La IIe République (Travaux Personnels Encadrés – HISTOIRE & CIVILISATION - Enseignements Pratiques Interdisciplinaires)
Publié le 01/05/2016
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L'ABOLITION DE L'ESCLAVAGE
Le décret du 27 avril 1848 abolissant l’esclavage est l'œuvre du sous-secrétaire d'État à la Marine, député de la Martinique et de la Guadeloupe, Victor Schœlcher. Dans l'esprit de ce grand humaniste, la République ne pouvait à la fois instaurer le suffrage universel en métropole et tolérer l’esclavage dans les colonies. Une première fois aboli par la Convention en 1794, l'esclavage avait été rétabli par Napoléon en 1802. Né en 1804, dans une riche famille de négociants parisiens, Schœlcher avait découvert l'affreuse condition des
insurgés, 1 500 parmi les soldats.
Ces « journées de Juin » enterrent définitivement les grandes espérances nées de la révolution de février. Coupable de l'avoir trahi, la République est discréditée aux yeux du monde ouvrier.
LA RÉPUBLIQUE DES MODÉRÉS
U RÉACTION_
La répression menée par Cavaignac au lendemain de l'insurrection est féroce : 1 500 prisonniers sont fusillés sans procès. Des milliers d’autres sont déportés en Algérie.
Des textes réglementent la liberté de réunion et d'opinion, le contrôle de la presse est rétabli.
La Constituante supprime la limitation de la durée du travail votée en février.
Le parti de l'Ordre s'organise__
Les journées de Juin ont aussi pour conséquence de favoriser la formation du parti de l'Ordre, regroupant des conservateurs de toute obédience (catholiques, monarchistes légitimistes et orléanistes, patronat...). Favorables au maintien de l'ordre social, défenseurs de la propriété, ils se montrent de plus en plus méfiants face au régime républicain, accusé d'avoir favorisé les troubles et la propagation d'idées subversives.
Le parti marque rapidement des points. Les élections municipales, en juillet et générales, en août, renforcent son implantation. En octobre, à la faveur d'un remaniement ministériel, trois de ses membres entrent au gouvernement.
La Constitution du 4 novembre 1848
Adoptée à une immense majorité, elle proclame la souveraineté du peuple, le suffrage universel, et institue la séparation des pouvoirs. L'exécutif est confié à un président de la République élu pour un seul mandat de quatre ans, le législatif à une Assemblée unique de 750 membres renouvelables tous les trois ans. À la place du « droit au travail », principale revendication de février, le texte évoque un simple droit à l'assistance.
L'ÉLIMINATION DES RÉPUBLICAINS
Louis Napoléon Bonaparte président
Cinq candidats sont en lice pour l'élection présidentielle. Quatre sont
esclaves noirs à l'occasion de voyages d'affaires en Amérique. Révolté, il milita dès lors en faveur de l'abolition, multipliant les visites dans les Antilles françaises et en Afrique, s'élevant par ses écrits contre les préjugés de race :
« Disons-nous et disons à nos enfants que tant qu'il restera un esclave sur la surface de la terre, l'asservissement de cet homme est une injure permanente faite à la race humaine tout entière.» En 1851, comme Victor Hugo, il fut contraint à l'exil pour s'être opposé au coup d'État de Louis Napoléon Bonaparte. Il ne rentrera en France qu'à la chute du Second Empire.
Mort en 1893, ses cendres reposent aujourd'hui au Panthéon.
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L'ABOunON DE L'ESCLAVAGE
Le décret du 27 avril 1848 abolissant l'esclavage est l'œuvre du sous secrétaire d'État à la Marine, député de la Martinique et de la Guadeloupe, VidDI' Sdœlder.
Dans l'esprit de ce grand humaniste, la République ne pouvait à la fois instaurer le suffrage universel en métropole et tolérer l'esclavage dans les colonies.
Une première fois aboli par la Convention en 1794, l'esclavage avait été rétabli par Napoléon en 1802.
Né en 1804, dans une riche famille de négociants parisiens, Schœlcher avait découvert l'affreuse condition des
esclaves noirs à l'occasion de voyages d'affaires en Amérique.
