La Pologne jusqu'en 1980: UN PAYS LONGTEMPS SOUMIS À DE PUISSANTS VOISINS (Travaux Personnels Encadrés – Histoire – TES/TL)

« orientaux.

En 1652, l'introduction du liberum veto, par lequel tout membre de la Diète peut désormais s'opposer à une décision , paralysera complètement le pouvoir central.

Dès lors, la société se figera dans des structures féodales dominées par les magnats de la grande noblesse terrienne et l'économie déclinera.

Ainsi, la Pologne s'affaiblit malgré les succès de Je11n Ill St1bieski , roi de 1673 à 1696 , qui triomphe des Ottomans lors du siège de Vienne en 1683 .

Sous le règne d'Auguste Il de Saxe (1697-1733), la Pologne subit de plus en plus l'influence de la Russie qui intervient directement dans l'élection des souverains .

Les conflits de succession se poursuivent jusqu'à l'accession au pouvoir de Stanislas Il Auguste Poniatowski en 1764 .

Celui-ci met en œuvre des réformes économiques , politiques et culturelles mais ces tentatives rencontrent l'hostilité à la fois de la Prusse , de l'Autriche , du protecteur russe et de la noblesse polonaise.

Ce qui conduit au premier partage du pays.

LES PARTAGES DE LA POLOGNE (1772-1815) Le partage de 1772 confisque les trois cinquièmes du pays au profit de la Russie- qui récupère une partie de la Lituanie et de la Biélorussie -de l'Autriche à qui est attribuée, notamment la Galicie et de la Prusse qui reprend le contrôle de sa partie occidentale (moins Gdansk) .

Stanislas Poniatowski poursuit néanmoins ses réformes .

La Diète adopte une constitution inspirée de la philosophie des Lumières : les privilèges de la noblesse sont abolis et des droits politiques sont accordés au tiers état entraînant aussitôt l'opposition de l'aristocratie et des magnats qui font de nouveau appel aux Russes pour contrer ce mouvement libéral.

La Russie fait alors abroger le texte et procède à un nouveau partage en 1793 .

!:Autriche n 'y participe pas, mais la Prusse annexe la « Grande Pologne » avec Gdansk (Dantzig en allemand) et Torun (Thorn en allemand) notamment tandis que la Russie obtient les régions orientales avec Minsk, l'Ukraine et la Podolie .

En 1794 , la population polonaise se soulève sous la conduite de Tt1deusz K11sciuszk11 , qui sort d 'abord victorieux de l'affrontement et rétablit la Constitution .

Mais les Russes viennent à bout des insurgés et partagent avec les Autrichiens les derniers territoires polonais.

C'est le troisième partage de la Pologne .

En 1795 , le pays n'existe plus en tant qu'État et disparaît des cartes .

Stanislas Poniatowski abdique tandis que de nombreux Polonais s 'exilent , notamment en France, où certains combattent aux côtés de Nt1ptllét1n /".

En contrepartie, lors de la campagne de Russie, Napoléon crée en 1807 le grand-duché de Varsovie et l'agrandit deux ans plus tard avec une partie des terres reprises aux Autrichiens .

Cet embryon d'État s'écroulera en 1812 et à l ' issue du Congrès de Vienne, en 1815 , ce qui reste du grand-duché devient le « royaume de Pologne » avec à sa tête le tsar Alexandre 1".

LA DOMINATION RUSSE lA NAISSANCE DU « ROYAUME DE POLOGNE » (1815-1831) La domination russe est vécue par les Polonais comme une humiliation , et un mécontentement croissant voit le jour au sein de la population.

Cependant , une certaine liberté est laissée au niveau économique, ce qui favorise le développement industriel et commercial et engage le pays dans la Révolution industrielle naissante .

La vie culturelle s 'épanouit au sein de l'université de Cracovie, créée en 1816 , et la culture polonaise s 'affirme, se répandant au-delà des frontières .

Néanmoins , le tsar Nicol11s l" veille à contenir ces évolutions dans de strictes limites .

Le soulèvement de novembre 1830 conduit par le lieutenant Piotr Wysocki qui est violemment réprimé, provoque la « grande émigration » vers l'Occident , notamment vers Paris , des intellectuels et artistes polonais .

LA RUSSIFICATION (1831-1864) Après cette reprise en main , la répression russe se poursuit.

Le « royaume de Pologne » existe toujours officiellement, mais , dans les faits, il est devenu une dépendance du tsar, surnommée « pays de la Vistule » .

Les intellectuels organi sent la résistance depuis l'étranger tandis qu'à l'intérieur du pays , l'Église catholique entretient activement le sentiment patriotique .

