardins ou au bord du Nil..
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