Révolté, il milita dès lors en faveur de l'abolition, multipliant les visites dans les Antilles françaises et en Afrique, s'élevant par ses écrits contre les préjugés de race : • Disons-nous et disons à nos enfants que tant qu'il restera un esclave sur la surface de la terre, l'asservissement de cet homme est une injure permanente faite à la race humaine tout entière.» En 1851, comme Victor Hugo, il fut contraint à l'exil pour s'être opposé au coup d'État de Louis Napoléon Bonaparte.
Il ne rentrera en France qu'à la chute du Second Empire.
Mort en 1893, ses cendres reposent aujourd'hui au Panthéon.
L'AfFAIRE ITALIENNE ET LA CRISE DU Il JUIN À peine formé, le nouveau gouvernement décide l'envoi d'un corps expéditionnaire à Rome, d'où le pape Pie Xl a été chassé par les républicains italiens .
Les troupes françaises reprennent la ville et restaurent le souverain pontife dans ses États .
Opposée à cette intervention , la gauche proteste vivement à la Chambre , en vain .
En réaction, les députés de la Montagne organisent le 13 juin une manifestation devant l'Assemblée nationale .
Les forces de l'ordre interviennent la manifestation tourne à l'émeute .
Un groupe de députés tente de former un gouvernement provisoire, mais le soutien populaire est faible .
L'insurrection est promptement 1---------------r-------------1 réprimée.
L'état de siège est une
insurgés, 1 500 parmi les soldats.
Ces «journées de Juin » enterrent définitivement les grandes espérances nées de la révolution de février .
Coupable de l'avoir trahi, la République est discréditée aux yeux du monde ouvrier .
LA RtACTION La répression menée par Cavaignac au lendemain de l'insurrection est féroce : 1 500 prisonniers sont fusillés sans procès.
Des milliers d'autres sont déportés en Algérie.
Des textes réglementent la liberté de réunion et d'opinion , le contrôle de la presse est rétabli.
La Constituante supprime la limitation de la durée du travail votée en février.
LE PARTI DE L'ORDRE s'oRGANISE Les journées de Juin ont aussi pour conséquence de favoriser la formation du parti de l'Ordre , regroupant des conservateurs de toute obédience (catholiques , monarchistes légitimistes et orléanistes, patronat.
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).
Favorables au maintien de l 'ordre social, défenseurs de la propriété, ils se montrent de plus en plus méfiants face au régime républicain, accusé d 'avoir favorisé les troubles et la propagation d'idées subversives .
Le parti marque rapidement des points .
Les élections municipales , en juillet et générales, en août renforcent son implantation .
En octobre, à la faveur d'un remaniement ministériel , trois de ses membres entrent au gouvernement.
lA CONSTITUTION DU 4 NOVEMBRE 1848 Adoptée à une immense majorité, elle proclame la souveraineté du peuple , le suffrage universel, et institue la séparation des pouvoirs.
L'exécutif est confié à un président de la République élu pour un seul mandat de quatre ans, le législatif à une Assemblée unique de 750 membres renouvelables tous les trois ans.
À la place du « droit au travail », principale revendication de février , le texte évoque un simple droit à l'assistance.
L'ÉLIMINATION DES RÉPUBLICAINS
LOUIS NAPOUON BONAPARTI PRÉSIDENT Cinq candidats sont en lice pour l 'élection prés identielle .
Quatre sont
issus du camp républicain, plus divisé que jamais : Lamartine , qui croit bénéficier de la même popularité qu'en février, le général Cavaignac , Ledru-Rollin (soutenu par les démocrates) et Raspail, qui, bien qu'emprisonné depuis le 15 mai, représente les socialistes.
En face , le parti de l'Ordre, sous l'influence d 'Adolphe Thiers, s'abstient de présenter un candidat pour soutenir Louis Napoléon Bonaparte, qu'il pense pouvoir manipuler .
Habile propagandiste , ce dernier se présente comme « 1 'homme du peuple » et fait campagne sur la légende de l'Empereur , encore très populaire dans la paysannerie .