La défense de l'identité culturelle s 'avère vite cruciale pour résister à l'intense politique de russification .

L'enseignement de la langue polona ise est en effet remplacé par l 'apprentissage du russe et l'histoire nationale est condamnée à l'oubli.

Le 17 août 1861, après trente ans de soumission , les Polonais réclament leur réunification lors d'une manifestation à Varsovie .

Sous l'impulsion de sociétés secrète s soit nobles et modérées (dites« Blanches>> ) , soit ouvrières et révolutionnaires (dites« Rouges »), une insurrection éclate en 1863 .

Elle est écrasée par 300 000 soldats , ce qui entraine une nouvelle vague d'émigration vers l'Europe occidentale , notamment vers la France , où beaucoup de « Rouges » polonais participeront à la Commune de Paris en 1871 .

VERS UN ÉTAT INDtPENDANT (1864·1918) La violente politique de russification échoue grace aux actions menées par les expatriés et par l'Église .

Les Polonais parviennent à maintenir leur identité dans la semi-clandestinité .

Faute de parvenir à une insurrection victorieuse , c'est la résistance pacifique qui est privilégiée dans l'attente d 'une conjoncture politique favorable .

Le tsar pense finalement répondre aux aspirations des plus pauvres et apaiser les tensions par l'abolition du servage et la redistribution des terres , mais une nouvelle classe sociale est apparue.

Entre 1875 et 1905 , le nombre d'ouvriers a triplé en raison de la forte industrialisation du pays.

Cette classe est gagnée par les idées marxistes naissantes et l'internationalisme socialiste sous l'impulsion notamment de Rost1 Luxemburg .

En 1892, Limanowski crée à Paris le Parti 1'\"1".11•!!111. ..-tJ socialiste M~· IJ!I polonais dont "-lllllllllllll ';;; l'idéologie est fortement teintée de patriotisme.

Une tentative d'insurrection est menée en 1904 à Varsovie par J6sef Pilsudski et la Révolution russe de 1905 rencontre le soutien d'une grande partie des Polonais comme en témoignent les nombreuses grèves et manifestations relayées par des attentats anti-russes.

LA POLOGNE INDÉPENDANTE Dès le début de la Première Guerre mondiale, la question polonaise resurgit.

Les Polonais avaient été mobilisés dans les armées des deux camps adverses : l'Autriche -Hongrie et l'Allemagne d 'une part la Russie de l'autre .

Dès 1915 , l'ancien royaume de Pologne qui dépendait de la Russie est occupé par l'Autriche-Hongrie qui cherche à entraîner tous les Polonais dans la guerre contre les Russes (certains l'acceptent à l'instar de J6sef Pilsudski et de ses Légions polonaises tandis que le groupe dirigé par Roman Dmowski soutient la Russie en comptant sur une libéralisation du régime ).

Simultanément , un Comité national polonais se réunit à Paris et recrute des volontaires pour combattre aux côtés de la France tandis qu'avec l'aide d 'exilés polonais d'Amérique du Nord et d'Europe de l'Ouest, une armée de presque 100 000 hommes , appelée « l'armée bleue », est constituée sous les ordres du général Jozef Haller .

Cette armée arrivera en France en 1918 et sera reconnue comme « alliée indépendante » au mois de juillet.

Après la défaite de l'Allemagne en novembre 1918 , une République est proclamée à Varsovie , et Pilsudski devient chef de l 'État Acceptée au sein des vainqueurs , la Pologne est déclarée indépendante le 11 novembre 1918, à la signature de l'Armistice , et reconnue comme telle au niveau international.

LA RUUBUQUE POLONAISE (1918·1939) Au lendemain du conflit la Pologne retrouve avec difficulté sa souveraineté.

Des désaccords sur la nature du régime et sur la délimitation des frontières apparaissent rapidement.

Le traité de Versailles fixe les frontières occidentales du pays avec accès à la mer par le « corridor de Dantzig » tandis qu'après la guerre russe-polonaise de 1920-1921 , le traité de Riga (1921 ) établit les frontières orientales (annexion de la Lituanie et de la Galicie orientale) .

lnstitutionnellement, la Pologne est une république parlementaire mais en 1926, des tensions internes persistantes permettent à J6sef Pilsudski de s 'emparer du pouvoir.

Derrière une façade républicaine , Pilsudski instaure une véritable dictature qui durera jusqu'à sa mort en 1935 .

Une nouvelle constitution est alors adoptée.

Mais la Pologne est de nouveau menacée sur deux fronts.