Le 10 décembre, il distance largement ses rivaux avec plus de 74,2 % des voix -principalement celles des paysans et des électeurs du parti de l'Ordre , mais aussi d 'ouvriers déçus.
LE TRIOMPHE DU PARTI DE L'ORDRE L'élection législative du 13 mai 1849 voit la nette victoire du parti de l'Ordre , avec 450 élus .
Sous cette étiquette se retrouvent des royalistes et des bonapartistes.
Les hommes de ce parti occupent les postes clés du gouvernement dirigé par Odilon Barrot De leur côté, les républicains modérés connaissent une cuisante déconvenue ,
tandis que les démocrates -socialistes (appelés aussi les Montagnard s ) , menés par Ledru -Rollin , reviennent en force et s 'imposent comme la principale force d 'opposition , avec 180 député s.
nouvelle fois proclamé à Paris.
Les principaux meneurs sont arrêtés et emprisonnés, Ledru-Rollin doit s'enfuir à Londres , et six journaux d'obédience radicale et socialiste sont suspendus .
L'opposition parlementaire est éliminée .
LE PIINCE.fiUIDENT CONTIE LE Mill DE L'OIDIE
Lou1s NAPOLioN s'ÉMANCIPE S'ils s'entendaient pour lutter contre les républicains de la Montagne , le parti de l'Ordre et Louis Napoléon entrent peu à peu en conflit larvé au lendemain de leur élimination .
Contrairement aux espérances d'Adolphe Thiers , le «Prince -Président> >, comme on commence à l'appeler , se démarque progressivement pour mener une politique plus personnelle .
S 'organise ainsi un parti bonapartiste , qui bénéficie du soutien des milieux d 'affaires , de la petite bourgeoisie rentière , des artisans, mais aussi d'un bon nombre d 'ouvriers .
Une fraction non négligeable des députés se rallie également à lui.
De fait le parti de l'Ordre se retrouve bientôt composé presque exclusivement de monarchistes, partisans de la restauration de la royauté .
LEs LOIS RtAcnoNNAIRES DU PARTI DE L'ORDRE Soucieuse de prévenir une résurrection démocratique , la majorité conservatrice de l'Assemblée vote , courant 1850 , une série de lois visant à maintenir l'ordre social et politique .
Le 15 mars 1850 , l'enseignement est livré à l 'Église par la loi Falloux (ministre de l'Éducation), qui autorise l'ouverture d'écoles congré ganistes et accorde au clergé le contrôle sur les écoles publiques .
D'autre part , la nouvelle loi électorale (31 mai) remet en cause le suffrage universel : elle impose désormai s aux citoyens de résider depuis au moins trois ans dans le même canton pour pouvoir voter.
Trois millions d'électeurs , principalement parmi les ouvriers où la mobilité est grande , sont rayés des listes électorales.
Enfin , une loi sur la presse renforce le contrôle des autorités .
PROPAGANDE BONAPARTISTE, DIVISIONS DES MONARCHISTES Ces lois impopulaire s discréditent le p arti de l'Ordr e.
Habilement , le Prince-Prés ident laisse faire .
Multipliant les voya ges en province et dispo sant de nombreu x relai s dans
la presse, il s'adresse directement au peuple par-dessus l'Assemblée .
Cette intense propagande permet bientôt au parti bonapartiste de jouir d'une large audience dans l'opinion , mais aussi dans l'armée.
Parallèlement les monarchistes , divisés entre orléanistes (partisans de Louis-Philippe) et légitimistes (favorables aux Bourbons), n 'arrivent pas à se mettre d 'accord, en dépit des tentatives de rapprochement sur un candidat commun en vue d'une restauration.
LA CRISE CONSTITUTIONNELLE Le conflit entre l'Assemblée et le président de la République éclate au grand jour en 1851.
Conformément à la Constitution qui interdit un second mandat Louis Napoléon ne peut se représenter aux élections présidentielles de 1852 .
Profitant de sa popularité , il entreprend une importante campagne dans tout le pays en vue d 'obtenir une révision de la loi constitutionnelle , multipliant discours et pétitions .
Sa proposition est soumise en juillet à l'Assemblée nationale, mais elle n'obtient pas le nombre de voix requis .
Le Prince-Président demande alors l'abrogation de la loi électorale de mai 1850 , si impopulaire dans le monde ouvrier.
Devant le nouveau refus de la Chambre , Louis Napoléon se pose dans l'opinion en «défenseur de la démocratie >>, tout en jouant auprès de la bourgeoisie sur le risque d 'une pous sée socialiste aux élections à venir .
LA FIN DE LA RÉPUBLIQUE
LE COUP D'ÉTAT DU l DÉCEMBRE 1851 Louis Napoléon se résout à prendre le pouvoir par la force .
Il peut compter sur les fidèles qu'il a placé aux postes clés de l'État: son demi -frère , le duc
LES ATELIERS NATIONAUX
La création des Ateliers nationaux est la principale mesure adoptée par le gouvernement provisoire dès son accession au pouvoir afin de lutter contre la misère du prolétariat urbain.
Il s'agit de résorber le chômage en employant les ouvriers sans emploi dans de grands travaux financés par l'État À Paris est ainsi lancée la construction des gares Montparnasse et Saint-Lazare.
Mais, avec plus de 100 000 inscrits en juin, la demande est bien supérieure à l'offre.
Des milliers d'ouvriers qualifiés se retrouvent ainsi contraints d 'effectuer des travaux au rabais, quand ce n'est pas à l'oisiveté forcée et rémunérée .
De fait, le financement de ce programme coûte très cher
de Morny , ministre de l'Intérieur, les généraux Saint-Arnaud, ministre de la Guerre, et Magn an, commandant la garnison de Paris , ainsi que Maupas, préfet de police.
La date , symbolique , est fiXée au 2 décembr e, jour anniversaire du couronnement de Napoléon l" et de la victoire d'Austerlitz.
Dans la nuit les principaux opposants monarchistes sont arrêtés , les lieux stratégiques de la capitale occupés .
Des élus républicains- Victor Hugo ,
Victor Schœlcher -tentent bien de soulever le peuple de Paris , m ais celui ci se montre peu dispo sé à défendre un régime responsable des massacres de juin 1848.
Les insurgés sont écrasés par l'armé e (400 morts ).
RÉSISTANCES PROVINCIALES Si Paris a peu réagi , la province voit se développer , depuis 1848, des mouvements de résista nce, notamment dans le Centre et dans le Sud, où les idées républicaines se sont enracinées .
Des combats opposent l'armée aux insurgés, principalement des paysans , dans la Drôme , l'Ardèche , les Basses Alpes, le Var, ainsi que dans l'Allier et la Nièvre .
Mais l'opposition est bientôt vaincue .
La répression est brutale : 27 000 arrestations , 10 000 déportations en Algérie, mais aussi aux bagnes de Cayenne, 1 500 exilés.
Manipulant cause et conséquence , l.ouis Napoléon se pose en défenseur de la socié t é contre le «péril rouge» et les «jacqueries paysannes » pour légitimer son coup d 'État.
Le mouvement républicain est décapité pour longtemps .
PROCLAMATION DU SECOND EMPIRE Les 21 et 22 décembre , un plébiscite entérine le fait accompli à une large majorité.
Le parti de l'Ordre se rallie .
Un an plus tard, un nouveau plébiscite approuve , à une immense majorité, la restauration de la «dignité impériale >>.
Moribonde depuis longtemps, la Il' République a définitivement vécu .
aux finances publiques, déjà au bord de la banqueroute.
Cependant la raison inavouée des partisans de leur suppression est que les Ateliers nationaux, travaillés par la propagande socialiste , sont devenus un foyer d'ag itation révolutionnaire qui effraie l'Assemblée à dominante bourgeoise et modérée élue en avril 1848.
Annoncée par un bref article du journal gouvernemental Le Moniteur, le 21 juin, la fermeture provoque une insurrection populaire à Paris - mais aussi dans deux villes de province, Marseille et Rouen.
La révolte sera réprimée dans le sang.
coupant définitivement le monde ouvrier de la Il' République..
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