La signature des pactes de non-agress ion avec l'URSS (1932) et avec l'Allemagne (1934 ) n'aura aucun effet car par le pacte germano­ soviétique de 1939, les deux pays se sont concertés pour envahir et dépecer le pays .

Le traité d 'alliance avec le Royaume-Uni n'empêchera pas l'Allemagne d'envahir la Pologne , le 1 " septembre 1939 .

L'Europe entre alors dans la Seconde Guerre mondiale .

LA POLOGNE PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE (1939·1945) L'offensive allemande est féroce et l'armée soviétique entre dans le pays le 17 septembre 1939 .

Le 28, Varsovie capitule , et le 6 octobre , la Pologne est militairement vaincue .

En 1941 , l'Allemagne nazie envahit l 'URSS et s 'empare de l'ensemble de la Pologne .

Une politique de terreur s'abat alors sur ce pays slave, où vivent trois millions de Juifs .

Ceux -ci sont dans un premier temps enfermés dans des ghettos (dont celui de Varsovie, qui tente de s'insurger en 1943) , puis systématiquement éliminés.

La plus grande partie des camps d 'extermination nazis sont construits sur le territoire polonais: à Auschwitz Belzec.

Birkenau, Chelmno , Majdanek , Sobib6r et Treblinka .

Au total , la guerre fait 6 millions de victimes dont la quasi-totalité de la population juive .

Les Polonais qui parviennent à fuir mettent en place un gouvernement en exil à Londres tandis que l'URSS soutient la reconstitution du Parti ouvrier polonais (POP) placé sous son étroit contrôle , puis participe à la libération du pays en 1945 .

LA POLOGNE DE 1945 À NOS JOURS À la fin de la guerre , les conférences de Yt1/tt1 et de Potsdam fixent les nouvelles frontières de la Pologne : à l'ouest le tracé choisi est la ligne Oder­ Neisse au détriment de l'Allemagne (qui ne l'acceptera définitivement que tardivemen t ) tandis qu'à l'est la frontière est éloignée, au bénéfice de l'URSS, jusq u'à la ligne Curzon (approximativement) qui avait été prévue au l endemain de la Première Guerre mondiale.

Cette nouvelle configurati o n du pays entraine des déplacements de populations : près de 2 millions d'Allemands des territoires nouvellement annexés regagnent l'Allemagne , tandis que 50000 Ukrainiens , Biélorusses et Lituaniens résidant en Pologne optent pour la nationalité soviétique et émigrent vers l'Union soviétique .

De leur côté , 1 ,5 million de Polonais quittent les territoires annexés par l'URSS pour regagner leur patrie .

Le Parti communiste renforce son emprise et la Pologne doit bientôt s'aligner sur les positions soviétiques .

L'agriculture est collectivisé e , les entrepr ises nationalisées , les médias contrôlés .

Une partie de la population se rebelle mais les émeutes épisodiques (1956 , 1968 , 1970 , 1976 ) sont toutes réprimées , même si d es réformes sont chaque fois consenties .

Il faut attendre 1980 pour que des grèves embrasent à nouveau le pays et que le rapport de force s'inverse grace à l ' action du syndicat indépendant Solidarnosc sous la direction de Lech Wt1/est1.

Malgré la tentativ e de reprise en main par le général Jaruzelski , la démocratisation du systèm e se poursuit grace à la résistance passive de la population , au soutien actif de l'Église catholique et du pape /etln·Ptlul Il : la première brèche s'ouvre alors dans le « rideau de fer» .

En 1988 , la dégradation de la situation économique et une nouvelle vague de grèves incitent l'Union soviétique , désormai s gagnée par la perestroïka lancée par Mikha'1l Gorbatchev, à reprendre des négociations .

En 1990, Walesa est finalement élu à la présidence de la République.

I:'INrtGRATION DANS L'UNION Dans un contexte politique et social fortement marqué par la victoire de So/id11mosc , l'Église tente de co.~solider son influe nc~ mais la Pologne s'oriente rapidement vers une démocratie apaisée fondée sur l 'alternance .

C'est ainsi que les néocommunistes remportent les élections législatives de 1993 et la président ielle de 1995 avant de céder la place à la droite libérale en 1997.

Dès lors, les tensions politiques s'apaisen t et les dirigeants se donnent pour but principal l'Intégration de leur pays au sein de l'Union européenne .

Après l'adhésion à l'OTAN en mars 1999, les Polonais approuvent à une large majorité, en juin 2003 , l'entrée de leur pays au sein de I'UE , prévue en 2004.. »